IL y a des paroles qui résonnent comme un rappel à l'ordre moral: l'école n'est pas un terrain vague où la République abdique, mais un sanctuaire qu'il faut défendre avec la même ardeur que celle avec laquelle l'on défend ses frontières. En recevant lundi, 22 septembre, au Palais de Carthage, le ministre de l'Intérieur, Khaled Nouri, et en appelant à sécuriser les abords des écoles et des lycées, le Chef de l'Etat n'a pas seulement pointé du doigt la menace des trafiquants de drogue : il a remis au centre du débat une vérité que l'on feint trop souvent d'oublier : nos enfants sont la première ligne de front de la nation. Car que vaut la République si elle laisse proliférer, aux portes mêmes du savoir, ces réseaux criminels qui guettent la jeunesse comme on guette une proie ? Les trafiquants ne visent pas seulement des adolescents vulnérables; ils visent l'avenir du pays. Corrompre un élève, c'est miner la société de demain, c'est faire imploser les fondations mêmes de la citoyenneté. Le message présidentiel est limpide : protéger l'école, c'est protéger la société tout entière. L'Etat, dans sa mission régalienne, se doit de garantir que le chemin menant aux salles de classe ne croise jamais celui des trafics obscurs. Le combat est d'autant plus vital qu'il ne s'agit pas d'une croisade morale mais d'un impératif de survie collective : un peuple qui abandonne sa jeunesse aux prédateurs hypothèque son avenir. Le temps n'est plus aux demi-mesures. La sécurisation du milieu scolaire doit devenir une politique ferme, continue, inscrite dans la durée, avec des résultats tangibles et visibles. Les parents, eux, n'attendent pas des promesses mais des actes : voir leurs enfants franchir le seuil de l'école sans craindre l'ombre d'un dealer. L'école est le métier à tisser l'avenir. La laisser menacée, c'est condamner le pays au déclin. La prémunir, c'est affirmer, haut et fort, que la République ne transige pas avec son bien le plus précieux: ses enfants.