Elle sera généralisée fin 2018. Objectif, faire face d'une manière draconienne au problème du surpoids corporel en Tunisie et son inquiétant corollaire, l'obésité. En effet, près de 65% des adultes tunisiens de plus de 30 ans ont un poids nettement supérieur à la normale (surpoids) et près de 30% sont obèses Aux grands maux les grands remèdes. Une règle qui s'applique bien au problème du surpoids corporel en Tunisie et son inquiétant corollaire, l'obésité. Une stratégie nationale a, en effet, été élaborée afin de lui faire face d'une manière draconienne. Une réponse réfléchie et mijotée à feu doux qui va mobiliser un grand nombre d'intervenants de tous genres. Objectif, d'abord stopper la progression du problème et aussi mieux le dépister et mieux prendre en charge ceux qui en souffrent. Etat pathologique très grave qui ouvre la porte à des maladies graves non transmissibles, telles que le diabète, les affections cardio-vasculaires, certains cancers et autres, l'obésité —et avec elle le surpoids— est devenue, depuis ces dernières années un vrai problème de santé publique en Tunisie. Un casse-tête qui pourrait se transformer en cas de passivité sociale en catastrophe. Près de 65% des adultes tunisiens de plus de 30 ans ont, en effet, un poids nettement supérieur à la normale (surpoids) et près de 30% sont obèses, selon les chiffres disponibles. Situation qui est beaucoup plus alarmante chez la gente féminine. Un peu plus de 75% des Tunisiennes de 30 ans et plus sont en surpoids et un peu plus de 45% sont obèses, contre respectivement 50% et 10% chez les hommes. Entre autres conséquences, l'augmentation du taux de mortalité par les maladies non transmissibles. Celles-ci occupent à elles seules 83% du taux général contre une moyenne mondiale de 60%. Ce qui ne doit pas nous laisser indifférents. Le problème est d'autant plus grave qu'il touche aussi les enfants. Chez ceux de moins de 5 ans, l'obésité est passée, selon des enquêtes sérieuses, de 6,3% en 2006 à 9,5% en 2012, ce qui est plus qu'alarmant. Quant aux adolescents, ils n'ont pas été épargnés par ce problème. De 1996 à 2005, l'obésité a quadruplé chez eux pour atteindre les 4,1% chez les garçons et 4,5% des filles. Or, qui dit enfants en surpoids ou obèses dit enfants sujets précoces à toutes ces maladies graves citées plus haut. Affections qui deviendront inévitables chez eux si rien n'est fait entre-temps, avec pour graves conséquences, de voir leur avenir compromis sur tous les plans. Mieux manger, bouger plus Tous ces chiffres et bien d'autres vérités douloureuses ont été rappelés lors d'un workshop, organisé dernièrement à Tunis par le Comité national de pilotage de ladite stratégie, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Atelier qui s'est focalisé sur deux parmi les cinq axes de la stratégie, qui sont la promotion d'une alimentation saine et celui de l'activité physique, les deux grands piliers de la prévention dans ce domaine. Au cours de trois jours, les participants ont repris les deux axes cités pour rendre plus efficaces leurs contenus. Issus de plusieurs ministères et d'organismes gouvernementaux et non-gouvernementaux directement concernés, ils travaillent, pour la plupart d'entre eux ensemble depuis au moins trois ans sur ce projet, ils ont en effet reformulé les principaux objectifs et renforcé les moyens pour les concrétiser. «Le dépistage du problème et la prise en charge des patients, quant à eux, avancent bien». C'est ce que nous a assuré la Pr Jalila El Ati, coordinatrice de la stratégie. Et de préciser que l'implication des décideurs à tous les niveaux est indispensable pour la réussite du projet. Quant aux axes restants, ils concernent respectivement, la promotion de la production d'aliments sains et l'information, l'éducation et la communication. Ce dernier axe a pour objectif de soutenir les quatre premiers axes de la stratégie et de participer à l'adoption par la population et d'une manière durable, des comportements sains et à ce qu'elle puisse abandonner ceux qui sont nocifs. Elaborée entre mai et juillet 2010, ladite stratégie, dont le comité de pilotage est placé sous tutelle de l'Institut national de nutrition et de technologie alimentaire (Innta), a été mise en place, dans sa phase expérimentale fin février 2013. Avec Bizerte comme ville pilote et Mahdia comme ville témoin, la stratégie avance bien et il est prévu qu'elle soit généralisée sur l'ensemble du pays en 2018. Entre-temps, Sousse puis Nabeul ont emboîté le pas à Bizerte. Nous y reviendrons.