Le Club Africain commence à tirer la langue. C'est dans le stade champêtre de Gabès que le CA a alterné le chaud et le froid, se montrant incapable d'aligner deux mi-temps dans le même registre. Le contenu du match, une défense qui s'est de nouveau écroulée, Chiheb Ellili doit forcément appeler ses joueurs à rebondir. Il n'est pas seulement question d'engranger les points, mais de retrouver des valeurs comme l'abnégation et la détermination. Tout le groupe doit être concerné sans se limiter à la suffisance. Le CA figure certes en bonne place et s'accroche aux place d'accessit vers les play-offs. Mais il doit aussi se prendre en charge individuellement (n'est-ce pas Khelifa ?), remettre en place des vertus collectives qui, dans ces moments, doivent être encore plus accentuées. Les joueurs, quant à eux, doivent communiquer et non pas seulement cohabiter. Dans l'intimité du vestiaire, ils doivent aussi entamer une thérapie de groupe pour se remettre en question et repartir malgré tout. Attention, il n'est pas question de crever l'abcès ou de mettre à l'index quiconque, quitte à froisser la sensibilité ou l'orgueil de certains. Mais d'axer les échanges sur les carences clubistes. En clair, offensivement, le CA est devenu trop prévisible et moins lucide. Et collectivement, le ciment se fissure au fur et à mesure que les semaines s'écoulent. Et dire que nous n'en sommes qu'au «warm-up» du championnat. Qu'en sera-t-il alors en période de play-off, là où les muscles auront tendance à tirer plus que de raison, et où les jambes auront bien du mal à réitérer les efforts de manière régulière et successive. Chiheb Ellili en est bien conscient. Introspection personnelle Si le CA commence à tirer la langue via un noyau dur de plus en plus sollicité, Ellili, le « bricoleur », devra constamment y remédier et composer avec les difficultés rencontrées. D'ailleurs, son approche en ce sens diffère quelque peu de celle de ses prédécesseurs : «C'est le mental qui doit prendre le pas sur l'aspect physique», a-t-il martelé en substance. L'entraîneur du CA veut des actes. Chacun doit repousser ses limites. Et ça passe par une introspection personnelle: « On doit savoir se regarder dans une glace. Et pour le bien du club, on doit se faire encore plus mal. Même si certains ont des états d'âme, ce n'est pas le moment ». Voilà pour le sermon d'après-match pour un CA qui a été dans la réaction plus que dans l'action, avec une défense encore une fois prenable, trop de défaillances individuelles et de problèmes de placement. Cette fois encore, la paire Ifa-Tka ne s'est pas vraiment montrée à son avantage, ils sont clairement impliqués sur le but de Zied Chaouch. Ils ont peut-être trop de pression. Mais, ce qui est sûr, c'est qu'ils ne sont pas sereins. Leur alignement catastrophique sur le but de la Zliza en est la preuve manifeste. Enfin, des remontrances envers l'arbitre Haithem Kossi, coupable d'un manque d'autorité et d'équité suite à une charge sur Ghandri dans la surface de vérité. Tombé par la suite dans la compensation, il a laborieusement terminé le match, sifflant à tort et à travers !