Le premier responsable marsois affirme que les dirigeants ont été toujours là à côté de l'équipe senior. S'il n'est pas tous les jours aux entraînements, c'est qu'il croit en la délégation des tâches. Plus d'une année après son départ de la tête du club, l'ombre de Maher Ben Aïssa, l'ancien président de l'ASM, est toujours là dans les têtes des supporters. L'ancien premier responsable marsois était du genre à superviser tout lui-même. Omniprésent, la délégation des tâches n'était pas son point fort. Il était le type qui n'hésite pas à aller en personne chercher un chèque d'un sponsor ou même disposer les licences des joueurs à la FTF. Sa présence quotidienne aux entraînements rassurait et il avait toujours à la bouche les mots qu'il fallait, particulièrement en temps de crise. Même en cas de retard des salaires, personne ne se plaignait en dehors de l'enceinte du stade Abdelaziz-Chtioui. Hammouda Louzir paye aujourd'hui les pots cassés de la méthode Ben Aïssa. On a souvent reproché à l'actuel président son absentéisme, même quand les choses allaient bien. Hammouda Louzir est le genre de dirigeant à répartir les tâches entre ses collaborateurs. D'ailleurs, le président de l'ASM ne juge pas bon d'être présent quotidiennement aux entraînements : «Je crois en la délégation de pouvoir. Un président de club n'est pas censé faire tout lui-même. Ceux qui nous accusent d'absentéisme, les membres de mon bureau et moi-même, ont tort. Jusqu'à la semaine dernière, l'ancien président de la section football, Hichem Manaï, était présent quotidiennement aux entraînements. Régulièrement, le premier vice-présent Hatem Zbidi et moi aussi assistons aux séances d'entraînement. Notre présence peut paraître distancée, mais l'essentiel à nos yeux, c'est que le président de la section football, l'accompagnateur de l'équipe senior Amor Jebali ou encore le garde-matériel étaient toujours là pour encadrer l'équipe. Tant que ces personnes qui ont en charge l'équipe senior font convenablement leur travail, je ne vois donc pas pourquoi le président du club s'y immiscerait au quotidien. Nous sommes présents les jours des matches et nous assurons comme nous le pouvons les salaires des joueurs en ces temps de crise. C'est cela notre vrai rôle», nous a confié le président marsois, Hammouda Louzir. Une réunion et des décisions Le premier responsable banlieusard nous a affirmé que son bureau n'est pas resté les bras croisés la semaine dernière : «Nous avons réuni vendredi dernier le comité des sages et les grandes figures sportives de la ville de La Marsa. Nous sommes convenus que le temps n'est pas à la division, mais à l'union. S'il y a une chose qui a nui au club, ce sont bel et bien les clans. Nous avons également décidé de régler la question urgente de l'entraîneur. Par ailleurs, nous sommes sur plusieurs pistes. Un nouvel entraîneur sera nommé incessamment pour diriger l'équipe à partir de cette semaine. Il a été décidé aussi de nommer Adel Soukni comme coordinateur général et Slah Bouchoucha comme président de la section football à la place de Hichem Manaï, démissionnaire», nous a fait savoir le président de l'ASM. Cela dit, notre interlocuteur reconnaît que la crise des résultats est la conséquence des choix faits durant la période d'intersaison : «Nous assumons pleinement le choix porté sur Gérard Buscher. Il avait réussi lors de son premier passage à la tête de l'équipe, ce qui a d'ailleurs motivé notre choix. Nous assumons de même notre décision de le licencier. Son comportement avec les membres du bureau directeur et sa communication avec les joueurs ne nous convenaient pas. Cela ne nous empêche pas de reconnaître que les recrutements effectués l'été dernier étaient insuffisants. Mais nous avons préféré recruter selon nos moyens financiers. Ce que les supporters doivent savoir, c'est que les revenus fixes du club ne permettent pas de faire des folies en matière de recrutements. A ce jour, la subvention de la tutelle n'a pas été encore versée et nous n'avons pas encore reçu le montant qui nous revient des droits TV. Mais tout cela n'aurait pas été ressenti si les résultats avaient suivi», a conclu notre interlocuteur. Le cumul des mauvais résultats a engendré une crise de confiance au sein même de l'équipe dirigeante, ce qui explique, entre autres, la démission de Hichem Manaï de la présidence de la section football. Bref, un climat de suspicion plane à l'Avenir Sportif de La Marsa, un club qui connaît la pire crise de son histoire : la guerre des clans au sein de la grande famille sportive marsoise.