L'ordre logique des compétitions n'est plus respecté. Dès que les dates préétablies volent en éclats, on se rabat sur la solution de facilité: on renvoie l'épreuve de la Coupe à la saison d'après. La Coupe de Tunisie en hors-d'œuvre de la saison footballistique. On a même assisté dans les années 1990 à une finale de l'édition précédente se jouer au mois de décembre ! C'est dire que le phénomène vieux comme le monde constitue au bout du compte une insulte pour la compétition. Tous les spécialistes et techniciens crient à l'absurdité.Notre football ne fait rien comme les autres. Partout dans le monde, une finale de coupe, c'est l'apothéose de la saison, le baisser de rideau, la fête qui rassemble tous les lauréats. Partout dans tous les autres sports, la logique d'une coupe qui donne le coup de sifflet final est respectée. Malheureusement, chez nous, on a tendance ces dernières années à banaliser le décalage de la finale de la coupe pour le début de la saison suivante. Cette fois, on relègue les trois tours les plus importants de Dame Coupe dans son édition précédente pour l'ouverture de la saison. A la rigueur, on aurait admis que les premiers tours de la nouvelle édition soient programmés avant les trois coups du championnat comme cela se fait en Italie par exemple. Une sorte de mise en train, de rodage, d'avant-goût de la nouvelle saison. Mais là, avec ce chevauchement des éditions, on finit par perdre le Nord. On en arrive à banaliser cette prestigieuse édition qui tient chez nous une importance capitale et qui a écrit de superbes pages de l'histoire du foot national. On la marginalise carrément. Car, qui va se soucier de ce qui se fait aux tours les plus importants de la dernière édition en pleine canicule estivale, alors que le public sportif sacrifie encore au farniente et à la dolce vita ? De plus, les règles du jeu sont profondément faussées. Durant la trêve estivale, que de joueurs ont quitté tel club et que d'autres y ont débarqué ! Même les entraîneurs ne sont pas toujours les mêmes. La charrue avant les bœufs Certains trouvent pourtant qu'en reportant les quarts de finale, les demis et la finale pour tout juste avant les trois coups du championnat, on met la charrue avant les bœufs. Par contre, d'autres défendent l'idée et arguent que les retards accusés pour une raison ou une autre au niveau de la fin du championnat de L1 2015-2016 ont rendu nécessaire ce décalage. Car, autrement, on aurait tout simplement été amenés à faire disputer ces trois derniers tours en plein mois de Ramadan, ce qui aurait été une incongruité. On a même entendu dire que ce report a été décidé sur mesure pour satisfaire l'Etoile Sportive du Sahel qui sortait, début juin, d'un véritable marathon entre compétition locale et coupe de la Confédération. On oublie que le club étoilé n'est pas mieux loti actuellement, puisqu'il va disputer son quart de finale mardi 16 août, soit quatre jours après un match décisif de Coupe de la CAF remporté contre les Marocains du Kawkab Marrakech. Bref, le monde du foot est en droit de s'attendre à un calendrier général cohérent qui tienne compte des deux épreuves reines du foot national. Dans tous les pays du monde, on joue les éliminatoires de la coupe du monde et de la coupe continentale. Les clubs jouent également les coupes continentales. Et on arrive à boucler coupe et championnat dans les délais. Ce boulet nommé calendrier général n'a jamais été réglé, et cela dure depuis une éternité. A quand un retour à nos bonnes vieilles habitudes d'une finale de la Coupe de Tunisie au mois de juin ?