Elaboration en cours d'une stratégie nationale de l'initiative privée, y compris la microfinance, a indiqué le chef du gouvernement La microfinance constitue l'un des piliers de la promotion de l'initiative privée. Cet instrument financier donne la chance aux jeunes principalement de réaliser leurs projets sans exigence de garanties particulières. Le système de la microfinance existe depuis 1999 et il compte aujourd'hui 289 associations. Mais après 18 ans d'existence, la restructuration des associations de microfinance est devenue une nécessité pour améliorer leurs performances, surtout que depuis 2011, plusieurs associations ont cessé d'être actives à cause de difficultés structurelles. Une question qui a été abordée pleinement au cours de la conférence nationale des associations de microcrédits organisée hier sur le thème «La restructuration des associations de microcrédits : pour un système intégré et durable», avec la présence du chef du gouvernement, Youssef Chahed, et la ministre des Finances, Lamia Zribi. Cette conférence a connu la participation de plusieurs associations de microcrédits de différents gouvernorats du pays. Soutien gouvernemental «C'est une question qui me tient à cœur. L'initiative privée est l'un des moteurs essentiels de l'emploi. Pour cette raison, nous sommes en train de préparer une stratégie nationale de l'initiative privée, y compris la microfinance», a indiqué M. Chahed. Il a affirmé que « le diagnostic a montré que la culture de l'entrepreneuriat reste assez faible. Une réalité qui exige une révision du système éducatif et de formation. Le créateur de projet fait face également à des obstacles administratifs tels que la dispersion des structures, un cadre réglementaire non favorable, la non-disponibilité des financements et des difficultés de commercialisation. En tant que gouvernement, nous allons œuvrer, dans le cadre de la nouvelle stratégie, à surmonter ces difficultés et à donner plus de souplesse aux procédures de création de projets ». Khalif Sboui, directeur général adjoint de la Banque tunisienne de solidarité, a affirmé qu'une nouvelle ligne de crédit a été mise en place par le gouvernement d'un montant de 250 MDT pour soutenir les efforts de la BTS et des associations de microcrédits. Il a indiqué que les estimations pour 2016 tablent sur 51 mille crédits d'un montant total de 68 millions de dinars. En 2015, 43 mille crédits ont été accordés d'une valeur de 85 millions de dinars. M. Sboui précise également que le secteur agricole accapare 40% de ces financements. Au niveau des régions, les crédits se concentrent à hauteur de 48% dans l'ouest. Lacunes En fait, le rôle des associations des microcrédits est très important, essentiellement dans les régions. Depuis 1999 jusqu'en septembre 2016, , 667 mille microcrédits ont été desservis, pour un montant de 658 MDT, selon Ali Ouerghi, directeur général du financement au ministère des Finances. Les crédits en cours sont de l'ordre de 178 MDT jusqu'à fin août 2016. Mais malgré ces réalisations, le secteur de la microfinance connaît plusieurs lacunes structurelles, à savoir l'absence de règles de bonne gestion et de bonne gouvernance, l'absence de structures institutionnelles en soutien au secteur, ainsi qu'une faiblesse des ressources par rapport à la demande en matière de microcrédits. Une étude réalisée en 2009 a montré qu'il y a 800 mille demandes qui n'ont pas eu de réponse. A cet effet, la stratégie nationale de promotion du secteur vise à améliorer le cadre juridique, renforcer la participation du secteur au développement régional par une analyse des besoins, la restructuration des associations en les dotant des moyens nécessaires et la mise à niveau des ressources humaines et l'amélioration du cadre de travail.