Trois points en or qui remettent le SG sur orbite Avant le match contre le CA, Lassaâd Dridi savait plus que quiconque qu'il était plus que jamais sur un siège éjectable. Une défaite aurait mis fin à l'ultimatum que lui a accordé le président du SG, Saber Jemaï, lui-même, sous forte pression des fans «vert et blanc» qui n'acceptent pas les demi-mesures et commencent à perdre leur patience et leur sang-froid. Heureusement pour le coach de la «Stayda» que ses protégés ont réussi à redresser à temps la barre et à gagner le match qu'il ne fallait pas à tout prix manquer. Une victoire sur un CA, tête du groupe et invaincu jusqu'ici, dans son arène de surcroît, c'est un véritable exploit pour un ensemble gabésien décimé par les critiques après son nul malheureux de la dernière minute devant l'ASG. Lassaâd Dridi, dont le visage a retrouvé de la couleur après le coup de sifflet final de l'arbitre Yosri Ben Ali, a salué comme il se doit la belle réaction à temps de ses joueurs. «Nous n'avions pas le droit de rater ce rendez-vous, et même le fait de rencontrer un gros morceau comme le Club Africain sur sa pelouse et devant son public n'aurait pas constitué pour nous une circonstance atténuante en cas de défaite, affirme-t-il. Je me réjouis du fait que nous étions dos au mur et à la croisée des chemins, ce qui a eu l'effet positif escompté et a poussé mes joueurs à donner le meilleur d'eux-mêmes, à se battre comme des lions indomptables pour arracher ce succès dont nous avions tant besoin et qui nous donne une véritable bouffée d'oxygène. Cela n'a pas été facile, cela a été très dur, mais c'était largement mérité. Dieu merci, cette victoire est vraiment tombée à pic». Soulagé comme on ne peut jamais l'être, l'entraîneur du SG se félicite d'avoir été audacieux dans les changements apportés au onze de départ, de ne pas avoir titularisé d'entrée des joueurs qu'on n'écarte pas facilement de la formation, comme Ali Hammami et Hichem Essifi et d'avoir fait confiance à Hachem Abbès dans la charnière centrale de la défense et à Chedly Ghrab comme joueur de couloir actif dans le compartiment offensif. Cette fois, il n'avait plus le temps d'hésiter ou de tergiverser tellement sa tête était mise à prix. Certains joueurs-clés de son dispositif étaient essoufflés, et il fallait injecter dans la formation du sang neuf et faire des rectificatifs pour varier le système de jeu devenu stéréotypé ces derniers temps. C'est surtout à l'entrejeu que le changement est palpable avec la mise à l'écart de Aymen Kthiri et Fabrice Onana et l'installation d'une nouvelle paire de demis défensifs axiaux : Hadda et Aymen Trabelsi. Au niveau de la récupération de la balle, il y a eu des progrès, ce qui a allégé le fardeau porté souvent sur la ligne arrière et le gardien de but Slim Rebaï. Ce qui a permis aussi au quatuor Youssef Fouzaï, Dramé Milkahïlo, Chédly Ghrab et Ahmed Hosni de bloquer toute la base arrière de Kaïs Yaâcoubi et de l'empêcher d'apporter son concours. C'était leur principale mission, soit constituer un premier rideau défensif avancé avant de penser à entreprendre des initiatives risquées. Offensivement, le SG n'a pas été très présent ou menaçant, mais il a eu l'intelligence et le mérite de profiter de l'une des rares occasions qu'il s'est créé pour inscrire un but en or par Youssef Fouzaï alors que le CA, lui, a dominé sans s'imposer.