Les Cigognes ont arrêté de lutter. Au terme d'une saison née sous une mauvaise étoile, ils retournent logiquement en L2. Quel gâchis! C'est l'adieu aux armes! Il fallait s'y attendre tellement l'Olympique de Béja n'a pas fait longue carrière en Ligue 1. Le verdict est logique quand on pense à l'accumulation de bévues qui ne pouvaient conduire qu'au purgatoire, une seule saison après l'accession assurée par Lotfi Sebti. Le 3 juin dernier, le Tout-Béja rêvait de lendemains qui chantent en pleines fêtes de l'accession assurée au terme d'une belle remontée au play-off. Le 8 février, c'est la descente aux enfers qui est consommée, alors que la situation était devenue quasi désespérée depuis le 25 décembre dernier, soit avant la longue trêve dédiée à la CAN. Il faut dire qu'on a tout fait pour en arriver là. A partir du mercato estival fait de bric et de broc tant le bureau engagea essentiellement de jeunes joueurs prêtés par l'EST, l'ESS et le CA et manquant terriblement d'expérience, ou des seconds couteaux dont paraissaient vouloir se débarrasser leurs clubs. A l'arrivée, un effectif pléthorique qui manque terriblement de qualité. Suite à un départ très moyen, le bureau de Mohamed Ibrahimi crut trouver la parade en remerciant l'entraîneur Lotfi Sebti remplacé par... un technicien espagnol du nom de Joachin Lopez Martinez dit «Kiko». Très peu de gens connaissaient le bonhomme, lequel ignorait sans doute tout du football tunisien. Arrivé le 25 octobre dernier, l'ancien encadreur des jeunes catégories du prestigieux Real Madrid n'a pas su arrêter l'hémorragie, les Cigognes s'enfonçant un peu plus au classement d'autant qu'ils furent incapables d'assurer une seule victoire hormis celle empochée au match aller devant l'Avenir de La Marsa. D'ailleurs, la défaite face à l'ASM (2-3) au match retour allait constituer le tournant qui a déclenché irrémédiablement la chute libre. Combien de fois les Nordistes paraissaient tout près de forcer la décision avant de se faire naïvement rattraper. Ainsi avaient-ils mené à la mi-temps par (3-0) contre le Stade Gabésien avant de se faire piteusement rejoindre au score en fin de compte, à domicile par-dessus le marché. Des points jetés au vent comme cela, l'OB va en payer le prix sur la durée malgré quelques éclaircies, notamment à l'occasion du match-référence contre le Club Africain (1-1) quand les copains de Samah Derbali sortirent une seconde période du tonnerre. Slama n'a pas joué une seule minute ! On peut donc supposer que le départ des deux piliers Samah Derbali, en défense, et Manoubi Haddad, en attaque, au mercato d'hiver aura d'une certaine façon affaibli les ressources techniques d'un ensemble renforcé par certains joueurs, ironie du sort, qui n'auront pas livré une seule minute sous les couleurs béjaoises. Le cas de Mohamed Slama arrivé cet hiver et qui n'a pas été aligné avant-hier. Autre paradoxe : l'OB se trouve en vacances à partir du 8 février, et ne jouera pas de match officiel avant le mois d'août ou septembre prochain, date du démarrage du prochain championnat de Ligue 2. Joachin Lopez Martinez n'avait peut-être pas tort d'avouer, avant-hier après le nul devant le CSHL qui a entériné la rétrogradation de son club : «Même Mourinho et Guardiola n'auraient rien pu faire pour sauver la situation à l'OB, a-t-il observé. Ils n'auraient pas pu travailler dans des conditions aussi horribles. Personnellement, un engagement moral me lie au club. Sans cela, je serais d'ailleurs parti car ce ne sont pas les offres qui manquent. J'ai des propositions en provenance de Chine, du Golfe et de certains clubs tunisiens». Mais le plus gros handicap dont ont pâti les Béjaois durant la saison a été d'ordre financier. L'argent, on le sait, est le nerf de la guerre. Le bureau en place a été d'une certaine façon boycotté par quelques mécènes, le président Ibrahimi pointe du doigt des luttes d'ordre politique qui ont amené à ce boycottage. L'OB paie ainsi les frais d'une addition de contrariétés qui ne lui laissent pas le temps d'espérer une autre issue que la L2.