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«Villa Baizeau» du célèbre architecte franco-suisse Le Corbusier : Un rêve construit, un chef-d'œuvre méconnu
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 01 - 2024

Le programme de lancement de cet événement qui se déploie durant quatre mois (janvier -mai 2024, expositions, colloque, promenades architecturales, etc) a eu lieu avant-hier à l'espace culturel 32 bis en présence des organisateurs, des partenaires, d'historiens, d'universitaires, d'architectes au grand complet et d'un grand nombre d'étudiants de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis (Enau) et de l'Ihec Carthage.
Située à Carthage (sur la colline Sainte-Monique), le site le plus visité par les Tunisiens et les voyageurs du monde entier, la Villa Baizeau, méconnue et jamais mentionnée, est l'unique œuvre du célèbre architecte franco-suisse Le Corbusier en Afrique. Considérée un chef d'œuvre témoin de sa recherche patiente, montrant l'ambition de sa pensée à la fois abstraite et formelle ainsi que sa capacité à répondre aux exigences de son commanditaire Lucien Baizeau, la Villa, après plusieurs études et projets soumis depuis 1928 par Le Corbusier et des propositions alternatives de Lucien Baizeau qui voulait «une maison à bon marché», prend enfin forme en 1930: une structure simple, fonctionnelle, démunie de formes, de purisme, d'esthétique, pratique, combinable, et conçue pour réagir aux conditions climatiques et que Le Corbusier lui-même appelle «L'Abri du Soleil» grâce à son dispositif particulier «Brise-soleil» assurant un éclairage naturel des pièces et une contemplation du paysage panoramique.
Le contexte social, économique, constructif, environnemental et climatique qui, au début du XXIe siècle, a remis en question les fondements du projet d'architecture, est au cœur du grand événement «La Villa Baizeau à Carthage de Le Corbusier et Jeanneret « consacré à cette œuvre architecturale que Le Corbusier et son collaborateur, l'architecte et designer suisse Pierre Jeanneret, ont construite à Carthage pour le compte de l'industriel français en Tunisie pendant la régence et une des personnalités les plus influentes du pays des dernières décennies du protectorat français Lucien Baizeau, de son épouse Blanche Thiéblin et de leur famille.
Quand l'histoire et l'architecture dialoguent autour de l'œuvre d'un globe-trotter de l'architecture moderne
Le programme de lancement de cet événement, qui se déploie durant quatre mois (janvier-mai 2024, expositions, colloque, promenades architecturales etc), a eu lieu avant-hier à l'espace culturel 32 bis en présence des organisateurs, des partenaires, d'historiens, d'universitaires, d'architectes au grand complet et d'un grand nombre d'étudiants de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis (Enau ) et de l'Ihec Carthage. La conférence inaugurale a été une occasion pour annoncer la parution du premier livre-catalogue consacré à l'histoire de la villa et présenter les lignes motrices de cet événement né de la volonté d'attirer l'attention des institutions publiques sur la valeur historique de la Villa Baizeau dans l'histoire de l'architecture moderne.Dans leurs divers exposés, les intervenants ont esquissé une image historique la plus complète possible des événements qui ont conduit à sa réalisation et de comprendre la relation entre Le Corbusier et Lucien Baizeau.
Pour Antoine Picon, président de la Fondation Baizeau à Paris, la villa de Le Corbusier à Carthage est un joyau architectural aux côtés de ceux qui sont devenus ses célèbres chefs d'œuvres de l'époque puriste et machiniste. Considéré comme une piste de réflexion sur le rapport qu'entretient l'architecture de la villa avec l'approche architecturale moderniste, cet événement est réalisé pour mettre en avant une œuvre, comprendre la genèse mais aussi dans le but d'achever le travail monumental de classement des œuvres de Le Corbusier au patrimoine mondial de l'Unesco, organisé par la fondation Le Corbusier à Paris dans l'espoir d'inclure la villa dans la liste de ces œuvres.
Dans leurs présentations autour de la genèse du projet, les différents intervenants ont mis l'accent sur l'importance de l'œuvre, qui, bien qu'elle semble être pour longtemps sans auteur et oubliée sur les rives de la Méditerranée, mérite aujourd'hui d'être considérée comme un prototype d'une architecture simple pour une société capable de repenser à la lumière de la géographie du bassin méditerranéen, l'avenir de nos modes d'habiter.
