Petit à petit, l'oiseau construit son nid. Le CAB reprend place dans la course au play-off Dans tous les domaines, il n'y a que l'effort qui paie. Cela est encore plus visible en sport et plus particulièrement en football. C'est le cas du CAB dont le saut qualitatif est net à comparer au début d'exercice. Certes, on nous dira que les Cabistes avaient gagné leurs deux premiers matches, mais, dans le même temps, les prestations n'étaient pas convaincantes. Aujourd'hui, les Nordistes vont mieux, mais on est toujours loin des ambitions des fans «jaune et noir», nous en convenons. Les progrès sont probants. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire! Contre l'US Tataouine, dimanche dernier, on a vu un CAB développant un volume de jeu assez consistant, variant en permanence les actions : tantôt de longs centres aériens destinés à Ibara, tantôt procédant avec des passes courtes, orientées à droite et à gauche, grâce à la clairvoyance de Youssoupha et Darragi. Les camarades de Kchok ont mis longtemps à concrétiser leur domination, les solutions ne parvenant pas rapidement devant une équipe de l'UST pourtant jouant à dix pratiquement durant tout le match. Tout cela pour dire que le CAB était plutôt confiant et a su patienter sans paniquer. Des cadres comme Youssoupha, Darragi, Hosni et Kasraoui y sont pour beaucoup. Le mérite revient également au staff technique qui a formé l'ossature de l'équipe. Depuis quelques matches maintenant, on connaît grosso modo la formation rentrante de Kanzari. C'est que le groupe a trouvé une stabilité qui lui permet d'avoir des repères et donc d'améliorer les automatismes. Face à l'UST, les défenseurs n'ont pas «balancé» le ballon à l'emporte-pièce. On les a vus avancer balle au pied, puis faire des passes courtes aux meneurs Youssoupha ou Darragi. En d'autres termes, le cuir transite par tous les compartiments de jeu pour chuter dans l'arrière-garde adverse. Et à force de pousser, de presser, l'adversaire a dû céder devant ce harcèlement incessant. Les locaux étaient, de surcroît, volontaires à souhait : «Je sens qu'on est en train de s'améliorer match après match. La victoire a mis longtemps à se dessiner, mais elle est largement méritée. Les joueurs n'arrêtent pas de fournir des efforts depuis quelque temps, maintenant. Chaque match est devenu comme un match de coupe, et il faut s'armer sur le triple plan technique, physique et de la discipline pour sortir avec les moindres dégâts», affirme Maher Kanzari après la rencontre. Mais attention, il y a encore du pain sur la planche, néanmoins on reconnaît que l'ensemble «jaune et noir» est perfectible. Yaken au-dessus du lot ! Longtemps relégué au banc des remplaçantss et servant de joker à bon nombre d'entraîneurs qui ont dirigé le CAB, Mohamed Habib Yaken a sorti, dimanche dernier, un grand match contre l'USTataouine. Il faut reconnaître que le poste de latéral droit était occupé par Hamza Mathlouthi. Depuis le départ de ce dernier au CSS, la place est revenue de fait à Yaken, son poste de prédilection. Il a montré à cette occasion qu'il était au moins aussi bon que son prédécesseur. Ses longues chevauchées, ses crochets déroutants côté droit, ses percées dans la surface interdite ont donné le tournis à ses adversaires. Il a été à l'origine du but égalisateur à la suite d'un centre sur un plateau à destination de Youssoupha, et puis cerise sur le gâteau, il offre la victoire aux siens d'un tir du pied gauche de près de 20 mètres. Une mention donc spéciale à ce jeune talent qui n'est autre que le frère de Walid, qui a occupé le même poste au CAB puis à l'EST. Un bel avenir lui est promis !