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Montassar Ammar (ancien joueur de l'ESS et président du centre de formation de l'Etoile) : «Blessures à répétition et failles dans la formation» Dossier : Les prodiges déchus du football tunisien
L'excellent milieu de terrain de l'Etoile des années 80 a été, à n'en point douter, un «virtuose» du ballon rond à l'époque où il était la «révélation» et l'attraction, malgré son jeune âge. Son talent, sa technique raffinée et sa clairvoyance dans le jeu le prédestinaient à une carrière exceptionnelle. Mais d'autres facteurs ont intervenu pour endiguer l'élan d'un talent précoce. «En 1985, je disputais un match amical contre la France à Sousse avec l'équipe nationale junior dont j'étais le capitaine en guise de préparation pour la coupe du monde de la même catégorie en Russie. Youssef Zouaoui, coach des seniors, était présent et a été épaté par ma prestation lors de cette rencontre où j'ai été particulièrement étincelant, marquant, de surcroît, le but de la victoire de notre équipe au détriment des «Bleus». Tout de suite après, on avait pris la décision de m'intégrer au sein du groupe des seniors qui était en stage bloqué aux Pays Bas. Du coup, on avait chargé feu Aziz Miled de m'acheminer vers le lieu de stage en Hollande, qui regorgeait de joueurs chevronnés à l'instar des Khaled B. Yahia, Hammadi Cheriti, Nabil Maâloul, Hakim Braham, Rakbaoui et consorts. J'étais le plus jeune au milieu d'une pléiade de joueurs confirmés et à la renommée incontestée. Lors d'un match amical face à la formation néerlandaise de Groningen qu'on avait perdu 4-2, j'avais pu faire valoir tout mon répertoire technique et marquer de mon empreinte cette rencontre, au point de voir les dirigeants de ce club hollandais émettre le souhait de m'enrôler, chose qui a été catégoriquement refusée par mes dirigeants de l'époque. Suite à ce stage et ma prestation remarquable face à la formation néerlandaise, Youssef Zouaoui avait pris la décision de m'intégrer au sein de l'équipe nationale première et de faire l'impasse ainsi sur la participation à la coupe du monde junior en Russie, sous la houlette de Mrad Mahjoub, tellement on sentait que je pouvais être grandement utile à l'occasion des éliminatoires de la coupe du monde 1986, avec en point de mire la fameuse double confrontation face à la grande Algérie de l'époque qui renfermait les Madjer, Assad, Belloumi... Avant la première manche à Tunis, j'étais en ballottage avec le joueur du CSS, Mohammed Soudani, mais finalement Youssef Zouaoui avait opté pour moi, où malgré la lourde défaite 4-1, j'avais pu quand même sortir un match honnête avec à la clé une passe décisive à l'adresse de Rakbaoui qui lui avait permis de marquer l'unique but de notre équipe. Mon parcours en sélection ne s'est pas arrêté là puisque j'ai pu faire partie des équipes conduites par Jean Vincent et Taoufik Ben Othmane qui me faisaient régulièrement confiance. Je tiens à rappeler un fait important, c'est que tellement on nourrissait de grands espoirs à mon sujet et suite à une pubalgie contractée lors de la saison 85-86, les dirigeants de l'Etoile de l'époque avaient décidé de me dépêcher à Saint-Etienne en compagnie de feu Ezzedine Douik pour me faire soigner chez un éminent spécialiste sur place. Cet élan a été fort malheureusement perturbé par deux facteurs fâcheux majeurs, à savoir les blessures à répétition et les failles de la formation de l'époque qui sont d'ailleurs étroitement liées. A ce sujet, on ne respectait guère les différents cycles de formation au niveau des jeunes, au point de ne pas achever entièrement et méthodiquement les différentes phases de la pré-formation, formation et post-formation, arrivant carrément à brûler les étapes. A titre d'exemple, je faisais partie de la catégorie des minimes et j'évoluais également avec les juniors! Ce qui est complètement aberrant. C'est la raison pour laquelle, il est impératif de nos jours de respecter scrupuleusement et minutieusement les différents cycles de la formation au niveau des jeunes».