Grâce à sa deuxième période où elle trouva la réussite offensive, la Tunisie part du bon pied dans la phase décisive menant au Mondial Stade Ben Jannet de Monastir. Temps pluvieux. Pelouse en bon état. Public nombreux (près de 10 mille spectateurs). Tunisie bat Guinée (2-0). Score à la mi-temps (0-0). Buts: Aymen Abdennour 58' et Anis Ben Hatira 70'. Arbitre: Thierry Nkurinziza (Burundi) Avertissement: Soumah 60' (Guinée), Khazri 70' (Tunisie) Tunisie : Mathlouthi, Nagguez, Maâloul, Abdennour, Mohsni, Dhaouadi- Lahmar, Ben Amor, Oueslati (Ben Hatira 71')- Khazri (Ben Khemis 90'), Harbaoui (Akaichi 65') Guinée : Naby Yattara, Alseny Bangoura, Camara, Condé, Issiaga Sylla, Naby Keita (Lamine Yattara 59'), Soumah, Diallo- Alhassane Bangoura, Idrissa Sylla, Traoré. Monastir a mis les petits plats dans les grands pour accueillir cette entrée en lice des Aigles de Carthage en phase de poules des éliminatoires de la Coupe du monde. Depuis 2011, les stats sont édifiantes: huit victoires des Tunisiens et un match nul au stade Ben Jannet, devenu leur enceinte fétiche. Hier, les nôtres lorgnaient une neuvième victoire à Monastir. Un petit bémol pour commencer: l'hymne national guinéen a été copieusement sifflé. Indigne d'un public respectueux des adversaires. Trois changements par rapport à la formation alignée le 4 septembre dernier devant le Liberia: Ben Youssef, Beguir, Khenissi, tous blessés, sont remplacés par Dhaouadi, Oueslati, Harbaoui. Khelifa est hors liste au tout dernier moment (blessure) alors que Daghfous, que Kasperczak avait l'intention d'aligner, n'était pas qualifié. En effet, la réponse de la Fifa quant à la situation de ce binational a été quelque peu ambiguë. Le Syli national aligne de son côté neuf expatriés, dont les redoutables Alhassane Bangoura et Ibrahima Traoré. Dans une première période intense et débridée, pas moins d'une dizaine d'occasions échoient aux deux formations. Car il faut avouer que les approximations d'une défense organisée avec trois axiaux ont offert trop d'occasions aux visiteurs. Chamseddine Dhaouadi parut timoré et lent pour ses débuts dans le team national, alors que Nagguez et surtout Maâloul laissaient trop d'espaces dans leur dos. Si Harbaoui, Oueslati et Khazri (avec beaucoup de déchets pour ce dernier) sont très entreprenants, le tandem de récupérateurs Lahmar et surtout Ben Amor manquait singulièrement de jus. A l'image de ses tentatives de la 45e et de la 50e sur coup franc (largement au-dessus), Lahmar manquait d'adresse dans son exercice préféré. Quant à Ben Amor, il ne se distingue que par sa belle frappe de la 54' qui caresse le montant. Non, ce n'était pas leur soirée. Ni celle de Khazri non plus qui manque l'immanquable à la 40', seul face à Moussa Naby Yattara, le keeper visiteur qui milite dans le championnat amateur français. Il manque d'application et échoue dans sa tentative de lob. La décision viendra d'un défenseur, Aymen Abdennour. 58e: tous les yeux sont rivés vers le premier changement dans le camp guinéen. Le joueur rentrant n'a pas eu le temps de se placer que voilà Maâloul botter le corner côté droit, Abdennour saute plus haut que tout le monde et adresse une tête rageuse qui fait mouche. C'est son 2e but avec les Aigles, lui qui traverse une période de doute au sein de son club espagnol de Valence. Signe d'immaturité, depuis, le Syli n'a pas su réagir. Sa condition physique très moyenne l'empêche d'apporter la réaction attendue. Néanmoins, Mathlouhi devait rester vigilant pour sauver miraculeusement devant l'élément le plus dangereux des hommes de Lappé Bangoura, Alhassane Bangoura (68'). Comme il l'avait du reste été au premier half sur le bolide du même Bangoura (14') et sur la chevauchée de ce dernier (36'). Le keeper étoilé aura empêché les Guinéens de trouver l'ouverture et de changer le cours de cette confrontation. Coaching gagnant Le premier half aurait pu se terminer par une avance des Aigles par deux ou trois buts qui bénéficièrent d'une quantité «industrielle» d'occasions tellement la défense de Sekou Condé parut friable. Chacun de Khazri et Harbaoui hérita de deux nettes occasions, le danger venant le plus souvent côté droit grâce aux montées incisives d'un Nagguez très offensif. La baisse de rythme du Syli au second half va être confirmée. Anis Ben Hatira, rentré à vingt minutes de la fin, idéalement lancé par Hamza Lahmar dans l'espace côté gauche, effectue un passement de jambes et croise son tir qui va mourir sur le poteau rentrant puis dans les filets guinéens (80'). Le staff technique a su apporter à la mi-temps les correctifs nécessaires. Ce succès obtenu dans la lignée de celui du mois dernier pour la CAN qui a révélé des progrès énormes est d'autant plus précieux qu'un déplacement au Caire (ou en Algérie) attend la Tunisie dans son derby devant la Libye. Une nouvelle victoire lancerait idéalement le choc devant la République Démocratique du Congo laquelle devrait être le rival numéro un des Aigles sur le chemin du Mondial, surtout après sa nette victoire de samedi dernier face à la Libye (4-0).