C'est «Monsieur Argentine». L'entraîneur qui a conduit l'équipe de Tunisie à son premier Mondial apporte son précieux témoignage sur la situation du onze national à la veille du dernier tour éliminatoire de la Coupe du monde 2018 L'artisan de l'épopée historique de la Coupe du monde 1978 est à n'en point douter un personnage référentiel inévitable en matière de réflexion footballistique. Compte tenu de la pertinence de ses visions toujours d'actualité et de sa lecture profonde et judicieuse de la réalité de notre football, il demeure une figure de premier plan dans l'univers de notre sport-roi. Il est toujours bon de rappeler que «Majda» a été avant-gardiste dans sa façon de concevoir le football, avec notamment l'installation au sein de l'effectif d'arrières latéraux volants à tempérament offensif accru en la personne de Dhouib et Kaâbi. Sans oublier sa méthode de communication marquante —en fin psychologue— qui galvanisait d'une manière insolite ses joueurs. Chetali, toujours courtois et disponible, nous livre sa façon de voir les choses en matière de préparation des qualifications d'une coupe du monde et son avis sur la sélection actuelle. «Pour préparer les éliminatoires de la Coupe du monde 1978, nous avons pris la décision de nous confronter à des écuries huppées qui nous étaient largement supérieures, nous avons opté pour la qualité de l'opposition face à de gros calibres qui préparaient la coupe d'Europe. De ce fait, nous avons donné la réplique à la France, la Hongrie, la Yougoslavie, la Suède et la Hollande face à laquelle nous avons perdu 0-4. De plus, j'avais une chance énorme de m'appuyer sur des membres fédéraux conduits par feu Slim Aloulou qui étaient d'anciens footballeurs, tels que Younes Chetali, le colonel B. Aissa, Abdelhamid Cheikh et qui m'avaient soutenu dans mon choix d'opter pour des sparring-partners de haut niveau en me disant : "Joue et fais fi du résultat". Justement, ce sont ces matchs-là face à des adversaires huppés qui nous avaient permis de rivaliser d'égal à égal avec le Mexique, l'Allemagne et la Pologne en Argentine. De plus, je disposais d'un nombre important de joueurs doués, au point de pouvoir former carrément une EN (B) avec des éléments talentueux, à l'instar des Khaled Hosni, B. Mrad, Kamoun, Bakaou...». «Une ossature à définir et des matchs amicaux à objectifs» «A propos de notre team national actuel, j'attends impatiemment la création d'un véritable noyau solide. On a besoin de repères sur le plan du choix de l'effectif, on n'a plus beaucoup de temps. De plus, il va falloir programmer des rencontres amicales à objectifs face à des adversaires de qualité pour accorder à notre approche un côté foncièrement stratégique. J'ai besoin de voir un match-repère qui met en lumière la valeur intrinsèque de notre EN».