Tunisie - Non, les IDE ne se sont pas envolés de 61%, ils ont même reculé !    Ridha Chkoundali : l'excédent budgétaire à fin mars ne reflète pas une bonne gouvernance    Hayatt Assurances lance Assurance NAJAH : pour investir à temps dans l'avenir de vos enfants    Haykel Mekki sur la caravane Al Soumoud : Gaza doit rester au cœur de notre engagement, au-delà des récupérations politiques !    Caravane Al Soumoud prise au piège en Libye : retour en Tunisie conditionné à la libération des détenus    Et si notre santé dépendait aussi de celle de nos animaux et de nos écosystèmes ? (Album photos)    Palais El Abdelliya célèbre le malouf avec la manifestation "El Abdelliya chante le malouf" (Programme)    Aujourd'hui, la Sixième ! : Des milliers d'élèves en lice ce matin    La déclaration de Carthage pour une stratégie One Health efficace: une feuille de route très claire qui n'attend que mise en œuvre (Album photos)    Météo en Tunisie : températures entre 35 et 40 degrés    La Tunisie à la London Tech Week 2025 : Une première présence nationale remarquée    Sonia Dahmani comparaît devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis    Criminaliser la sorcellerie : le projet de loi qui défie la raison    Une fausse déclaration accordée à Trump sur le Qatar    Wajih Dhakkar : des policiers absents quand on se fait agresser, présents pour nous bloquer    Coupe du Monde des Clubs : L'EST affronte Flamengo et Chelsea se heurte à Los Angeles    Blanchiment d'argent : l'Union Européenne place la Côte d'Ivoire sur liste noire    Mostafa Abdelkebir appelle à interdire le passage vers Gaza via la Libye    Ons Jabeur chute au 61e rang mondial    Mouine Chaâbani qualifie la Renaissance de Berkane pour les demi-finales de la Coupe du Maroc    Une cellule pro-Mossad démantelée avec un arsenal de drones et d'explosifs à Téhéran    30 missiles iraniens frappent les territoires occupés    Santé : la Tunisie explore une alliance pédiatrique avec un leader hospitalier italien    L'armée israélienne cible des sites de lancement de missiles en Iran    Lamia Ben Ismail nommée trésorière générale de la République tunisienne    Tunisie : les associations étrangères représentent seulement 0,87% du tissu associatif    Béja : un feu provoqué par une moissonneuse détruit plus de 35 hectares de blé, le plus grave de la saison    Ons Jabeur éliminée de l'open de Berlin    Berlin tourne au cauchemar pour Ons Jabeur : inquiétude grandissante    Le premier vol direct entre la Moldavie et la Tunisie    Réforme du travail : le privé tunisien commence à intégrer ses contractuels    Tunisie–Mauritanie : Vers un partenariat renforcé dans le domaine agricole et de la santé animale    A l'occasion du 40ème jour de son décès: cérémonie pleine d'émotion en hommage à l'ancien ministre et ambassadeur Tahar Sioud (Album photos)    Hasna Jiballah appelle à soutenir davantage les entreprises communautaires    Reprise de la liaison ferroviaire Tunis–Tozeur après 8 ans d'interruption    "El Abdelliya chante le malouf" : Un hommage musical au patrimoine maghrébin    200 bus bientôt en Tunisie : Kaïs Saïed reçoit des Tunisiens de Suisse à l'origine de l'initiative    Vers un durcissement migratoire : 25 pays africains bientôt sur liste noire américaine    La Fondation Arts & Culture by UIB renouvelle son soutien aux festivals d'El Jem et Dougga pour une décennie culturelle    Tunisie condamne fermement l'agression israélienne contre l'Iran    Annonce des lauréats du 16e Prix Arabe Mustapha Azzouz    From Ground Zero de Rashid Masharawi : miroir de la guerre à Gaza à travers 22 regards    Caravane de la Résistance : la vidéo virale montre en réalité des supporters de NBA    Décès de Mohamed Ali Belhareth    Coupe du monde des clubs 2025 : où et comment suivre tous les matchs, dont ceux du PSG    L'industrie cinématographique tunisienne au cœur d'un projet de réforme législative    Le Festival International des Arts du Cirque et des Arts de la Rue arpente 10 régions de Tunisie du 12 au 29 juin 2025    Jalila Ben Mustapha, une vie militante pour la femme, les pauvres et la Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Filière céréalière et changement climatique : le rendement des différentes variétés chutera à l'horizon 2030
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 03 - 2025

Tunisie : Les prix des céréales pour la saison 2024/2025 fixés
La céréaliculture constitue le secteur agricole le plus menacé par le changement climatique. En effet, diverses études scientifiques menées sur la céréaliculture au Nord de la Tunisie, ont permis de montrer que les pertes prévues du rendement de ces cultures à l'horizon 2030, sont de l'ordre de -9,62% pour le blé tendre, -6,78% pour l'orge et -2,04% pour le blé dur, selon une étude sur « les limites d'une politique de sécurité alimentaire: le cas de la filière céréalière ».
A l'horizon 2030, la perte des superficies cultivables par accélération du phénomène d'érosion des sols est estimée à environ 20% des superficies dédiées à la céréaliculture et donc une baisse de la production des céréales en pluvial d'environ 40%, touchant surtout le Nord du pays, d'après ce document réalisé par les observatoires tunisiens de l'eau et de l'économie et l'association « Nomad 08 Redeyef ».
