La restructuration de l'administration de l'aviation civile est l'un des objectifs du jumelage entre la direction générale de l'aviation civile en Tunisie et son homologue en France Le ministère du Transport a annoncé, le 22 novembre 2016, le jumelage pour l'appui au renforcement des institutions de l'aviation civile en Tunisie, objet d'un partenariat entre la direction générale de l'aviation civile en Tunisie et son homologue en France. Ce partenariat est financé à hauteur de 1,2 million d'euro (près de 3 MDT) par l'Union européenne. Selon Anis Ghedira, ministre du Transport, ce jumelage vise la restructuration de l'administration de l'aviation civile et le renforcement de la compétitivité des sociétés relatives à la mise à jour des textes juridiques conformément aux standards européens. Il s'agit également d'améliorer la sécurité et la sûreté dans les aéroports tunisiens et dans l'aviation civile en général et également de redynamiser les aéroports intérieurs. Compétitivité De son côté, Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, a indiqué que le secteur de l'aviation civile est essentiel pour le développement économique en Tunisie, surtout qu'il est lié à d'autres secteurs comme le tourisme et les affaires. "La Tunisie est connue par la qualité de ses ressources humaines et pour sa mobilité extrême. Le réseau de transport est très important pour en faire un site très compétitif. D'ailleurs, l'enjeu pour la Tunisie est d'être une plateforme pour l'Afrique subsaharienne, d'où l'importance capitale de ce jumelage", affirme-t-il. Il ajoute que la France sera bien représentée par son Premier ministre, Manuel Valls, accompagné par trente à quarante chefs d'entreprises français. Selon le représentant de la délégation de l'Union européenne en Tunisie, ce jumelage permettra au secteur de l'aviation civile en Tunisie de s'adapter aux différentes mutations au niveau international, de renforcer les institutions, de moderniser les structures et d'être en conformité avec les standards internationaux. Il a indiqué qu'il est devenu important aussi de concrétiser le projet de l'Open Sky, qui sera un signal fort à l'adresse des investisseurs européens en vue de raffermir leur engagement en Tunisie. Stratégie Hichem Ben Ahmed, secrétaire d'Etat auprès du ministre du Transport, a, pour sa part, souligné que l'appui à l'administration sera concrétisé par la mise en place d'une nouvelle organisation de l'aviation civile, clarifiant le rôle de chaque structure et la conception d'une stratégie pour la promotion du secteur. Un plan d'action sera également identifié pour renforcer les capacités techniques ainsi qu'un plan de formation et une stratégie pour la standardisation avec le processus de certification européen. Il est à noter qu'une vingtaine d'experts français sera mobilisée pour le transfert d'expertises afin de renforcer les compétences et assurer la convergence et le rapprochement des textes réglementaires avec les exigences internationales. Le jumelage servira également à redéfinir une nouvelle organisation et une stratégie de transport aérien capables de faire face aux défis futurs d'un secteur en croissance. Des formations théoriques et pratiques seront assurées en Tunisie et en France. L'Ecole nationale de l'aviation civile en France complètera cette formation par des stages techniques couvrant tous les aspects des métiers concernés. Aéroport Tunis-Carthage D'un autre côté, le ministre du Transport a déclaré aux médias qu'une étude est en train d'être réalisée concernant le sort de l'aéroport Tunis-Carthage. Elle sera prête d'ici 15 janvier 2017 et fera l'objet d'un Conseil ministériel. Il a affirmé que plusieurs hypothèses seront étudiées. La première concerne l'extension de l'aéroport. La deuxième suppose la réalisation d'un nouvel aéroport et la troisième concerne le transfert de l'aéroport Tunis- Carthage de son emplacement actuel vers un autre site. «L'aéroport n'est plus capable aujourd'hui d'absorber le nombre croissant de voyageurs. L'étude nous permettra de connaître nos besoins d'ici 2030 et 2040. Donc, notre décision sera basée essentiellement sur des données scientifiques», précise-t-il.