L'avant-dernier test menant à la CAN-2017 a été disputé sur un faux rythme, la Tunisie s'imposant sur une balle arrêtée de Lahmar et sur une déviation de la tête de Yaâkoubi. L'adversaire n'a pas vraiment aidé à juger réellement où en sont les Aigles Assailli de toutes parts par les critiques quant à la crédibilité de son organisation à trois défenseurs axiaux, le staff technique national est revenu hier à une configuration plus classique avec deux défenseurs centraux, Yaâkoubi et Ben Youssef. Au milieu, il testa une paire de récupérateurs Sassi-Azouni, qui se tira globalement d'affaire quand bien même, il faut relativiser tant les copains de Sentamu ne montrèrent pas grand chose. Le contexte n'était pas visiblement très enthousiasmant pour Youssef Msakni qui parut en demi-teinte par rapport à son show en terre catalane. L'attaque s'en ressentit, Khenissi prêchant dans le désert. Avec une reconversion aussi lente, il ne fallait pas s'attendre à des miracles dans le jeu posé, les deux buts survenant suite à des balles arrêtées. Sans mouvement dans la reconversion offensive, sans vitesse aussi, l'équipe de Tunisie rendit une copie très moyenne malgré la victoire qui reste toujours bonne à prendre. Elle a besoin de beaucoup plus de fraîcheur et d'imagination. Défense : retour aux deux axiaux Dans une défense tunisienne qui eut plutôt la partie facile face à un rival très moyen et qui ne se manifesta réellement que dans la dernière demi-heure, le gardien Aymen Mathlouthi passa une après-midi tranquille pour sa 61e cape, et n'eut à intervenir que sur quelques escarmouches, genre la frappe lointaine de Geoffrey Massa (70') et la déviation de Shaban qui frôla le montant, ou surtout la reprise sur le poteau de Massa (90+3'). S'il commit ses erreurs habituelles de placement, Mohamed Ali Yaâkoubi fut néanmoins impressionnant dans le jeu aérien, ce qui lui a permis, entre autres, d'aller battre de la tête le keeper remplaçant Benjamin Ochan suite à un coup franc de Ali Maâloul (47'). Il eut également quelques interventions autoritaires, à l'image de celle salvatrice sur Mohammed Shaban (63'), rentré à la place d'un Yunus Sentamu transparent. Syam Ben Youssef,lui, ne fut pas de la fête. Souvent présent au cœur des actions défensives et très combatif, il fut en revanche lent et emprunté à la relance et dans ses sorties balle au pied avec plusieurs remises à l'adversaire. Les latéraux Hamza Mathlouthi et surtout Ali Maâloul furent très offensifs, profitant de la faiblesse manifeste adverse sur les flancs sans pour autant réussir à servir Khenissi. Privée d'Aymen Abdennour, qui n'a pas joué pour une blessure, l'arrière-garde a enfin évité de prendre un but, ce qui n'est pas une garantie avant de croiser le fer avec le Sénégal et l'Algérie. D'ailleurs, aussi bien Abdennour que le demi défensif Mohamed Amine Ben Amor, blessés, ne joueront pas le dernier test dimanche prochain face à l'Egypte. Milieu : manque de fraÎcheur et de vitesse La ligne médiane était cette fois-ci plus équilibrée et démontra plus de maîtrise grâce à la classe de Sliti qui mit souvent la défense visiteuse en danger. La fluidité et la vitesse firent toutefois défaut, ce qui peut s'expliquer d'abord par la formation expérimentale alignée hier et qui ne joua jamais ensemble, ensuite par la fatigue accumulée dans cette phase intensive de la préparation avec une lourde charge de travail. En couverture de l'arrière-garde, Ferjani Sassi a réussi un grand nombre d'interceptions et d'interventions décisives quand bien même il écopa d'un avertissement à la 77' pour une intervention dangereuse sur Shaban. Lary Azouni apporta également son dynamisme et son sens du sacrifice malgré une certaine naïveté au niveau de la relance, ratissant un grand nombre de ballons. Hamza Lahmar fit valoir ses qualités techniques et sa frappe sur balle arrêtée à la 6e minute quand il plaça le cuir hors de portée du keeper Selim Omar. Il lui manqua par la suite la vélocité et la lucidité pour transpercer la défense adverse. Attaque : Khenissi prêche dans le désert Msakni, opérant souvent côté droit, n'eut pas son rayonnement de Girona contre la sélection catalane. Il fut intermittent et participa par à-coups à la manœuvre offensive. Seul en pointe, Khenissi ne se mit jamais en situation avantageuse, attendant un assist qui ne lui arrivait pas. La lenteur de la manœuvre offensive du team national laissait ainsi à la défense de Joseph Ochaya le temps de se replier et de se mettre en place. Entrés en jeu pour les vingt dernières minutes, les Kchok (côté gauche pour relayer Maâloul), Meriah (côté droit cette fois, en remplacement de Hamza Mathlouthi) et Beguir (à la place de Msakni) ne peuvent pas être jugés. Côté ougandais, le Serbe Milutin Sredrovic a clairement exprimé ses intentions à la reprise en remplaçant la bagatelle de six joueurs en même temps, car il s'agit pour lui d'une revue d'effectif qui lui a ouvert les yeux sur tout le chemin que doivent effectuer les «Crânes» pour rejoindre le gotha continental. Hier, tard dans la soirée, Henry Kasperczak devait adresser à la CAF sa liste des 23 pour la CAN. Le choix était très délicat compte tenu des blessures et de l'état de forme moyen de la majorité de l'effectif. Le test de dimanche prochain contre les Pharaons doit éclairer davantage sur les dispositions du onze national.