Il rappelle que l'Institut National de la Météorologie (INM) avait publié en 2018, des projections du changement climatique, prévoyant une hausse des températures moyennes pour la Tunisie, variant entre 2,1°C et 2,4°C à l'horizon 2050, et entre 4,2°C et 5,2°C à la fin de 2100. Une diminution des réserves annuelles de précipitations variant entre -1% et -14% en 2050 et entre -18% à -27% en 2100, est également attendue.
D'ailleurs en août 2018, la Tunisie avait annoncé son Plan National d'Adaptation aux changements climatiques (PNA) moyennant un financement du Fonds Vert d'une valeur de 3 millions de dollars (soit 8,29 millions de dinars). Toutefois, « aucune stratégie sectorielle n'a été adoptée concrètement notamment pour le secteur agricole », précise l'étude.
En effet, « les menaces du changement climatique sont diverses et peuvent aller jusqu'à la dégradation du littoral ; la submersion des terres qui aura forcément des répercussions importantes sur les activités socio-économiques (agriculture,
tourisme, urbanisme, infrastructures portuaires, etc.) ; la dégradation et la désertification des écosystèmes (pastoraux, forestiers, etc.), ainsi que la dégradation des ressources en eau en quantité et en qualité ».
De même, on pourrait assister à « une pollution accrue des eaux de surface par lessivage massif des sols (transport de produits chimiques et de déchets). En fait, à la diminution de la quantité, se greffe le problème de la baisse de la qualité des eaux du fait de l'augmentation de la demande et de la surexploitation induite des nappes disponibles, ce qui pourrait entrainer à l'augmentation de la salinité ».
« Au-delà des risques environnementaux, les changements climatiques présentent des risques socio-économiques majeurs. En fait, l'augmentation des événements extrêmes accentuera la dégradation des sols, ce qui pourrait provoquer la baisse des rendements. Cette baisse aura forcément des répercussions négatives sur les revenus des agriculteurs ».
Selon cette étude, »le faible rendement des variétés céréalières locales a constitué depuis des décennies, l'argument le plus pertinent pour les institutions financières internationales pour imposer leurs diktats sur le gouvernement tunisien, afin
d'adopter des semences céréalières étrangères dites « génétiquement modifiées » ».
En effet, » l'Etat tunisien a encouragé les agriculteurs à utiliser ces semences et cela en les distribuant gratuitement aux céréaliculteurs tunisiens. A l'échelle nationale, cette stratégie s'est accompagnée par l'émergence d'un grand nombre de sociétés importatrices de semences « génétiquement modifiées ». Ces sociétés privées sont en fait engagées avec des monopoles multinationaux, qui cherchent à garder la mainmise sur le marché mondial des semences et ce, en développant des technologies qui ont rendu les semences «génétiquement modifiées » stériles et non reproductives, appuyant ainsi, la dépendance de la Tunisie au marché mondial des semences ».
Actuellement, » il existe 100 variétés locales de blé conservées à la Banque Nationale des Gènes (BNG), mais malheureusement, les céréaliculteurs n'en exploitent que 5 variétés contre 50 variétés dans les années 40. Il est à signaler que le recul du taux d'exploitation des semences locales dans les cycles de production mène à la détérioration des gènes. D'après plusieurs témoignages effectués auprès des céréaliculteurs tunisiens, les variétés « génétiquement modifiées » sont inadaptées au climat tunisien et sont moins résistantes à l'impact du changement climatique ».
Ces semences étrangères ont engendré aussi des charges supplémentaires dans l'activité de production car elles nécessitent plus de traitements chimiques. En revanche, ces céréaliculteurs ont témoigné que les semences céréalières locales sont plus résistantes à la chaleur et au déficit pluviométrique et qu'elles ne nécessitent aucun traitement chimique, ce qui est moins nocif pour les ressources naturelles (sol et eau), le bien-être animal et la santé humaine.
En outre, « le secteur semencier à l'échelle nationale souffre, aussi, de l'absence d'un cadre juridique qui réglemente ses activités, et ce pour dissuader le phénomène du vol et du transfert illégal des ressources génétiques d'une part et pour poursuivre les sociétés privées en cas de violation des normes . Les céréaliculteurs ont d'ores et déjà commencé à tester d'autres alternatives, en se réappropriant des semences de blé paysannes, mais en l'absence d'un accompagnement juridique de la part de l'Etat on observe aussi l'abandon de la céréaliculture qui peut avoir des conséquences socio-économiques dramatiques et ne feront qu'enchaîner l'Etat de plus en plus aux importations ».
C'est à partir de ces préoccupations, que « l'Etat Tunisien doit développer des stratégies de gestion des ressources naturelles qui intègrent cet aspect afin d'anticiper les risques menaçants du changement climatique et prévoir des mesures d'atténuation des effets négatifs qui lui sont associés ».
Ainsi, « miser sur des alternatives aux semences « génétiquement modifiées », renforcer les cadres juridique et légal pour donner plus d'alternatives aux céréaliculteurs et orienter les politiques agricoles vers des solutions à long terme face aux changements climatiques, sont de plus en plus urgentes », préconise l'étude.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.