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La Tunisie en alerte : une baisse de 27% des précipitations prévue d'ici 2100 à cause du changement climatique
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 03 - 2025

Les autorités tunisiennes gagneraient à intégrer les enjeux liés aux changements climatiques dans leur politique agricole, selon une étude réalisée en partenariat avec l'Observatoire tunisien de l'économie, l'association "Nomad 08 Redeyef" et l'Observatoire tunisien de l'eau (OTE).
Intitulée "Les limites d'une politique de sécurité alimentaire : le cas de la filière céréalière", cette étude souligne les menaces multiformes posées par les changements climatiques, notamment la dégradation du littoral, la submersion des terres, ainsi que des répercussions profondes sur les activités socio-économiques telles que l'agriculture, le tourisme, l'urbanisme et les infrastructures portuaires. Elle met également en avant la dégradation des écosystèmes (pastoraux, forestiers, etc.) et la détérioration des ressources en eau, tant en quantité qu'en qualité.
L'étude rappelle que les projections de l'Institut National de la Météorologie (INM) prévoient une hausse des températures moyennes en Tunisie allant de 2,1°C à 2,4°C d'ici 2050, et entre 4,2°C et 5,2°C à la fin du siècle. En parallèle, une diminution des précipitations annuelles, comprise entre -1% et -14% d'ici 2050 et entre -18% et -27% d'ici 2100, est également attendue.
Bien que la Tunisie ait lancé son Plan National d'Adaptation aux changements climatiques (PNA) en août 2018, financé par le Fonds Vert à hauteur de 3 millions de dollars (environ 8,29 millions de dinars), aucune stratégie sectorielle, notamment pour le secteur agricole, n'a été mise en place.
Les changements climatiques présentent également des risques socio-économiques importants. L'augmentation des événements climatiques extrêmes aggravera la dégradation des sols, ce qui pourrait entraîner une baisse des rendements agricoles et impacter négativement les revenus des agriculteurs.
D'après le ministère de l'Agriculture, la perte de surfaces cultivables, due à l'érosion des sols, pourrait atteindre environ 20% des superficies dédiées à la céréaliculture d'ici 2030. Cette situation entraînerait une baisse de la production céréalière en pluvial de près de 40%, touchant principalement le Nord du pays. La céréaliculture se trouve ainsi être le secteur agricole le plus vulnérable aux changements climatiques.
Des études menées sur la céréaliculture au Nord estiment que la perte de rendement des cultures céréalières à l'horizon 2030 pourrait atteindre 2,04% pour le blé dur, 9,62% pour le blé tendre et 6,78% pour l'orge.
L'étude mentionne également que, depuis des décennies, le faible rendement des variétés céréalières locales a été l'argument principal des institutions financières internationales pour imposer des semences génétiquement modifiées. Cela a conduit à l'émergence de nombreuses sociétés importatrices de semences génétiquement modifiées, souvent en partenariat avec des multinationales qui dominent le marché mondial des semences, renforçant ainsi la dépendance de la Tunisie à l'égard de ce marché.
Actuellement, 100 variétés locales de blé sont conservées à la Banque Nationale des Gènes (BNG), mais seules cinq d'entre elles sont utilisées par les céréaliculteurs, contre 50 dans les années 1940. Ce recul de l'exploitation des semences locales menace la diversité génétique et la résilience des cultures face aux défis climatiques.
De plus, les variétés génétiquement modifiées sont mal adaptées aux conditions climatiques tunisiennes et présentent une résistance moindre aux effets du changement climatique. Elles nécessitent des traitements chimiques plus fréquents, engendrant des coûts supplémentaires. En revanche, les semences locales, plus résistantes à la chaleur et au déficit en eau, ne nécessitent aucun traitement chimique, ce qui les rend moins nuisibles pour les sols, l'eau, la faune et la santé humaine.
L'étude souligne également que le secteur semencier souffre d'un manque de cadre juridique pour protéger les ressources génétiques et sanctionner les violations des normes par les entreprises privées importatrices de semences.
Face à ces enjeux, certains céréaliculteurs commencent à se tourner vers les semences paysannes, mais l'absence de soutien de l'Etat entraîne un abandon progressif de la céréaliculture, avec des conséquences socio-économiques dramatiques et une dépendance accrue aux importations.
Les auteurs de l'étude appellent ainsi l'Etat tunisien à développer des stratégies de gestion des ressources naturelles, afin d'anticiper les risques liés aux changements climatiques et de mettre en place des mesures d'atténuation efficaces. Ces stratégies doivent impérativement se concentrer sur des alternatives aux semences génétiquement modifiées, renforcer le cadre juridique pour soutenir les céréaliculteurs, et orienter la politique agricole vers des solutions durables face aux défis climatiques.


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