La scène littéraire et culturelle tunisienne et arabe est en deuil. L'écrivain et romancier tunisien Hassouna Mosbahi est décédé ce mercredi à l'âge de 75 ans, après une riche carrière qui a marqué profondément la littérature arabe contemporaine, notamment dans les genres du roman, du récit de voyage et de la nouvelle. Né en 1950 à El Alâa dans le gouvernorat de Kairouan, Mosbahi a effectué sa scolarité dans sa région natale avant de poursuivre ses études secondaires et supérieures à Tunis. Diplômé de l'Ecole normale supérieure, il débute sa carrière comme professeur de français, avant d'être révoqué pour des raisons politiques au milieu des années 1970. Il s'oriente alors vers le journalisme et la littérature, collaborant avec plusieurs publications arabes basées à l'étranger, telles que Al-Doustour, Al-Watan Al-Arabi, Koul Al-Arab et Asharq Al-Awsat. Entre 1985 et 2004, il réside à Munich, en Allemagne, où il exerce comme secrétaire de rédaction de la revue « Fikr wa Fan », dédiée au dialogue culturel entre le monde arabe et l'Europe. Il écrit également dans plusieurs grands journaux et revues allemands, proposant des analyses sur la culture arabe et des portraits de figures emblématiques telles que Taha Hussein, Naguib Mahfouz, Tayeb Salih ou Adonis. Auteur au style singulier, Mosbahi a laissé une œuvre littéraire diversifiée, mêlant romans, nouvelles, récits de voyage et traductions. Parmi ses œuvres les plus connues figurent : Hallouwesset Tarchich (1995) Les Autres (1998) Adieu Rosalie (2001) Nawarat Defla (2004) Une histoire tunisienne (2008) L'Orphelin du siècle (2012) Il a aussi publié des recueils de nouvelles notables, comme L'Histoire de la folie de ma cousine Hania (1985) ou La Tortue, qui a été sélectionnée pour la shortlist du Prix Caine de littérature africaine. Lauréat de plusieurs distinctions, il a notamment reçu : Le Prix du ministère tunisien des affaires culturelles pour la nouvelle (1986) Le Prix Toucan de la ville de Munich pour Hallouwesset Tarchich Le Prix Mohamed Zafzaf du roman arabe (2016), en hommage à l'ensemble de son œuvre. Paix à son âme.