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«Tokyo, c'est déjà demain !»
L'invité du Lundi - Mehrez boussayène, président du comité national olympique tunisien
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 12 - 2016

Dans un entretien de plus de deux heures accordé à «La Presse», le président du Comité national olympique (Cnot) a défendu son bilan durant le mandat 2013-2016. Il révèle être candidat pour un nouvel exercice placé sous le signe de l'excellence aux Jeux 2020 à Tokyo.
Tout d'abord, beaucoup a été dit et écrit au sujet de la participation tunisienne aux Jeux olympiques de Rio. Quel bilan faites-vous en tant que président du Comité national olympique tunisien ?
Il me paraît plus que satisfaisant. Des études ont établi qu'un médaillé d'or olympique coûte un million d'euros par an par athlète sur une durée de huit ans. Nous avons ciblé une dizaine d'athlètes pour un coût de 2,318 millions de dinars et une subvention complémentaire de 2,280 millions de dinars assurée par le ministère. Cela n'a rien à voir avec le coût mondial d'un champion olympique. Et le mérite, le grand mérite ne revient ni au Cnot, ni au ministère, ni aux fédérations, mais plutôt aux athlètes que nous devons remercier.
Ils ont bravé toutes le difficultés sociales et celles inhérentes à l'état du pays, aux ennuis pour obtenir les visas, à la chute vertigineuse du dinar tunisien. Je dois ajouter que le travail entrepris depuis 2013 par la commission mixte Cnot-MJS de préparation aux Olympiades a été décisif dans notre réussite. Permettez-moi d'en remercier tous les membres.
Vous parlez de réussite. Quels sont les arguments étalant votre satisfaction ?
En plus des trois médailles de bronze glanées par Inès Boubakri, Marwa Amri et Oussama Oueslati, plusieurs indices établissent un constat indiscutable de réussite :
- 4 parmi nos athlètes figurent dans le top 8 olympique et bénéficient à ce titre d'un diplôme de reconnaissance olympique : Sarra Besbès 5e, Azza Besbès 6e, Nihel Cheikhrouhou 7e et Omar Yahia 8e.
- Sur la dizaine d'athlètes ciblés, sept ont réussi des performances d'envergure
- Pour la première fois, deux athlètes féminines sont couronnées, alors que trois athlètes dans trois sports différents ont remporté des médailles
- Sur 60 ans, trois sports avaient été jusque-là couronnés (athlétisme, boxe et natation). Là, en une seule édition, trois nouveaux sports rapportent à la Tunisie des médailles : l'escrime, la lutte et le taekwondo
- Pour la première fois, trois athlètes tunisiens accèdent au podium dans une même édition
- Nous avons été le premier pays arabe au nombre des médailles (3), exæquo avec l'Egypte, la deuxième d'Afrique
- La Tunisie a glané la première médaille africaine et arabe en escrime, la première également en lutte féminine
- Rio nous a rapporté le tiers des médailles jusque-là enlevées par la Tunisie aux JO.
Les chiffres sont là. Ils ne peuvent pas mentir. Nos trois médaillés à Rio sont jeunes. Ils prennent la relève d'Oussama Mellouli et Habiba Ghribi qui ont joué de malchance au Brésil.
Qu'avez-vous préparé pour Tokyo 2020 ?
Tokyo, c'est déjà demain. Nous devons assurer la continuité du travail de la Commission mixte en renforçant son budget, son organisation administrative, son champ d'intervention et la logistique mise à sa disposition. Nous devons en même temps développer le sport d'élite par le biais de la révision de la gestion sportive et administrative, le budget des fédérations, l'infrastructure sportive, l'aménagement des temps scolaires, le volet du sponsoring des sportifs de haut niveau.
Déjà, le Cnot a drainé des recettes de l'ordre de 4 millions de dinars grâce à Solidarité olympique essentiellement. Et œuvré dans les trois secteurs névralgiques du sport, de la culture et de l'environnement.
Vous êtes président de la haute commission des élections des bureaux fédéraux. En tant que tel, cela doit vous poser un cas de conscience, voire une certaine gêne vis-à-vis de présidents de listes candidates qui ont vu leurs dossiers de candidature rejetés ?
