Trêve d'improvisation, trêve de solutions de facilité, ne plus reproduire les erreurs du passé, tels sont les mots d'ordre lancés par les actifs de la société civile à Mahdia. La société civile est très vigilante à Mahdia. Motivée, pragmatique et enthousiaste, elle est constamment aux aguets pour dénoncer les éventuelles défaillances ou erreurs et souvent sans ménagement quand il s'agit du bien public surtout. En témoigne le branle-bas de combat de ces derniers jours. Très attendu par l'ensemble des habitants de la région depuis des lustres déjà et sans cesse renvoyé aux calendes grecques pour diverses raisons, le projet de la réhabilitation et de l'aménagement de la Sebkha — lagune — de Ben Gheyadha a fait couler beaucoup d'encre et suscité beaucoup d'espoir en ouvrant de larges perspectives de développement à Mahdia. Son impact,une fois réalisé, est incontestable sur tous les plans :écologique, économique social et touristique. Couvrant une superficie de 134 ha, sa réalisation est vitale pour la péninsule mahdoise, pour ne point empiéter sur les terres agricoles, tout en permettant à la ville de s' étendre sans encombre. Ayant moisi longtemps dans les tiroirs,l'on n' a rien vu venir pour sa réalisation. Et puis, voilà que des engins de divers gabarits se sont mis à l'œuvre pour piocher et creuser tout près du site du projet. Renseignements pris, il s'est avéré qu'il s'agit plutôt d'un projet d'implantation d'un complexe administratif mitoyen du site de la lagune. Ce fut le tollé général et le désenchantement à tous les niveaux. La réaction fut très vive et sans relâche afin d'arrêter les travaux. Du coup, les réunions se sont succédé afin de préserver l'intégralité du projet tant attendu en tant qu'entité géographique intégrale et en symbiose avec ses environs immédiats. Trouver une solution de rechange Le complexe administratif incriminé comprend un tribunal de première instance, une direction régionale du développement et un tribunal foncier, le tout sur une parcelle de l'ordre de 4.000 m2. D'où l'aspect incongru de ce projet qui ne tient pas compte de sa situation sur une zone de jonction entre deux villes mitoyennes : Mahdia et Rejiche. Par ailleurs, l'on n'a pas pris en considération l'extension de cette zone :absence quasi-totale de parkings et il faudra s'attendre à des bouchons inextricables dans ces lieux, à l'entrée des deux villes citées. De même, l'on a fermé l'œil quant à l'obligation de prévoir une réserve foncière pour le développement inévitable des équipements et services annexes ou satellites : bureaux d'avocats, experts,notaires,huissiers... Mais l'autre inconvénient de taille qui ne milite point en faveur de l'édification du complexe dans ces lieux est cet écran bétonné qui va voiler la vue de la mer, vitale pour le projet de la sebkha. Ce dernier sera amputé d'une plus-value de taille et les promoteurs ne se bousculeront pas pour investir sans cet atout de taille : la vue directe sur mer. Pour l'heure, les réactions sont très vives et les protestations sont incessantes : il urge d'arrêter les travaux à leur début pour y voir plus clair. L'on croit savoir que les autorités régionales ont manifesté beaucoup de compréhension afin de trouver les solutions appropriées, d'autant qu'une solution de rechange existe et un terrain plus approprié et plus convenable est à l'étude. Et, c'est tant mieux, car Mahdia a subi les méfaits de la précipitation. A titre d'exemple : les instituts universitaires aménagés en pleine zone touristique. Il reste à espérer que tous les responsables s'ingénieront à trouver des solutions aux problèmes en suspens.