Des recherches lancées pour retrouver 23 migrants tunisiens disparus en mer    Le taux d'inflation annuel stable à 2,4% dans la zone euro    Tunisie Météo : pluies et hausse légère des températures    Sur instructions du Président de la République : Le projet d'amendement de l'article 411 sera soumis incessamment à l'ARP    Maisons des jeunes : Nos jeunes méritent le meilleur    Ministère du Tourisme-Ministère de l'Emploi : Près de 2.700 offres d'emploi confirmées dans plusieurs régions    Projet d'interconnexion électrique «Elmed» Tunisie-Italie : Pour réduire la dépendance énergétique de la tunisie    Compter sur soi, ça rapporte    Poulina Group Holding: L'AGO propose un dividende de 0,360 DT par action    Ligue des champions | Finale aller – EST-Al Ahly (Ce soir à Radès – 20h00) : Avec les meilleurs atouts en main !    Coupe de Tunisie | Huitièmes de finale – Matches avancés : Le ST, le CA et l'ASM rassurent    AHLY SFAXIEN-ESS (14H30) : La Coupe pour se refaire une santé    DECES : Docteur Abdelfatteh MRABET    Justice : 12 prévenus renvoyés devant le tribunal    L'Académie militaire de Fondouk Jedid : Un nouvel élan de modernisation et d'excellence    1ère édition des journées internationales du Médicament générique et du Biosimilaire : Pour un meilleur accès aux médicaments génériques    Vision+ : Chronique de la télé tunisienne : La télévision dans tous ses états    Galerie d'Art Mooja : Un nouveau souffle artistique à Mutuelleville    Vers un prolongement du règne de Kagame ? Le président rwandais se représente    Dattes tunisiennes: 717,7 millions de dinars de recettes d'exportation à fin avril    La Turquie en alerte : Tentative de coup d'état et vaste opération de répression    L'Espagne va reconnaitre l'Etat de Palestine à cette date !    Tunisie – Affaire du complot II : 12 accusés dont des dirigeants d'Ennahdha devant la justice    LTDH : non à la torture, non à la répression des libertés !    Le "lobbying" revient comme un boomerang : la Cour confirme les 3 ans de prison et l'amende d'un million de dollars    Nabeul : Démantèlement d'un réseau de trafic de drogue    Guerre en Ukraine: Situation actuelle (Ambassade d'Ukraine en Tunisie)    Symposium international 'Comment va le monde? Penser la transition' à Beit al-Hikma    16 banques Tunisiennes soutiennent le budget de l'Etat avec un prêt de 570 millions de dinars    CA : 5 billets par supporter pour le derby tunisien    Rencontre avec les lauréats des prix Comar d'Or 2024    Hechmi Marzouk expose 'Genèse Sculpturale' à la galerie Saladin du 18 mai au 23 juin 2024    Daily brief régional du 17 mai 2024: Des peines de huit mois de prison pour 60 migrants irréguliers subsahariens    Exposition «punctum» de Faycel Mejri à la Galerie d'art Alexandre-Roubtzoff: L'art de capturer l'éphémère    Ce samedi, l'accès aux sites, monuments et musées sera gratuit    Le Mondial féminin 2027 attribué au Brésil    Raoua Tlili brille aux championnats du monde paralympiques    Industrie du cinéma : une affaire de tous les professionnels    Mokhtar Latiri: L'ingénieur et le photographe    La croissance n'est pas au rendez-vous    Météo de ce vendredi    Basket – Pro A : résultats complets de la J2 play-out (vidéo)    Palestine : la Tunisie s'oppose aux frontières de 1967 et à la solution à deux Etats    Bank ABC sponsor de la paire Padel Hommes    76e anniversaire de la Nakba : La Tunisie célèbre la résistance du peuple palestinien    Nakba 1948, Nakba 2024 : Amnesty International dénonce la répétition de l'histoire    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    Le roi Charles III dévoile son premier portrait officiel    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Système éducatif : L'heure du changement a sonné !
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 08 - 2023

Un modèle obsolète axé uniquement sur la transmission des connaissances d'une manière statique, linéaire, voire verticale.
Tous les experts tirent la sonnette d'alarme, estimant que l'éducation en Tunisie va mal.
Le système éducatif pose, aujourd'hui, problème. Profondes disparités régionales, abandon scolaire, grande violence et un niveau des élèves qui ne cesse de baisser. Le constat est sans appel, la Tunisie ne peut plus maintenir les mêmes politiques éducatives.
En effet, il suffit de rappeler que les dernières réformes d'envergure du secteur remontent à plusieurs décennies, pour se rendre compte de l'urgence d'un nouveau modèle. Alors que le monde change et que les nouvelles technologies occupent une place de plus en plus prépondérante dans les différents systèmes éducatifs à travers le monde, la Tunisie maintient toujours le même modèle dépassé qui s'appuie sur le contenu, plutôt que sur les compétences ainsi que sur les capacités des élèves, mais aussi du personnel éducatif.
Le Président de la République, Kaïs Saïed, a mis le doigt sur la plaie, lors de la cérémonie organisée, jeudi au palais de Carthage, à l'occasion de la célébration de la Journée du savoir. Annonçant que la consultation nationale relative au Conseil supérieur de l'éducation sera lancée le 15 septembre prochain, il a sévèrement critiqué, au passage, l'actuel modèle éducatif national.
