Face à l'urgence de la situation et animé de la volonté de contribuer à la formulation de potentielles solutions, le Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD) de Nabeul a organisé hier un colloque afin d'aborder la question de l'investissement comme moteur de la croissance Wafa Laamiri, présidente nationale du CJD Tunisie, a indiqué qu'il est temps de tirer la sonnette d'alarme avec notamment des chiffres alarmants. Selon ses dires, pas moins de 80% des PME sont en cessation d'activité deux ans seulement après leur création. La responsable a ajouté que le tissu économique est composé dans sa majorité de PME (plus de 60%), qui demeurent petites même après des années de fonctionnement, ou bien disparaissent, ce qui est de nature à entraver la création d'emplois et de richesses. Plusieurs facteurs, voire sources de problèmes, ont abouti à un tel résultat à l'instar du financement qui demeure la locomotive à même d'apporter une dynamique de croissance pour ces entreprises, de la marginalisation de celles-ci par l'absence de programmes sérieux et d'institutions d'encadrement solides, de l'ascension du secteur informel, d'une fiscalité lourde et compliquée, d'une administration qui a perdu de ses valeurs et son efficacité en matière d'interventions, de délais et de coûts, etc. « Après l'adoption du nouveau code d'investissement et avec l'approche de la conférence internationale pour l'investissement, la confiance doit être le maître mot pour rassurer nos jeunes investisseurs qui jouent un rôle crucial dans le développement et la création de richesse...Ces jeunes sont l'avenir de la croissance économique de notre pays », a-t-elle dit. Risque lié à l'investissement Pour sa part, Kamel Ben Yaghlane, membre du bureau exécutif de la Fédération nationale de la chimie à l'Utica, a déclaré que l'entreprise est une entité vivante qu'il ne faut pas tuer. Ben Yaghlane a mis l'accent sur le risque social lié à l'investissement. Il a indiqué que pour les professionnels de l'investissement, le couple risque/rentabilité constitue la base même de la décision d'investir. Ils valorisent les entreprises dans lesquelles ils investissent à l'aune des performances financières, évidemment, mais aussi et de plus en plus, au regard de leur comportement en termes de responsabilité sociale, environnementale et de gouvernance. Ainsi, toute faillite dans la gestion des relations sociales, tout comme le non-respect de la préservation de l'environnement et la non-conformité des règles de gouvernance, sont autant d'alertes attirant l'attention des investisseurs puisque ces risques sont susceptibles de détériorer les profits. Ben Yaghlane a ajouté qu'il s'agit d'une approche en matière de politique sociale un peu nouvelle ayant pour objectif de dire que les politiques sociales sont plus efficaces si elles interviennent avant les difficultés plutôt qu'après. « L'investissement est à la fois social et économique. Il vise le bien-être des individus avec une réduction de la pauvreté, la possibilité de pouvoir réaliser ses projets, mener une carrière professionnelle ... Du côté économique, s'il y a plus forte inclusion sur le marché du travail, il y a baisse de certaines dépenses liées notamment au chômage et à la maladie », a-t-il expliqué. «Dans la situation actuelle, une réforme en profondeur serait nécessaire afin d'établir un environnement plus favorable aux entreprises souhaitant investir en Tunisie. C'est pourquoi il est important d'avoir un bon climat des affaires et de rester optimiste pour rétablir la confiance des parties intéressées par l'économie tunisienne », a-t-il conclu.