On court aujourd'hui derrière des équipes dont la présence autrefois sur le même terrain que l'équipe de Tunisie était plus qu'un souhait. Un rêve. Comment expliquer que certaines équipes soient plus sollicitées que d'autres? Qu'elles requièrent un intérêt manifeste, parfois même plus qu'elles ne valent réellement. Et qu'en dépit de l'absence de résultats et de performances, leur réputation et leur crédibilité restent intactes. La sélection tunisienne ne trouve pas aujourd'hui un sparring-partner pour préparer ses prochaines échéances. L'Egypte, toujours sur son piédestal, en dépit des déconvenues et des échecs, a refusé la demande de la fédération tunisienne en vue d'un match amical. Il faut dire que la position de la fédération égyptienne n'est point un acte isolé. La sélection tunisienne a beaucoup perdu de son aura. Son nom, sa crédibilité, son crédit et sa fiabilité ne portent plus aujourd'hui le même sens, et encore moins la même signification. On court aujourd'hui derrière des équipes dont la présence autrefois sur le même terrain que l'équipe de Tunisie était plus qu'un souhait. Un rêve. Bien sûr, il y a plusieurs raisons à cela. Une des principales se trouve dans la performance, dans les résultats, dans la présence dans les grandes échéances. Mais aussi dans les noms des joueurs. Ce n'est pas pour rien que la réputation de certains joueurs dépasse les frontières. Ils ont leur image de marque. Mais ils travaillent aussi celle de leur fédération. Une crédibilité de façade plus qu'une cohérence et une plausibilité. L'équipe de Tunisie est aujourd'hui loin de son crédit d'antan. Elle n'occupe plus la même place dans les médias. Bien qu'il soit relevé ces derniers temps, son classement est un peu en déphasage par rapport à ce qu'il devait être, ou encore par comparaison avec celui d'autres équipes. Il y en a qui l'ont dépassée en long et en large. C'est que ceux qui se succèdent aux postes de responsabilité, technique ou administrative, étaient souvent incapables de la faire progresser et de positiver son parcours. Depuis quelques années, la sélection ne retient plus l'attention. On ne parle plus d'elle comme au bon vieux temps. Les zones d'ombre qui l'entourent demeurent trop nombreuses pour qu'elle puisse justement se permettre de desserrer la vis. Et tirer des plans sur la ‘'comète''. On a bien voulu croire à l'excuse du contexte dans lequel s'est trouvée la sélection depuis quelques années, de la confusion et du laisser-aller qui ne cessent de marquer le football tunisien. Mais les mêmes maux ne manquent pas à chaque fois et surtout lorsque l'occasion se présente de ressurgir. Trop de dérapages, de carences et d'approximations. Et pas assez d'initiatives, de projets et de solutions pour désarçonner la situation. Parallèlement, c'est aussi une question de moyens. Le problème devient justement encore plus profond lorsqu'on réalise que la fédération n'est plus en mesure de débourser les montants nécessaires pour faire venir des sparring-partners de haut niveau. Dans cet ordre d'idée, la fédération tangue mais quelles que soient les contraintes et les obligations, elle est appelée à s'accrocher, à améliorer son jeu et ses résultats. A élever son niveau. A soigner son image de marque. Pour l'instant, on essaye, bon gré, mal gré, de résister à chaque embryon de crise. Ceux qui nuisent à l'image de marque de la sélection!... Mais le scénario rêvé, avec une image de marque plus rayonnante, et par conséquent plus crédible, n'est pas toujours en mesure de dégager de nouveaux horizons. La fédération passe en effet par une véritable crise financière. D'ailleurs les subventions délivrées par le ministère servent avant tout et dans leur intégrité à payer les salaires des entraîneurs, des agents et cadres administratifs. C'est à peine qu'elles arrivent aussi à financer les stages de préparation et les mises au vert. Les droits de télévision, tels qu'ils sont aujourd'hui négociés, ne présentent pas une sécurité, et encore moins un apport financier. Jusqu'à hier, aucune soumission n'a été présentée pour le championnat 2016-2017. Certains pensent que la fédération a placé la barre un peu haut (1 million de dinars) pour les télévisions, dont la plupart passent aussi par des moments difficiles. C'est aussi l'occasion de révéler un mal profond qui existe depuis quelque temps, mais qui est quelque peu méconnu de tous : le refus de beaucoup de joueurs, notamment les expatriés, de rejoindre les rangs de la sélection, nuit à l'image de cette dernière. Les équipes qui sont passées par là et qui ont à quelques éléments près connu le même sort n'hésitent pas à faire face à ce genre de dénigrement par d'astucieuses campagnes de communication, bien rodées. On conseillera à la sélection de travailler ses fondamentaux et de donner l'importance qu'il faut à son image de marque et à sa crédibilité. On lui promet que le bonheur se trouve dans le pré. Cela se gagne sur les terrains, dans les matches, dans les grands rendez-vous et les grandes échéances. Mais aussi et surtout dans les coulisses et les bureaux!..