La présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, a dénoncé, hier, les dépassements commis au Tribunal de première instance de Sousse au moment de la prononciation du verdict dans l'affaire du meurtre de Lotfi Nagdh. Au cours d'une conférence de presse tenue à Tunis, Karafi a souligné que les incidents constatés au sein du tribunal et à ses environs représentent une atteinte grave à l'indépendance de la magistrature dans la mesure où des pressions directes ont été exercées sur la justice. Selon Karafi, les observateurs internationaux estiment que le procès s'est déroulé dans de mauvaises conditions et en dehors du concept de l'Etat de droit des institutions. « Taxer les magistrats de corrompus, d'injustes et de partisans de Daech ne permet pas au pouvoir judiciaire d'évoluer», a-t-elle affirmé. La présidente de l'AMT a appelé à prendre les mesures nécessaires en vue d'assurer la protection physique des magistrats en raison des menaces sérieuses qui pèsent sur leur sécurité.