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Youssef Oumalek (Directeur sportif du Club Athlétique Bizertin) : «Un vrai casse-tête pour les clubs» Dossier : L'infrastructure répond-elle aux normes d'un championnat professionnel ?
Pour le directeur sportif cabiste, la tutelle et les autorités locales devront ouvrir, en urgence, une enquête sur les raisons de l'état déplorable de certaines pelouses et mettre tous les concernés face à leurs responsabilités. «A mon humble avis, les statistiques actuelles relèvent que la situation désastreuse de pas mal de pelouses sur lesquelles se joue le championnat de la Ligue 1 a souvent constitué un véritable handicap pour les équipes qui espèrent développer un niveau de jeu basé sur les passes courtes. Avec une pelouse presque impraticable et dans un état, le moins que l'on puisse dire, catastrophique, certains clubs s'orientent vers la solution provisoire la plus connue pour protéger leurs joueurs des blessures, celle du changement de terrain. Les conséquences sont ainsi claires : le public est insatisfait et la direction de l'équipe est obligée de dépenser une somme supplémentaire pour couvrir les frais du déplacement vers un autre stade. Outre le volet technique, ce problème peut représenter un réel danger pour non seulement l'intégrité physique des joueurs, mais aussi pour leur santé. Donc, pas d'engagement physique, pas de duels pour que l'état de la pelouse ne complique pas la mission des joueurs souhaitant terminer leur match avec le moins de dégâts. Pour être franc, on ne pourra jamais commercialiser le produit championnat de Tunisie avec des infrastructures qui ne répondent plus aux normes internationales. Ce qui est utile de dire, c'est que nous n'avons pas de vrais ingénieurs spécialisés dans l'entretien du gazon. Il ne faut pas le nier. Savez-vous qu'en 2014 la pelouse du stade Ahmed-Bsiri a provoqué 12 blessures aux ligaments croisés chez les joueurs des sections jeunes du Club Athlétique Bizertin ? Savez-vous aussi qu'il y a autant de terrains qui ont vécu l'éclosion de certains talents et qui sont devenus un vrai casse-tête pour des clubs ? Les solutions sont là. En cas de doute sur la compétence ou le sérieux de n'importe quelle entreprise qui s'est vu attribuer les marchés de la réhabilitation, la tutelle et les autorités locales devront ouvrir une enquête sur les raisons de l'état déplorable de ces pelouses et mettre, par conséquent,tous les coupables dos au mur et face à leurs responsabilités. De plus, il faut citer les noms de ces gens qui touchent presque 270 millions par an mais qui n'ont rien apporté au niveau de la qualité d'entretien des pelouses. Le ministère de l'Agriculture doit aussi intervenir avec ses moyens logistiques, ses idées et ses compétences afin d'aider les clubs de la Ligue 1 à faire face aux problèmes de réhabilitation des pelouses. Les hommes d'affaires et les grandes sociétés d'investissement sont appelés à soutenir les autorités concernées pour résoudre ce problème en toute urgence et s'engager dans la maintenance des infrastructures sportives. Je pense qu'il est temps de prendre au sérieux la situation catastrophique de plusieurs stades en Tunisie dans le but de préserver nos jeunes joueurs de multiples blessures. »