Oui, et ces gens très proches, je ne les citerais pas par respect pour eux. Je m'excuse auprès d'eux s'ils ont trouvé une certaine gêne dans cette invalidation de leurs listes. J'ajouterais toutefois que je ne ressens aucun embarras dans l'exercice de mes prérogatives. Mon métier d'avocat m'a appris à éviter toute confusion.
Quoi qu'il en soit, les décisions de la haute commission peuvent être poursuivies devant le Comité national d'arbitrage sportif, lequel, à ma connaissance, a toujours confirmé ces décisions.
Certains accusent le Cnot d'interventionnisme dans les élections qui se poursuivent actuellement au niveau des fédérations nationales sportives...
Ce sont les clubs qui choisissent les comités fédéraux. Personnellement, mis à part les dirigeants des clubs et les membres de la Fédération de tennis que j'ai eu l'honneur de présider, je ne connais pas vraiment les responsables dans les autres sports. S'il y a eu un quelconque interventionnisme présumé de membres du Cnot, cela n'a pu se faire qu'à titre personnel. Je ne suis pas un ange. Moi aussi, j'ai mes affinités, mes amitiés... Mais de là à parler de volonté délibérée et de stratégie pour faire gagner telle personne, c'est ce que je rejette catégoriquement.
Allez-vous briguer un nouveau mandat à la tête du Cnot?
Oui, je vais me représenter pour l'assemblée générale élective du mois de février prochain qui sera précédée fin janvier d'une AG extraordinaire dédiée à l'amendement des statuts. Dois-je rappeler qu'à l'occasion des élections de 2013, sur les 42 candidats, j'étais le seul à proposer un programme écrit. Si j'ai été élu par les fédérations sur la base d'un tel programme, je crois que j'ai réussi à en réaliser 70%. Nous avons réussi à conforter la présence du Cnot dans le paysage sportif national d'abord, et dans les régions ensuite à travers les 14 associations de bénévoles. En quatre ans de mandat, le Cnot a nettement renforcé les subventions allouées aux sportifs et aux fédérations à hauteur de 6 millions de dinars, y compris les 2,280 millions de dinars de subvention additionnelle du ministère. Au cours du mandat 2009-2012, seules quatre ou cinq fédérations ont pu bénéficier des programmes mis en place par le Cnot, contre une trentaine de fédérations au cours du mandat 2013-2016. Pourtant, nous sommes certains que cela ne couvre pas tous les besoins des fédérations. Je crois qu'il me reste encore beaucoup à faire.
Par exemple ?
Le grand projet qui nous tient tous à cœur au sein du Comité national olympique tunisien, à savoir la construction du siège et de l'hôtel du Cnot à El Menzah. Un projet qui va constituer une importante source de financement des fédérations et des sportifs. Normalement, nous devons bénéficier d'une subvention de l'ordre de 200 mille dinars de la part de l'Etat. Toutefois, depuis 2012 et le passage du ministre Tarek Dhiab, cette subvention ne nous a plus été versée. Le Cnot a mis sur pied 19 programmes de Solidarité olympique auxquels il faut ajouter huit programmes particuliers financés par nos propres soins. Ce qui nous a valu le prix du meilleur comité national olympique en Afrique à avoir exploité le plus grand nombre de programmes proposés par Solidarité olympique.
Et sur le plan de l'éducation et de l'environnement, deux vecteurs de l'action olympique ?
En collaboration avec l'Unesco, le ministère de la Jeunesse et des Sports et celui de l'Education, nous mettons en place un projet de pratique d'une éducation physique de qualité selon de nouvelles règles dans les établissements scolaires, et un autre dédié aux Académies olympiques. Sans oublier le programme «Un million d'arbres, un million d'olympiens» dont nous avons réalisé une partie. Last but not least, nous sommes en train de former quatorze olympiens bénévoles, en attendant d'élargir cette formation à tous les gouvernorats du pays.
Des projets pour le second mandat que vous briguez?
