Dans un contexte où le tourisme régional cherche à se réinventer, un projet ambitieux vient redessiner les contours des échanges touristiques entre l'Algérie et la Tunisie. Djerba, joyau méditerranéen et destination prisée, pourrait bientôt renouer avec une clientèle algérienne longtemps freinée par des obstacles logistiques. Grâce à une coopération renforcée entre les autorités tunisiennes et algériennes, une amélioration significative de la connectivité aérienne entre les deux pays est à l'étude, ouvrant la voie à un essor inédit des voyages entre les rives du Maghreb. Tourisme sans visa, sans frontières... En effet, le tourisme maghrébin s'apprête à franchir un nouveau cap grâce à une initiative conjointe des gouvernements tunisien et algérien visant à faciliter l'accès des Algériens à l'île de Djerba. Dans une récente interview accordée au journal El Watan, Hichem Mahouachi, commissaire régional au tourisme pour la région Djerba-Zarzis, a confirmé l'existence d'un projet stratégique visant à relancer le flux de visiteurs algériens vers cette destination emblématique. Loin d'un désintérêt des Algériens pour Djerba, ce ralentissement du tourisme est essentiellement dû à une faible connectivité aérienne entre les deux pays. "Ce n'est pas parce que Djerba est méconnue, mais parce qu'il manque des liaisons aériennes directes", explique Mahouachi, soulignant ainsi le frein majeur au développement touristique. La solution envisagée repose sur la mise en place de vols charters puis de lignes régulières entre plusieurs aéroports algériens et l'aéroport international de Djerba-Zarzis. Cette nouvelle connectivité devrait considérablement faciliter les déplacements et permettre aux touristes algériens de redécouvrir une île au riche patrimoine culturel, aux plages ensoleillées et à l'hospitalité reconnue. Djerba, par sa douceur de vivre et son offre touristique diversifiée, attire traditionnellement familles, couples comme voyageurs en quête de détente authentique. La simplification de l'accès aérien pourrait ainsi repositionner l'île comme un hub touristique incontournable au cœur du Maghreb. Mais ce projet ne se limite pas à un simple enjeu logistique. Il s'inscrit dans une vision plus large de rapprochement économique et culturel entre l'Algérie et la Tunisie. En facilitant les échanges et la mobilité, les deux pays entendent renforcer leurs liens, contribuant à la dynamique d'intégration régionale. Djerba, en devenant un point de convergence touristique, pourrait jouer un rôle de pont entre les peuples et ouvrir de nouvelles perspectives pour la coopération maghrébine. Par ailleurs, cette amélioration de la desserte aérienne constitue une opportunité significative pour les agences de voyage algériennes, qui pourraient désormais proposer des formules de séjour adaptées, incluant des vols directs depuis Alger, Oran, Constantine ou Annaba. Le développement de cette offre favoriserait la diversification des destinations proposées aux voyageurs algériens, tout en redynamisant un secteur touristique durement affecté ces dernières années par les crises sanitaires et économiques. Si les engagements se concrétisent, les Algériens pourraient bientôt retrouver le plaisir de découvrir Djerba sans les contraintes actuelles liées à la mobilité. Ce projet marque ainsi un tournant majeur : le tourisme ne serait plus un luxe inaccessible, mais une expérience facilitée par la volonté politique et économique des deux pays. Djerba pourrait ainsi s'affirmer comme une destination de choix pour les vacanciers algériens, tout en renforçant les échanges bilatéraux dans un secteur porteur pour la région. Ceci pour dire que cette nouvelle liaison aérienne pourrait modifier durablement les habitudes de voyage des Algériens, en leur offrant une alternative régionale crédible face aux destinations européennes souvent confrontées à des barrières administratives ou tarifaires. La dynamisation du tourisme maghrébin passe donc aussi par une meilleure accessibilité, une volonté clairement affichée par Alger et Tunis pour rapprocher leurs populations autour d'un patrimoine commun et d'un avenir partagé.