Ces amendements mettront fin à toutes les dérives en matière de gestion financière et de recrutement anarchique En contact permanent avec les responsables des clubs professionnels, le secrétaire général de la Fédération tunisienne de football, Wajdi Awadi, est l'un des mieux placés pour expliquer la teneur, l'enjeu, la portée et l'importance des amendements et nouveautés apportés aux règlements du football professionnel et adoptés lors de l'Assemblée générale ordinaire du 9 décembre. Homme de confiance de Wadii El Jari, il est parvenu, à force de dialogue et de concertation avec toutes les parties concernées du paysage sportif et footballistique, à obtenir un consensus assez large qui a facilité l'adoption de ces amendemants phares par des clubs touchés dans leur grande majorité par des difficultés, voire des crises financières sans précédent dans leur histoire, et, convaincus de la nécessité, voire de l'urgence d'un coup d'arrêt à cette folie, à ce désordre pour ne pas dire cette anarchie, notamment en matière de recrutement et de transfert de joueurs tunisiens ou de nationalité étrangère et d'un retour à une politique de gestion des ressources et des revenus et de dégraissage massif et progressif des salaires et des dépenses qui ne tourne pas autour du pot et qui traite le fond du problème. «Deux constats frappants nous ont poussés à agir, avoue Wajdi Awadi. Pour les transferts (changement de club) des joueurs tunisiens, certains clubs ont atteint des records hallucinants (plus de 20 recrues lors du mercato d'été). Le problème c'est qu'après, ils sont incapables de tenir leurs engagements financiers envers eux. Résultat : les litiges sont soumis par centaines à la Chambre de résolution des litiges et les décisions de cette dernière ne sont pas faciles à appliquer et à éxécuter. Un article nouveau adopté fixe désormais la barre de huit (08) joueurs au maximum à recruter par saison sportive. Pour les joueurs étrangers, la sonnette d'alarme a été tirée par la Fifa suite aux sanctions financières prononcées à coups de milliards contre nos clubs au profit de joueurs engagés, mais qui n'ont donné aucun plus et qui sont partis parfois comme ils sont venus sans jouer même un match. Nous ne sommes pas en droit, nous ne pouvons pas fermer nos frontières,mais nous devons rationaliser les opérations de recrutement, protéger nos clubs contre ces sanctions-couperets qui, parfois, ne pardonnent pas. L'article amendé met désormais un garde-fou à la venue du joueur âgé de plus de 21 ans en la limitant à des joueurs ayant dans leur CV au moins cinq matches avec leurs sélections nationales seniors ou dix au moins avec leurs équipes nationales dans les catégories jeunes. C'est un gage de sécurité qui peut réduire la marge d'erreur dans les choix et augmenter le pourcentage de qualité du joueur importé. Nous avons appuyé ces deux amendements-clés par une autre réforme non moins importante qui est le dégraissage des salaires, le plafonnement des rémunérations et la réduction des dépenses qui ne doivent plus dépasser 40% des recettes globales établies dans les bilans et états financiers certifiés pour les salaires annuels des joueurs recrutés et de ceux qui renouvellent leur contrat et 20% de la moyenne de ces recettes pour la prime de rendement. Tous les montants indiqués dans les contrats établis entre clubs et joueurs dépassant ces plafonds fixés seront rejetés et considérés nuls et non avenus. Cette réforme touche également la masse salariale annuelle du staff technique (entraîneur principal, entraîneur assistant, préparateur physique, entraîneur des gardiens de but, kinésithérapeute) qui ne doit pas franchir les 100.000 DT par saison pour les clubs dont le budget est inférieur à 2 millions de dinars, les 150.000 DT pour les budgets entre 2 et 4 millions de dinars, les 200.000 DT pour les budgets entre 4 et 6 millions de dinars, les 250.000 DT pour les budgets entre 6 et 10 millions de dinars et les 400.000 DT pour les budgets égaux ou supérieurs à 10 millions de dinars. Les clubs — et c'est aussi une nouveauté — sont devant l'obligation de présenter leurs bilans et états financiers certifiés avant le début de chaque saison pour être autorisés à faire des recrutements de joueurs et à engager des entraîneurs. Les articles amendés et les articles nouveaux sont entrés immédiatement en vigueur après leur adoption par l'AGO et il n'y a pas de raison de retarder ou de craindre pour leur application tellement ils ont émané d'une forte conviction des responsables des clubs de précipiter ces réformes. Aujourd'hui, nous sommes tous devant un devoir de responsabilité : avoir le courage de voir la réalité bien en face, de dire stop à toutes les dérives et à la vie des clubs au-dessus de leurs moyens plutôt que de se voiler la face et cotinuer la fuite en avant. Ce n'est pas seulement une question d'intérêt général, c'est une question de survie de notre football professionnel...»