«Notre compétition manque d'intensité, de pression et de concurrence» «Au-delà de notre campagne en France, il s'agit de placer le sujet dans son contexte actuel. Notre compétition manque d'intensité, de pression, de concurrence et d'une certaine récurrence des chocs entre gros bras. Pour les postulants traditionnels, tout se joue sur deux confrontations aller et retour. Puis, c'est le néant. C'est regrettable de le dire mais c'est ainsi. Vous savez, sans un stimulus qui déclencherait une réaction en chaîne, notre handball ne retrouvera pas de sitôt une visibilité internationale. Ce n'est pas seulement une question de travail à la base, dans les clubs, mais un problème de fond. Les petits clubs, grands pourvoyeurs de l'élite, doivent être mieux servis volet moyens, infrastructure, logistique et stages en tout genre. C'est là que nous dénicherons les champions de demain, ceux que l'on façonnera par la suite pour faire d'eux de véritables compétiteurs. Du point de vue méthodologie, le handball est d'autant plus particulier que l'enseignement y afférent ne s'arrête pas aux gestes de base. Si l'entraînement développe une base physique et stimule l'utilisation d'une grande richesse et d'une grande variété d'actions technique, tactique et collective des joueurs, il ne faut pas oublier que c'est avant tout un sport d'oppositions parmi les jeux collectifs de contact. Le hand, plus que tout autre sport, se caractérise par un jeu très athlétique, par une grande variété de combinaisons, un engagement physique des joueurs et par une bonne maîtrise technique pour s'imposer». «Ça se travaille, ça se répète puis ça se maîtrise» ! C'est de notoriété publique. Une nation comme la nôtre, dont l'objectif est d'améliorer le niveau de jeu, doit suivre attentivement l'évolution de ce dernier dans les pays européens qui sont la référence dans ce domaine. Regardez le niveau du dernier Mondial auquel on a pris part. En rapport avec toutes les tendances du moment, la sollicitation des qualités physiques a été grande, et elle s'est reflétée à travers un engagement physique total de la part des joueurs de tout bord. C'est la raison pour laquelle il faut développer chez les handballeurs le dynamisme et cet engagement qui est la volonté de constituer à tout moment, dans son action, un danger pour le but adverse. L'objectif est le même pour tout handballeur. Mettre à tout moment son adversaire en difficulté, être à tout moment attentif pour réagir de façon efficace sans hésiter dans son action. Je sais de quoi je parle pour vous dire que plus que tout autre sportif, le handballeur est un athlète complet car sa condition physique augmente considérablement son potentiel technique. Sauf que pour parvenir au haut niveau, il faut souligner qu'il doit absolument se soumettre à une grande variation des actions collectives et individuelles. Les sauts lors des tirs et des passes, l'entraînement de détente, de vitesse, de souplesse et d'adresse. Ça se travaille, ça se répète puis ça se maîtrise ! Pour le reste, voyez avec le médecin de l'équipe. Il vous en apprendra des masses à ce sujet ! Comme la force cumulée à la vitesse qui est caractérisée par la capacité qu'a le système neuro-musculaire de surmonter des résistances avec la plus grande vitesse de contraction possible ! C'est ce qui a fait la différence au Mondial. En clair, l'objectif exclusif est l'accélération sous la forme de force de sprint joint à une qualité de coordination ! Pour conclure, je dirais que nous devons nous remettre à travailler sérieusement à tous les niveaux en ne négligeant aucun aspect d'ordre structurel, conjoncturel, «idéologique» même et, bien entendu, sportif. Identifier et revoir la hiérarchisation de chacune des composantes individuelles de l'élite. Revisiter et corriger systématiquement et efficacement la capacité de combinaison , la capacité d'analyse, la capacité d'équilibre, la capacité d'orientation, de rythme et de réaction. Réajuster quand il le faut, c'est-à-dire repenser la capacité de réadaptation. L'avenir de notre handball en dépend. Mais je suis confiant. La base, le blé qui lève est là. Il s'agit juste d'accompagner la promotion montante dans le bon sens».