Des arbitres viennent de jeter l'éponge, le courant ne passant plus avec le président de la FTF. A tort ou à raison ? La Tunisie post-révolution a enfanté bien des situations. Nous avons assisté à des scénarios de tous genres, ironiques parfois. Le dernier en date est celui de la démission de certains arbitres, le football n'ayant pas échappé à la règle. S'ils ont réagi ainsi, c'est sur fond de désaccord avec le président de la fédération essentiellement. Les arbitres ont supporté le joug de la pression jusqu'au jour où ils n'en pouvaient plus. Ils ont éclaté et ont décidé de parler sur les plateaux de télévision pour pointer du doigt Wadi Jery. C'est d'après eux le principal responsable du problème de l'arbitrage. Au fait, pourquoi les hommes en noir ont mis du temps pour que les langues se délient et aient le courage de dénoncer certaines vérités? Simplement parce que les arbitres en question ont perdu certains privilèges, et pas des moindres. Nous n'irons pas jusqu'à dire qu'ils ont été les dindons de la farce, mais on s'est servi d'eux. Il n'y a plus d'éthique Le premier problème ayant causé la rupture de quelques arbitres avec la fédération est un problème d'éthique. La pression des clubs sur le président de la fédération a automatiquement rejailli sur la désignation des arbitres. On faisait et on fait encore du sur-mesure. Certains clubs exigent encore des arbitres qui leur conviennent. Ce cercle vicieux n'est d'ailleurs pas près de s'arrêter. Les listes noires existent toujours et on défie quiconque d'affirmer le contraire. Cette politique fait encore son chemin. Second problème ayant causé la démission des arbitres en question est leur retrait de la liste internationale. Peut-être que certains n'ont plus le profil et traînent des problèmes physiques. Mais d'autres ont préféré se retirer pour ne pas être assujettis davantage. Au fait, pourquoi la fédération a laissé ces arbitres agir de la sorte ? L'instance fédérale les a laissé sortir le linge sale sur les plateaux de télévision alors que la solution existe. Wadi Jery aurait pu rassembler ce beau monde et trouver un consensus. D'autant qu'à l'heure actuelle, d'autres arbitres et même les anciens, ceux qui ont raccroché les crampons depuis un bon bout de temps, se sont mis à parler et à donner leur avis. Notre football a-t-il vraiment besoin de cette comédie burlesque en ce moment même où notre sélection est sur orbite pour se qualifier au Mondial 2018 de Russie? Nous ne le pensons pas. De la diplomatie, SVP Nous ne savons pas trop finalement si les arbitres démissionnaires sont les victimes ou les accusés de ce jeu de mauvais goût. Qui a tort, qui a raison? La tutelle, faute de compromis, aurait dû agir. Le président de la fédération, de son côté, a manqué de tact. Il aurait pu étouffer l'affaire et surprendre tout le monde en organisant une table ronde où il aurait donné la parole aux intéressés pour trouver les bonnes solutions. Car, qu'on le veuille ou non, perdre un arbitre du calibre de Mourad Ben Hamza est un coup dur pour le secteur de l'arbitrage. Il a certes été victime de la politique du favoritisme, mais on aurait dû lui tendre la perche. Pourquoi ne pas le faire à présent au lieu d'opter pour la politique de l'autruche ? Un peu de bon sens de part et d'autre remettrait de l'ordre dans la maison. Du courage, messieurs !