Quelque 7 000 médecins résidents et internes entameront une grève à partir du 1er juillet 2025 dans l'ensemble des établissements publics de santé, a annoncé ce samedi Baha Eddine Rabei, vice-président de l'Organisation tunisienne des jeunes médecins, dans une déclaration à l'agence TAP. Selon ce responsable syndical, ce mouvement s'inscrit dans la continuité d'une série de protestations entamées en avril dernier, en réponse à des revendications professionnelles restées sans suite, jugées essentielles pour améliorer les conditions de travail et de vie des jeunes médecins. Parmi les principales revendications figurent : la révision de la rémunération des gardes de nuit, l'exonération de la période de service civil obligatoire et l'augmentation de la bourse mensuelle, jugée très insuffisante au regard de la charge de travail imposée. Baha Eddine Rabei a souligné que cette grève est la conséquence directe d'une campagne de boycott massive (à plus de 95%) des choix de centres de stages proposés par le ministère à cinq reprises, boycott menée par environ 6 200 jeunes médecins. « Ces appels ont été ignorés en signe de protestation contre l'absence de dialogue sérieux », a-t-il précisé. L'organisation syndicale considère que la multiplication de ces convocations représente une tentative de diviser les rangs des jeunes médecins. La dernière réunion, tenue le 12 juin 2025 entre représentants syndicaux et autorités, n'a débouché sur aucun accord concret. De son côté, le président de l'organisation, Wajih Dhokkar, a dénoncé dans une publication Facebook datée du 26 juin la précarité matérielle des jeunes médecins. Il évoque notamment : une rémunération horaire d'1 dinar pour les gardes, un salaire mensuel de 1 500 dinars et une mobilité régionale constante, les obligeant à payer des loyers pouvant atteindre 700 dinars par mois, notamment en été dans des villes côtières comme Bizerte, Sousse ou Sfax. Les jeunes médecins avaient déjà organisé plusieurs actions de protestation ces derniers mois : une grève le 21 avril, une marche le 2 mai, suivies de cinq jours de grève en juin, dans l'espoir de faire entendre leurs revendications.