Les Lions de l'Atlas ont mis fin au règne des Eléphants. Après le Gabon, pays hôte, et l'Algérie du Ballon d'Or africain Riyad Mahrez, la championne en titre voit son aventure s'achever dès le premier tour dans un stade d'Oyem aux trois quarts vide, et où seule sa centaine de supporters a essayé de mettre de l'ambiance jusqu'au bout. Le Maroc, qui n'avait besoin que d'un point pour rejoindre les quarts, a fait mieux. Grâce à une inspiration géniale de Rachid Alioui (64e), entré en jeu à la 42e minute, après la blessure d'Aziz Bouhaddouz, les Lions de l'Atlas ont mis à terre la Côte d'Ivoire. Pourtant le 3-5-2 d'Hervé Renard (sélectionneur du Maroc) n'avait pas de secrets pour la Côte d'Ivoire, qui a décroché le titre continental il y a deux ans grâce à ce même dispositif. Mais face au verrou marocain, mené par le capitaine Mehdi Benatia, intraitable dans les duels, et à la maîtrise collective globale des Lions de l'Atlas dans le repli défensif et sur les contres, les Ivoiriens se sont heurtés à un mur. Lors des six dernières CAN, la Côte d'Ivoire de Salomon Kalou avait toujours passé la phase de groupes. Mais le champion d'Afrique en titre s'est totalement manqué lors de cette édition, comme les autres favoris gabonais et algériens. Les hommes de Michel Dussuyer n'ont pas gagné un seul match sur les trois disputés. Finalement, ils ont été battus par le Maroc de leur ancien sélectionneur Hervé Renard. Rachid Alioui, le Nîmois, meilleur buteur de la Ligue 2 française, devient le temps d'un éclair le héros de tout le royaume chérifien. Privés de Belhanda, Boufal, Amrabat ou encore Tannane avant la compétition, les Marocains obtiennent grâce à lui une qualification inespérée pour les quarts de finale. Une première depuis 2004. Adebayor frustré ! Au terme d'une rencontre bien maîtrisée face au Togo, la RD Congo a conforté sa première place, s'ouvrant par là même les portes des quarts de finale. Et dire que Junior Kabananga a failli ne même pas fouler les pelouses de cette CAN ! Longtemps, le coach de la RD Congo Florent Ibenge a tergiversé avant d'inclure l'attaquant d'Astana (Kazakhstan) dans sa liste des 23, au tout dernier moment. Et bien lui en a pris. Auteur de deux buts lors des deux premières rencontres des Léopards, Kabananga a récidivé à Port-Gentil face au Togo, mettant les siens sur les rails d'une qualification méritée pour les quarts de finale. Face au Togo, les Léopards ont une nouvelle fois montré leurs qualités offensives, décrochant sans sourciller ou presque leur qualification grâce à un succès mérité au vu de la rencontre. Ce sont pourtant les Togolais qui se sont montrés les plus incisifs en début de rencontre. D'entrée de jeu, Adebayor s'est retrouvé à la réception d'un très bon centre dans la surface, mais l'attaquant mythique des Eperviers est passé à quelques centimètres de pouvoir reprendre de la tête à bout portant. Puis, progressivement, la RD Congo a mis la machine en marche, en tenant le ballon au milieu de terrain, sans toutefois se montrer dangereuse. Une intervention à l'origine du premier coup dur des hommes de Claude Le Roy. Sur son intervention, le portier togolais s'est blessé et, après plusieurs tentatives de reprise, a été contraint de laisser sa place à Cédric Mensah. Un baptême du feu qui a débuté de la pire des manières pour le gardien du Mans. Alors que le Togo procédait à une attaque placée, les Léopards ont mené une contre-attaque éclair. En quelques secondes, sur une perte de balle adverse, Kabananga s'est retrouvé au duel avec Gakpé, qu'il a dominé de l'épaule avant d'ajuster parfaitement le portier d'un plat du pied. Un troisième but en trois matches pour le numéro 6 de la RDC, qui trône en tête du classement des buteurs de la compétition. Derrière, tout est devenu plus compliqué pour les Eperviers, qui ont tout de même eu le mérite de jeter leurs dernières forces dans la bataille en fin de première période. Ils ont toutefois manqué de justesse dans le dernier geste et auraient même pu rentrer aux vestiaires avec deux longueurs de retard si une tête lobée de Kabananga sur corner n'avait pas heurté le poteau de Mensah. Dès la reprise, les Congolais ont accentué leur pressing sur le porteur du ballon, et la stratégie de harcèlement des joueurs togolais n'a pas tardé à être payante. Avant même l'heure de jeu, les Léopards ont ajouté un deuxième but à leur compteur grâce à une interception de Tisserand. Le défenseur d'Ingolstadt (Danemark) a balancé un long ballon dans l'axe. Inexplicablement, Ortega est resté campé sur ses deux pieds, tandis que Mubele s'enfuyait en direction du point de chute du ballon. Totalement seul face à Mensah, l'attaquant s'est fendu d'un superbe lob victorieux. Un coup de bambou qui a temporairement assommé les Togolais, qui ont failli encaisser un but derrière à deux reprises, sur un coup franc de Kebano, puis sur une belle talonnade de Bolingi qui a trouvé le chemin des filets avant que le but ne soit refusé pour un hors-jeu (63e). Puis, contre toute attente, le Togo est parvenu à réduire l'écart. Nouvel entrant, Laba a profité d'un beau mouvement à trois avec Adebayor et Ayité pour marquer du plat du pied. Avant qu'Adebayor ne s'offre un duel dans la surface avec Matampi, sans toutefois parvenir à convertir l'occasion. La chance des Eperviers était passée et, pour assurer le coup, les Léopards mettaient même un terme au suspense dix minutes plus tard sur un coup de canon de Mpoku, buteur sur coup franc. Et la rencontre de se conclure sur un terrible symbole : celui d'Emmanuel Adebayor échouant à marquer d'un cheveu. L'attaquant togolais, aujourd'hui sans club et plus très loin de la retraite, avait enfin passé le rempart Matampi, mais sa tentative a été sauvée sur sa ligne par Issama. Une action frustrante qui pourrait bien faire office d'adieux à la Coupe d'Afrique pour l'immense numéro 4 de la sélection togolaise.