Développer les sports de mer : aviron, voile, canoë-kayak, nage en eau libre, les sports de plage : beach-volley, beach-hand... il faut préparer les Jeux méditerranéens de Taragone 2018 et les Jeux mondiaux de plage 2019 à San Diego, en Californie, aux Etats-Unis. Je voudrais aussi développer les sports de combat qui peuvent préserver les jeunes contre les affres de la violence, de l'extrémisme. Il faut améliorer l'infrastructure et créer des centres de formation propres à ces disciplines, mais aussi des espaces pour le sport olympique numéro un, l'athlétisme.
Nous allons œuvrer pour la promotion du sport pour tous. Enfin, l'action la plus urgente consiste à combattre la violence, notamment dans le football, en parfaite collaboration avec toutes les parties concernées, y compris le ministère de l'Intérieur.
Les relations du Cnot avec la FTF sont toujours tendues. Pourquoi?
La pomme de discorde consiste en notre refus d'avaliser des amendements des statuts privant les clubs de leur droit de saisir des juridictions sportives nationales et de pratiquer ce droit dans les meilleures conditions et à moindres coûts. Le recours actuel en dernier ressort au Tribunal arbiral du sport (TAS) constitue une charge financière qui prive les affiliés de la FTF de pratiquer un droit. Certes, je dois reconnaître qu'il y a eu plusieurs carences qui ont caractérisé le fonctionnement des juridictions sportives tunisiennes, et nous sommes en train d'y remédier. Au Cnot, nous espérons que la réforme de la juridiction sportive va intéresser toutes les fédérations sportives, y compris et surtout la FTF tant il est vrai qu'elle reste la première concernée par les litiges sportifs. Pourquoi ne pas instituer une chambre réservée à la «fédé» de football au sein du Cnas en parfait accord entre les parties concernées. D'ailleurs, il n'y a pas lieu d'évoquer un différend personnel avec le président de la FTF, Wadii El Jari, du moment où l'amitié et le respect président à mes rapports avec lui, deux valeurs dont je ne me suis jamais départi. Pourtant, tous les deux, nous ne sommes pas d'accord sur ces questions. Il est de notre devoir d'en débattre afin de trouver la meilleure solution dans l'intérêt de notre football. Bref, le Cnas démeure un acquis du sport national pour lequel des générations entières ont combattu.
Il faut aujourd'hui le réformer pour le rendre meilleur, et non le détruire. Je vais du reste continuer à traiter avec la FTF dans le sens de mon devoir de protéger toutes les fédérations contre toute ingérence politique. Comme du reste je l'avais fait lors du conflit entre la FTF et l'ancien ministre des Sports, Tarek Dhiab.
Qu'attendez-vous de la nouvelle ministre des Sports, Majdouline Charni ?
De poursuivre le travail en commun instauré du temps du ministre Maher Ben Dhia, et, mieux encore, de le renforcer. Le Cnot représente le mouvement sportif et olympique sur le plan national et sur le plan international en sa qualité de membre du Comité international olympique. Il représente la Tunisie à toutes les manifestations sportives internationales organisées sous l'égide du CIO.
La fête du Flambeau olympique est prévue le 16 décembre à Gammarth. Qu'est-ce qui distingue cette troisième édition ?
Nous avons invité sept anciens champions olympiques, dont cinq membres du Comité international olympique. Il y aura entre autres le champion marocain du demi-fond Hichem El Guerrouj, Dia Ba, la Kényane Tegla choisie par l'ONU Femme 2016 car elle a conduit la délégation des réfugiés aux Jeux de Rio. Le 17 décembre se tiendra en marge de cette fête la réunion de la commission des athlètes d'Afrique sous l'égide de l'Acnoa (Association des comités nationaux olympiques africains).
Enfin, quelles sont les valeurs que s'emploie à promouvoir le Comité national olympique tunisien à travers la promotion de la pratique sportive ?
Nous demeurons convaincus que le sport constitue le meilleur outil pour développer des générations de jeunes équilibrés physiquement et mentalement, et pour propager les valeurs de paix, de tolérance et de développement durable dans notre pays. Nous voulons œuvrer, main dans la main avec le gouvernement, à la concrétisation de ces nobles objectifs partagés par tous.


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