Ce que la sélection a montré avant-hier à Monastir prouve qu'elle peut aller plus loin que ce qu'on peut imaginer. Aussi loin que pourrait lui permettre son intérêt pour le jeu, pour l'inspiration, pour la créativité. Une façon bien particulière pour se relancer, se revendiquer, enchaîner, ne plus douter... Quel que soit le contexte et indépendamment des contraintes de jeu, de rendement sur le terrain et de résultat, la sélection aura toujours un nom et une réputation à défendre et à préserver. Sa dernière victoire sans appel sur le Liberia et sa qualification à la finale de la CAN 2017 au Gabon prouve qu'elle dispose des moyens et des hommes capables de faire la différence. Au fait, elle a sa manière bien particulière de s'imposer, de se donner raison sur le terrain et de gérer ses matches décisifs. Une manière et un mode d'emploi d'autant plus intéressants pour les réactions qu'ils suscitent que pour les raisons qui les déclenchent. Raisons témoignant de l'affirmation de certaines valeurs de jeu et stratégies bien articulées et entraînant la quasi-totalité des intervenants dans une dynamique assumée et une implication avérée... Dans sa version actuelle, l'équipe de Tunisie donne l'impression de pouvoir réussir. Sur le terrain, les joueurs laissent entrevoir cette faculté de se situer et d'avoir une bonne lecture du match. Kasperczak donne l'impression, pour sa part, de miser sur les joueurs capables de trouver les solutions et de doter le jeu de l'équipe de l'inspiration dont il a vraiment besoin. Au risque de nous répéter, nous avons toujours pensé que les aptitudes et les limites de la sélection sont en elle. Comme toujours, elles tiennent dans l'adaptation aux exigences des matches et dans l'aptitude à exploiter ses dispositions collectives et individuelles à bon escient. Ici et là, il y a comme une instabilité dans le rendement. Pendant de longues années, elle renvoyait l'image d'une équipe qui n'arrivait pas à se transcender, à ajouter une dimension à sa valeur. Ça demande confirmation Mais ce qu'elle a montré avant-hier à Monastir, indépendamment de la valeur de l'adversaire, prouve qu'elle peut aller plus loin que ce qu'on peut imaginer. Aussi loin que pourrait lui permettre son intérêt pour le jeu, pour l'inspiration, pour la créativité. Une façon bien particulière pour se relancer, se revendiquer, enchaîner, ne plus douter. De toutes les façons, et face aux différents avilissements du passé, l'optimisme reste la foi de la sélection. Sa raison d'être sur le terrain, ses ressources et son mode d'épanouissement ne sauraient avoir de sens qu'à travers les actes. Et pas seulement et les promesses et les paroles... Sa dernière prestation face au Liberia nourrit l'idée d'un excédent évident de rigueur et d'allure. Ce n'est point étonnant dans la mesure où elle cherchait depuis longtemps à se revendiquer en tant que telle. Elle avait besoin de renforcer son système offensif, de donner de l'inspiration à sa manière de chercher le but et de ne plus se contenter de subir le jeu. Cela n'a pas manqué de favoriser l'émergence d'un ensemble uni, pour ce qu'il symbolise, pour ce qu'il est et pour ce qu'il devait être. Dans tout ce qu'elle laisse entrevoir, dans ce qu'elle entreprend aujourd'hui sur le terrain, la sélection ne développe pas certes encore le jeu le plus dynamique qui soit offert, mais quelque part elle a des arguments qui ne laissent pas indifférent, qui pourraient tenir et qui se valorisent. Dans le message que ses joueurs s'efforcent de délivrer, dans leur expression collective, il y a une nette amélioration dans la manière de jouer de l'équipe et dans son rendement sur le terrain. Même si elle continue de subir et souffrir des maux traditionnels. L'on ose espérer qu'avec une victoire aussi spectaculaire et la qualification à la phase finale de la CAN 2017, les choses pourront enfin rentrer dans l'ordre et que la sélection mettra fin à l'égarement du passé. Quoi qu'il en soit, elle aurait de toute évidence besoin de nouvelles tendances de jeu susceptibles de relooker son style, d'étoffer davantage le registre de jeu dans lequel ses joueurs s'expriment. En un mot, tout ce qui permet réellement à l'équipe de prendre forme. La sélection serait-elle en train de changer? D'évoluer et de retrouver la bonne voie? La qualification à la CAN 2017 ne peut passer inaperçue. Mais elle devrait servir à confirmer les options adoptées contre le Liberia. Certes, chaque match a sa vérité, mais l'équipe de Tunisie devrait, désormais, aspirer au rendement idéal, s'habituer à faire le plein et être formatée pour s'imposer et pour gagner. Cela devrait s'inclure dans sa nature profonde au fil de la compétition. Elle ne peut plus, elle ne doit plus s'arrêter à mi-chemin. Elle devrait aussi être consciente du fait qu'elle n'est pas toujours à l'abri des mauvaises surprises. En effet, c'est à la génération qui arrive de retenir les leçons du passé, d'écrire sa propre histoire. De confirmer l'idée qui fait du football un creuset des valeurs de volonté et d'abnégation.