Bien que le chef du gouvernement désigné ait déclaré, hier, que «la question des personnalités proposées pour occuper des postes ministériels sera abordée ultérieurement», le marathon des concertations sur la formation du prochain gouvernement d'union nationale se poursuit à Dar Dhiafa. Hier, c'était au tour de Yassine Brahim, président du parti Afek Tounès et ministre du Développement, de l'Investissement et de la coopération internationale, et Khemaies Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères au gouvernement intérimaire de Habib Essid, d'être reçus par le chef du gouvernement désigné. A l'issue de l'entretien, Yassine Brahim a déclaré que la discussion a concerné la composition du prochain gouvernement, précisant que la lutte contre la corruption sera l'une des priorités du nouveau gouvernement. Brahim a affirmé que son parti présentera, comme il le lui a été demandé, la semaine prochaine, sa proposition pour la composition du gouvernement et ses priorités. Une liste des compétences existantes au sein du parti Afek Tounès devra être présentée. Pour ce qui est de l'actuel ministre des Affaires étrangères, les pronostics lui sont favorables prévoyant même son maintien dans le prochain gouvernement. Dans son département, Jhinaoui a, en effet, réussi à inverser la vapeur et à redorer le blason de la diplomatie tunisienne, travail commencé par son prédécesseur Mongi Hamdi après un passage à vide sous les deux gouvernements de la Troïka. Pas de chèque en blanc Hier, Youssef Chahed s'est également intéressé au problématique dossier de la corruption en recevant et en s'entretenant avec le président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, Chaouki Tabib. La lutte contre la corruption et les corrompus a été citée comme deuxième priorité, après le terrorisme, du prochain gouvernement. Tabib a suggéré à Chahed de prendre des mesures urgentes afin de rassurer les Tunisiens sur la volonté politique, réelle, de combattre la corruption. Le secteur des médias était également présent hier à Dar Dhiafa. Le chef du gouvernement désigné y a reçu le président du Snjt, Néji Bghouri, le président de la Fédération des directeurs de journaux, Taïeb Zahar, et une représentante du Syndicat tunisien des dirigeants des médias. Malgré les critiques et les oppositions d'une partie de la classe politique, dont le Front populaire, qui a rejeté la désignation de Youssef Chahed et déclaré que ce choix est un danger pour la vie politique qui va reproduire l'ancien régime, Chahed poursuit ses concertations. Sous la pression. S'exprimant lors d'une cérémonie, organisée hier à Sfax à l'occasion de la commémoration du 69e anniversaire des événements du 5 août 1947, le secrétaire général de l'Ugtt, Houcine Abassi, a, quant à lui, prévenu, que l'organisation syndicale ne donnera pas de chèque en blanc au prochain gouvernement qui devra se conformer au Pacte de Carthage.