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Tous responsables !
Consommation de stupéfiants : le phénomène a pris de l'ampleur dans les établissements scolaires
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 02 - 2017

Le cannabis est une drogue répandue chez les jeunes qui se la procurent à bas prix
Fumer un joint de cannabis, communément appelé zatla, est devenu un acte anodin pour nos jeunes devant les lycées et les collèges. Des entretiens entrepris avec quelques consommateurs, des directeurs d'établissements scolaires et des surveillants, ainsi que des cadres sécuritaires sous couvert d'anonymat ont démontré que la consommation de cannabis dans la banlieue nord par nos jeunes à l'intérieur et à proximité des lycées et collèges prend des proportions graves. Les parents doivent, plus que jamais, réagir et ne pas perdre le contact avec leurs enfants.
Des statistiques inquiétantes et une loi surannée
En janvier 2017, le ministre de l'Intérieur, Hédi Majdoub, a fait état de l'évolution de la consommation de stupéfiants dans notre pays. Le nombre des affaires enregistré en 2016 avoisine les 5.744, contre 723 en 2000, ce qui pose problème. Les jeunes et les élèves sont plus souvent impliqués dans ces affaires et leur nombre est passé de 213 en 2012 à 475 en 2016, enregistrant une nette augmentation en quatre ans.
La loi 52, relative aux stupéfiants, promulguée en mai 1992, réprime et ne laisse aucune chance pour la réintégration, ce qui explique le grand soutien au nouveau projet de loi en gestation qui ne néglige pas le volet préventif.
La consommation de cannabis aux portes des lycées et des collèges
Oui, la consommation de cannabis existe à proximité des lycées et des collèges, et elle prend des proportions dantesques, assurent plusieurs témoins rencontrés. Cependant, il y a des régions qu'il faudra bien quadriller sur le plan sécuritaire en raison du haut risque de l'expansion de ce fléau dans les années à venir. Nous citons le cas du Kram où un réseau de trafic de stupéfiants a été démantelé ces derniers jours avec la saisie de 47 plaques de cannabis d'une valeur de 48 mille dinars.
Contactée à ce sujet, l'une des directrices dans un lycée de la banlieue nord nous a déclaré qu'elle n'a pas hésité à informer les services de police pour dénoncer deux élèves dans son établissement qui étaient en contact avec un fournisseur de drogue. La police a pu intervenir à temps et arrêter ce dealer avec les deux lycéens en question.
«On entend beaucoup parler de la consommation du cannabis à proximité des collèges, mais les consommateurs sont toujours sur leurs gardes et se montrent très discrets», témoigne un surveillant affecté dans un collège. «C'est très délicat et on n'a pas le droit d'intervenir hors des établissements scolaires», explique-t-il. «On les voit en train de fumer un joint à l'entrée des immeubles à proximité, mais on ne peut rien faire».
«Le prix du cannabis a baissé, ce qui encorage les jeunes, filles et garçons, à la consommation de cette drogue. Avec la somme modique de 10 ou 15 dinars, tu peux te procurer une petite barrette, et ce ne sont pas les fournisseurs qui manquent, selon certains témoins», qui ajoutent que le cannabis est la drogue la plus répandue chez les jeunes. «C'est moins nocif que de griller une cigarette et ça procure un effet relaxant !», a résumé un jeune ne dépassant pas les 15 ans. «Chaque consommateur a sa raison. Il y a ceux qui sont en quête d'oubli, d'autres qui sont poussés par cette envie qu'on retrouve chez certains ados, celle de foutre sa vie en l'air en signe de refus de la société. Mais il y a aussi ceux qui le font par simple imitation».
«C'est surtout dans les parages des collèges et lycées, dans les quartiers populaires que se consomme le cannabis», nous confie le surveillant général d'un lycée bien connu de la banlieue nord. «J'ai une fois identifié une personne bien connue dans le trafic de stupéfiants en train de rôder devant le lycée, mais je n'ai pas pu intervenir à temps car il n'y avait pas de policiers sur place», ajoute-t-il amèrement.
La lutte ne doit pas rester l'apanage de la police
«On n'a pas d'équipements spéciaux pour la lutte contre la drogue et on ne peut pas implanter une patrouille de police devant chaque lycée», a expliqué le ministre de l'Intérieur, Hédi Majdoub, lors de son audition en janvier 2017 par la commission de législation générale concernant le projet de loi organique relatif aux stupéfiants, assurant dans ce cadre que la «vigilance de l'institution sécuritaire est de mise». Pour les agents de police qui opèrent sur le terrain, il y a un autre son de cloche. Insuffisance d'effectif et manque flagrant de moyens, libération par les juges de certains éléments arrêtés, plaintes des parents suite aux arrestations de leurs enfants devant les lycées, sont tous des éléments qui contribuent à freiner leurs efforts dans la lutte contre la vente et la consommation de stupéfiants devant les établissements scolaires, souligne un cadre de police sous couvert d'anonymat.
La même source ajoute que l'une de ces unités a procédé dernièrement à l'arrestation d'une collégienne de 14 ans qui a consommé du cannabis devant un lycée à la banlieue nord. Elle n'est pas la première et ne sera pas certainement la dernière. Les deux ministères de l'Intérieur et de la Justice ont échoué, de par l'application d'une loi jugée trop répressive, à lutter contre la drogue dans notre pays .Le projet de la nouvelle loi, qui sera, sans nul doute, plus «clément», augmentera le nombre des consommateurs du côté des jeunes lycéens s'il n'est pas accompagné d'une stratégie nationale de lutte contre ce fléau. On est en train de pousser le législateur vers l'annulation de la peine de prison pour les consommateurs de cannabis, tout en omettant de parler des incidences négatives de la consommation sur les jeunes, sur leurs parents et sur la société. Les dangers de la consommation du cannabis, ou zatla, ne doivent pas rester un angle mort du débat sur cette question et la lutte ne doit pas rester l'apanage de la police.


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