Aujourd'hui plus que jamais, mentionne l'architecte et designer franco-tunisienne Chacha Atallah, «nous mesurons la signification de la villa à la lumière de son rôle historique en tant qu'une architecture adaptée aux conditions climatiques de la côte nord-africaine de la Méditerranée puisque c'est un type d'habitat capable de réagir au soleil et au vent».
Selon l'historien de l'architecture Roberto Gargiani, commissaire de l'exposition d'architecture «Villa Baizeau Carthage, Le Corbusier & Jeanneret : Actualité de l'architecture simple» dont le vernissage a eu lieu avant-hier, la Villa se dresse en fait comme un modèle d'une architecture savante, simple, ancrée dans la banalité de la vie suivant un concept spatial sur le comment vivre en famille dans une maison simple permettant d'habiter en accord avec la nature et de la manière la plus économique possible pour être «un abri où chacun serait libre d'habiter selon ses propres désirs».
Premier livre-catalogue autour d'une œuvre qui n'a pas été facile à réaliser et qui a beaucoup à raconter
L'exposition d'architecture visible à l'espace culturel 32 bis jusqu'au 15 mai 2024 propose de découvrir amplement les multiples facettes de l'histoire passionnante autour de l'œuvre mais aussi de ses protagonistes à travers notamment les correspondances, les échanges de dessins, les croquis de Le Corbusier, les plans de Lucien, les témoignages écrits des enfants Baizeau, les photographies et les visions imaginées par des architectes contemporains autour d'une œuvre qui n'a pas été facile à réaliser et qui a beaucoup à raconter sur Lucien, et sur Le Corbusier le globe-trotter de l'architecture moderne.
Dans ce retour aux origines, c'est un pan de l'histoire de l'architecture en Tunisie qui est visité avec des clins d'œil sur le rôle notamment de la «Tunisoise Industrielle» depuis les premières études au début de 1928 jusqu'à sa construction en 1930 et les témoignages sur le coup de cœur porté par Lucien Baizeau (1874-1955) à l'emplacement dès le départ, et où a pris place une villa qui a donné, après tant d'efforts, d'essais et de critiques, la preuve que l'architecture est finalement des rêves construits.
Explorant l'aspect historique, le contexte, la relation entre Le Corbusier et Lucien Baizeau, avec un portrait inédit de ce dernier, le livre-catalogue éponyme «Architecture simple : La Villa Baizeau à Carthage de Le Corbusier et Jeanneret» sous la direction de Roberto Gargiani, (Accattone Editions) est le premier ouvrage qui traite de la Villa Baizeau, de son contexte et de ses occupations diverses.
L'ouvrage bilingue (français-anglais) de 456 pages s'articule autour de deux perspectives analytiques complémentaires. La première est consacrée à l'histoire de la Villa Baizeau, permettant de comprendre ses raisons et ses significations, sa genèse, son importance théorique, le rôle du client et la joie que la maison a procurée à la famille, dans le but également de rassembler les connaissances nécessaires à sa restauration en tant qu'architecture fondamentale du vingtième siècle. La seconde est ouverte à certains des plus grands protagonistes de l'architecture d'aujourd'hui et s'inscrit dans la stratégie culturelle de Le Corbusier, qui a toujours su reconsidérer ses œuvres à la lumière des phénomènes contemporains.
Cet événement est organisé à l'initiative de l'architecte et designer franco-tunisienne Chacha Atallah (chef de projet de la programmation autour de la Villa Baizeau) et le centre d'art contemporain à Tunis «La Boîte» (plateforme de recherche et d'expérimentation destinée à soutenir structurellement les artistes dans les processus de création, production, distribution et médiation de leur travail en Tunisie). Cette initiative, soutenue notamment par l'ambassade de Suisse en Tunisie et la Fondation Le Corbusier, vise selon les organisateurs à valoriser une œuvre architecturale unique, explorer de manière critique les concepts émergeant de son caractère particulier de sorte que sa restauration et sa transformation en une œuvre ouverte puissent être un jour entreprises.
Sarra BELGUITH
(TAP)


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