Le syndicat a reproché le manque de volonté politique «d'accompagner la nouvelle dynamique du cinéma tunisien sans aucune exclusion». Une scène cinématographique qui s'est distinguée à plusieurs occasions dans les festivals internationaux glanant de prestigieux prix. Au cours d'une conférence de presse, tenue mercredi dernier au siège du Syndicat des journalistes tunisiens, le Syndicat des producteurs tunisiens de longs-métrages a poussé un coup de gueule en contestant les résultats de la dernière Commission d'encouragement à la production cinématographique suite à la publication du rapport de cette commission. Le syndicat a d'abord critiqué la composition de cette commission. Hormis la réalisatrice Sonia Chamkhi et l'écrivaine Aroussia Nalouti ainsi que la directrice du département audiovisuel du ministère de la Culture Mounira Ben Halima, rapporteur de cette commission qui sont à leur place, les membres du syndicat contestent la présence notamment du président Hmida Ben Aziza, enseignant universitaire en philosophie qui, selon le Syndicat, n'a aucun rapport avec l'activité cinématographique. Il n'a été ni membre des ciné-clubs, ni des cinéastes amateurs, ni critique ni cinéphile. Certains membres, comme Mohamed Challouf qui représente les producteurs, ne sont pas considérés comme tels par le Syndicat des producteurs. Issam Marzouki, enseignant universitaire de français, n'a pas non plus de passé de cinéphile ou de critique toujours selon les membres dudit syndicat. Lilia Charfi, ex-distributrice de films, n'a pas non plus de légitimité puisqu'elle a quitté le métier depuis des années. Le syndicat considère également que certains membres ne sont pas aptes à lire un scénario en arabe du fait qu'ils ne maîtrisent pas la langue. Par ailleurs, le syndicat a fait remarquer que le rapport de la commission mentionne en page 8 que parmi les critères d'octroi de la subvention, celui de «l'encouragement de la nouvelle génération de producteurs» est privilégié, ce qui explique pour eux l'absence d'encouragement des projets de l'ancienne génération de producteurs. Le syndicat reproche à la commission d'être ségrégationniste ce qu'il considère comme étant en contradiction avec la Constitution tunisienne qui condamne l'exclusion. Cette ségrégation basée sur la différence entre les générations est un précédent dangereux. Le syndicat a aussi souligné le manque de professionnalisme de cette commission compte tenu des critères d'octroi qui sont comme suit : 70% pour la qualité du scénario, 15% pour l'aptitude du réalisateur, 15% pour celle du producteur. Le niveau de langue et le style dans lequel est rédigé le scénario sont pris en considération ce qui est selon le Syndicat des producteurs de longs-métrages une aberration puisqu'il ne s'agit pas ici d'une dissertation ou d'un texte littéraire. Le scénario exige plutôt un traitement visuel sur la base duquel doit être étudié un scénario. Le syndicat a rappelé que parmi les producteurs ayant bénéficié d'une aide à la production lors de la dernière commission de décembre 2016, certains avaient bénéficié par le passé d'une aide mais n'ont pas réussi à faire aboutir leur projet et sont appelés à restituer l'argent à la Trésorerie générale. Il a reproché aussi le manque de volonté politique «d'accompagner la nouvelle dynamique du cinéma tunisien sans aucune exclusion». Une scène cinématographique qui s'est distinguée à plusieurs occasions dans les festivals internationaux glanant de prestigieux prix. Il est à rappeler que sur les 80 projets présentés à la Commission d'encouragement à la production cinématographique, 13 projets de longs-métrages et 10 courts-métrages figurent dans la liste des films tunisiens bénéficiaires d'aide à la production, la finition et l'écriture cinématographique au titre de l'année 2016, avec des subventions de l'ordre de 3.982.000 dinars. Section aide à la production Les longs-métrages «L'amour des Hommes», de Mehdi Ben Attia (Cinétéléfilm), «Vent du Nord», production de Walid Matar (Nomadis images), «Gadeha Baby Blues», de Anis Lassoued (Lumières films) et «Retina», de Najib Belkadhi (Propaganda) qui bénéficieront, chacun, d'une aide de 500 mille dinars. «Mustapha Z», de Nidhal Chatta (South films South) et «Saheb Lahmar», de Fadhel Jaziri recevront, chacun, la somme de 400 mille dinars. Les documentaires «Sur la Transversale», de Sami Tlili (Nomadis Images) et «Le Trésor Argentique», de Mounir Baaziz (Objectif) bénéficieront, respectivement, de 140 et 120 mille dinars. Les courts-métrages Dix projets de films ont été sélectionnés, à savoir «Briska», de Nadia Errayess (Propaganda), «Bolbol», de Khadija Lemkhacher (Cercina Films) et «Les occupants», de Youssef Chebbi (Paprika Films) qui bénéficieront chacun de 80 mille dinars. «Astra», de Nidhal Guiga (Astra) et «Black Mumba», de Amel Glati (Atlas Vision) recevront chacun 70 mille dinars, alors que les projets des films «On est comme ça», de Mahdi Barsaoui (Cinétéléfilm) et «Apnée», de Insaf Arafa (Clandestino) recevront chacun 60 mille dinars. Enfin, les films «Farès! il est où ton cheval», de Faten Jaziri (Audimage) et «Istighrab», de Alaeddine Abou Taleb (Key Pictures) bénéficieront respectivement de 52 mille dinars et 50 mille dinars. Section aide à la finition «Chott Essalem», de Sarra Laabidi (Synergy Production) et «Nous l'avons tant aimé», de Hanen Ben Mahmoud (Perspective Prod) bénéficieront respectivement d'une aide de 100 mille et 60 mille dinars. Section aide à l'écriture Le projet de film «Ya Allah», de Kalthoum Bornaz (Les films de la Mouette) et «Ouled Lahram», de Mokhtar Laajimi (Justina Film) recevront chacun 40 mille dinars, alors que «Quarante jours d'Amour», de Ridha Tlili (Ayen Ken) bénéficiera de 30 mille dinars. Par ailleurs, le ministère informe que la Commission d'acquisition des droits d'exploitation des films tunisiens accordera 340 mille dinars à 22 films choisis, parmi 35 films candidats présentés, qui recevront des aides comprises entre 25 et 70 mille dinars pour chaque film.