Estimant que le droit à l'éducation reste purement théorique, en l'absence d'une équité sociale garantissant ce droit à tous les Tunisiens, Kaïs Saïed appelle le corps enseignant à s'engager dans ce qu'il appelle « une guerre de libération nationale ». Selon le Chef de l'Etat, le rôle de l'éducation est primordial dans les grandes réformes que l'Etat envisage d'entreprendre.
Alors que la dernière année scolaire a été lourdement perturbée par l'affaire de rétention des notes observée par les instituteurs, le Président de la République a rappelé que les élèves et les étudiants sont confiés aux enseignants et professeurs, et qu'il « n'est pas question à l'avenir d'accepter ce qui s'est passé ces dernières années. Ajoutant : «La copie de l'examen appartient légalement à l'établissement éducatif ».
L'abandon scolaire, ce fléau !
Cette position explicitement formulée par le Chef de l'Etat intervient, en effet, après un bras de fer interminable engagé entre les syndicats et le ministère de l'Education, pendant plusieurs mois. Et c'est justement tout ce contexte tendu qui a considérablement nui au système éducatif, notamment après la révolution, où nous avons observé une explosion des mouvements de protestation et des revendications conduits par le corps enseignant. «Il ne fait aucun doute que les revendications des enseignants et des professeurs sont légitimes», reconnaît, en outre, le Président de la République.
Joint par La Presse, Ridha Zahrouni, président de l'Association des élèves et des parents, n'a pas cessé d'énumérer, pour nous, les maux du secteur liés notamment à l'abandon scolaire et au dilemme des cours particuliers, Zahrouni estime que le Conseil de l'éducation devra constituer une opportunité pour concevoir et mettre en place de nouvelles politiques publiques en matière d'éducation. « Vu le décrochage scolaire massif et l'implication des cours particuliers dans le niveau des élèves qui faussent la donne et l'évaluation, à quoi faut-il s'attendre du système éducatif actuel ? Aujourd'hui, nous nous retrouvons dos au mur, on ne peut plus continuer avec les mêmes choix qui remontent à de nombreuses décennies », s'est-il désolé, affirmant que l'actuel modèle mène à l'ignorance et ne fait qu'aggraver les disparités régionales.
Dressant un bilan du système scolaire, le Chef de l'Etat, dans son discours, a pointé du doigt les problèmes et difficultés qui entravent le bon fonctionnement, tels que l'infrastructure, les programmes d'enseignement, l'abandon scolaire précoce, etc. Le Président de la République a fait savoir que le taux d'analphabétisme dans le pays a augmenté et le nombre d'analphabètes frôle les deux millions, soulignant que cette situation est inacceptable et qu'elle ne peut perdurer dans un pays qui a misé sur l'éducation.
Composition et attributions du Conseil supérieur de l'éducation
Le phénomène de la déscolarisation en Tunisie s'est aggravé considérablement depuis la révolution pour dépasser 100.000 jeunes en 2012 et 63.000 en 2022. Il s'agit d'un seuil psychologique qui a révélé l'échec patent du système éducatif national, et ce, malgré les efforts consentis depuis l'indépendance en 1956.
Bien que nous évoquions un problème mondial, l'abandon ou la déperdition scolaire est un témoin grandeur nature des difficultés que rencontrent les élèves tunisiens confrontés aux difficultés familiales, financières et scolaires. Un constat qui explique la grande dégradation de la relation entre l'élève et son milieu scolaire. Un milieu scolaire lui-même devenu théâtre de violence et de pratiques dangereuses et illicites, comme la consommation de drogues qui met en péril l'ensemble des fondamentaux du processus éducatif. En effet, la consommation de drogues gangrène nos établissements éducatifs. Ce fléau, un casse-tête pour les autorités, inquiète de plus en plus les parents et la société civile.
Tous les experts en la matière ont tiré la sonnette d'alarme, estimant que l'éducation en Tunisie va mal. Ridha Zahrouni va jusqu'à évoquer une situation catastrophique dans nos établissements éducatifs. Lui qui pointe du doigt un modèle obsolète axé uniquement sur la transmission des connaissances d'une manière statique, linéaire, voire verticale.
Selon ses propos, le Conseil supérieur de l'éducation devra proposer des modèles de bonne gouvernance de l'éducation en Tunisie. « Ce conseil devra institutionnaliser la gouvernance de l'éducation et de l'enseignement, tout en adoptant les bonnes politiques publiques en la matière », a-t-il expliqué, jugeant nécessaire d'étudier la composition dudit conseil et surtout ses attributions et ses missions. « La représentation au sein de ce conseil doit être efficace, à titre de comparaison, les membres de telle structure peuvent être une centaine pour atteindre une meilleure représentation. D'ailleurs, nous appelons à ce que les parents et les élèves soient représentés dans ce conseil », a-t-il encore appelé.
Evoquant les réformes urgentes à entreprendre, Ridha Zahrouni considère que l'Etat doit d'abord se concentrer sur l'infrastructure des établissements et sur la révision des programmes d'enseignement. « Il est plus qu'urgent de changer les contenus et de renforcer les capacités des élèves en matière de langues. De même, de nouveaux modules et programmes doivent être insérés. Aujourd'hui, nous parlons de plus en plus d'éducation aux médias, à l'environnement, aux réseaux sociaux, à la technologie... Des réformes pédagogiques doivent également avoir lieu pour changer les contextes d'apprentissage et les recentrer autour des élèves et non plus autour des enseignants ou encore des contenus », a-t-il encore analysé, appelant à opérer ces grandes réformes en impliquant tous les acteurs.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.