Un baptême du feu particulier avec une finale de Coupe assortie d'un derby gagné par l'EST. L'international Anis Badri ne pouvait pas rêver de meilleurs débuts et scénario avec le doyen des clubs tunisiens. Il nous en parle du côté des vestiaires «sang et or» où la joie était indescriptible. Des débuts tonitruants avec l'Espérance J'avais pourtant quelques appréhensions quand j'ai su que j'allais être titularisé. Je reviens de blessure et cela faisait quelque temps que je n'ai pas disputé de matches. J'ai cependant poursuivi ma rééducation dans les meilleures conditions et j'avais même entamé les entraînements préliminaires avec mon ancien club. Je suis content et surtout rassuré d'avoir répondu présent à l'appel. Je crois que je me suis bien tiré d'affaire. J'ai été à la hauteur de la confiance du staff technique et je commence à progressivement à retrouver mes repères. De l'Olympique Lyonnais au Royal Mouscron, en passant par le LOSC de Lille, vous avez été à bonne école et cela rejaillit forcément sur votre jeu Je ne vous cache pas que ma formation à la base a été de tout premier ordre. J'ai fait mes classes aux côtés de techniciens chevronnés et de graines de joueurs réputés. Maintenant, à 25 ans, j'entame un nouveau défi. D'ailleurs, ma récente formation belge, promue en Ligue 1, a accroché le bon wagon dès les trois coups de la compétition. Je me rappelle mon dernier but face à Anderlecht. J'avais atteint un autre palier mais une blessure récalcitrante m'a contraint au repose forcé. Maintenant, un coup de pouce du destin m'a permis d'intégrer le club le plus titré du pays. J'essaie de saisir cette chance au mieux et de conforter les recruteurs du club de Bab Souika dans leur choix. Si on refaisait le match ? Ce fut le scénario idéal. Nous étions pimpants. On a sorti les crocs et on a bousculé et acculé le CA. L'ouverture du score n'est que l'aboutissement d'efforts communs, de volonté, de générosité sur le terrain, avec un brin d'audace et de spontanéité. Notre bloc-équipe était bien en place. L'EST a un cachet propre qui la distingue forcément de ses concurrents. Notre jeu a gagné en variété. Tantôt une bonne exploitation des interlignes avec une occupation du terrain qui rétrécit la marge de manœuvre de l'adversaire. De temps à autre, de la profondeur apportée à nos amorces. Et, enfin, un milieu travailleur, accrocheur et surtout complémentaire. L'ossature est là. Elle est palpable et elle nous permet d'envisager la construction, la récupération, la relance et le retour au charbon en rang serré, sans donner de la marge à notre vis-à-vis. Le CA était dans un jours sans... Je ne veux pas me fendre en analyses sur le jeu du Club Africain. Mais bon, on a su exploiter les failles et le déséquilibre constaté. Je ne sais pas si le CA était tétanisé par l'enjeu. Mais on a su les contrecarrer, anticiper leur sortie de balle. Etre les premiers sur ce que l'on appelle communément la deuxième balle et ne presque jamais lâcher le pressing haut. Ils ont évolué tantôt via un jeu direct. Et avec des joueurs de taille tels que Chams Dhaouadi et Hichem Belkaroui, on a su annihiler les rushs et autre diagonales vers Saber Khelifa et Jacques Bessan. Pour tout vous dire, on était tellement concentré sur notre sujet, qu'on a bien noté les maillons quelque peu faibles de notre adversaire. Le football, c'est aussi cela. Jouer sur ses qualités et sur les failles de l'équipe adverse du jour. Le jeu de l'EST a conquis plus d'un puriste Avec d'excellents tripoteurs de ballon tels que Sâad Bguir et Ferjani Sassi, notre jeu gagne en fluidité et en volume. Service dans les intervalles, bonne lecture du jeu, rythme apporté et cadence dictée, cela permet de démobiliser l'adversaire. Puis, il y a le travail de sape de Khenissi et Rjaibi avec des appels et contre-appels incessants. Ils s'engouffrent, tantôt décrochent, tantôt combinent avec les médians. Cela a fini par payer. Je n'oublie pas aussi Châalali qui a joué avec un cœur gros comme ça, ainsi que l'apport de nos latéraux en situation de relance et de repli. En battant l'ESS à Sousse, en disposant du SG dans son antre, et enfin, en surclassant le CA, l'EST recueille les fruits de sa détermination. Je dirais plutôt les fruits de la passion, avec outre un engouement sans précédent pour Dame Coupe, une rage de vaincre, une humilité propre aux champions et un caractère bien trempé. Cette Espérance-là a façonné son mental dans l'adversité. L'EST, c'est la grinta et un dévouement payant à terme. Nous allons poursuivre dans cette voie, construire sur une base solide, s'attaquer à de nouveaux challenges et envisager d'autres défis. L'EST, toujours plus haut, toujours plus fort!