Par Boubaker BENKRAIEM * Dans la 3e partie de l'article, ont été soulevées les difficultés rencontrées par les gouvernants post-révolution, l'erreur de la dissolution de la Sûreté de l'Etat et l'intérêt du service national. Et pourtant, les avantages du service militaire sont nombreux : 11- Les jeunes apprennent l'utilisation des armes pour pouvoir défendre la patrie, en cas de besoin. Et la nécessité, aujourd'hui, est bien réelle puisqu'on ne doit pas baisser la garde tant que le terrorisme n'a pas été entièrement éradiqué. Ces jeunes auront, aussi, la possibilité d'apprendre un métier, 12- Les effectifs mobilisés étant importants, il y a possibilité de renforcer, très sérieusement, et d'une manière régulière, les Forces de sécurité intérieure, la Douane, la Protection civile, les Gardes forestiers, la Police municipale et même certains services des départements ministériels régionaux, 13- L'incorporation, chaque année, et d'une manière régulière, de tout le contingent comprenant 50.000, 60.000 ou 70.000 jeunes, représentera, pour le gouvernement, chaque année 50.000, 60.000 ou 70.000 chômeurs en moins et dont une bonne partie aura appris, en fin de séjour, un métier. Cela représente, certainement, un grand soulagement, pour tout le monde. 14- Les étudiants n'étant incorporés qu'à la fin de leurs études supérieures, nous pouvons affecter les diplômés du supérieur qui auront suivi une formation d'officier de réserve de six mois à l'Académie militaire tels que médecins, dentistes, pharmaciens, ingénieurs, professeurs, administrateurs, techniciens de toutes sortes, dans toutes les régions de l'intérieur. Ils seront rattachés aux unités militaires implantées dans le secteur dans le but de pourvoir tous les établissements hospitaliers, même les dispensaires, toutes les administrations, les lycées et écoles, les directions et services régionaux d'un renfort très appréciable. Ainsi, nous n'aurons pas besoin de recruter des médecins de l'étranger ou prélever, des hôpitaux des grandes villes, avec, à chaque fois, les mêmes problèmes qui se posent, des médecins pour servir dans les régions de l'intérieur. Des aménagements dans leur emploi du temps peuvent être étudiés pour leur permettre de passer un ou deux jours, par semaine, à la caserne de rattachement, pour participer à certains exercices ou activités militaires. Bien sûr, cette mesure, celle d'incorporer, dans l'armée, toute la classe d'âge, coûtera de l'argent au budget de l'Etat. Mais, en compensation, nous aurons formé une jeunesse nationaliste, dévouée à la Patrie et fidèle aux valeurs de la République, ayant le sens de la discipline, du sérieux, du vivre-ensemble, d'accepter l'autre, même s'il est différent et respectant le drapeau et cela vaut tout l'or du monde. Mais cette mesure ne peut être acceptée par toute la jeunesse que si elle est rassurée de l'équité et de l'impartialité de son application à tous les jeunes. Ne seront exemptés du service national que ceux qui sont médicalement inaptes ou soutiens de famille officiellement reconnus comme tels. 2- La Direction de la sûreté de l'Etat : Amn Eddaoula, telle que nous la connaissons, a rendu de très appréciables services au pays. Dissoute et ses cadres mis à la retraite dont certains avant l'âge, ces cadres qui ont été formés, dans les écoles spécialisées, durant des décennies et qui ont acquis une grande expérience dans le domaine, doit, dans l'intérêt du pays, être remise sur pied et ses cadres rappelés, indiscutablement. 3- L'Etat-Major Général des Forces Armées : c'est un organisme utilisé par toutes les armées, sous différentes appellations et dont la mission est de commander et utiliser les moyens de défense des trois armées selon les besoins nécessités par la situation du moment. Composé de personnels militaires et commandé par l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé des trois armées, il est indispensable de l'avoir en permanence, et dès le temps de paix, parce que son rôle est très important : il doit étudier des hypothèses, imaginer des modes d'action, préparer des plans et monter des manœuvres pour s'assurer du niveau opérationnel de toutes les unités d'une part et d'autre part, que les Forces armées disposent de tous leurs moyens et que l'instruction et la formation des hommes et des unités sont parfaites. 4- L'Agence de communication extérieure : Cette agence (ancienne Atce) a été supprimée au lendemain de la révolution alors qu'elle aurait dû être maintenue et servir la Tunisie nouvelle. Chaque pays, chaque gouvernement doit disposer d'une structure capable de présenter et, surtout, de bonifier, à l'étranger, l'image du pays, ses particularités, ses richesses culturelles, historiques et naturelles. Pour nous, elle pourrait servir à mettre en valeur la spécificité tunisienne, sa démocratie naissante, le printemps tunisien, son Histoire trois fois millénaires, la richesse de sa culture, son ouverture sur le monde, la beauté de ses sites et de ses paysages. Elle peut aussi expliquer la parenthèse qui s'est glissée, malencontreusement, et introduite, depuis la révolution, dans notre quotidien, celle des jihadistes qui ont été recrutés par les ennemis de la démocratie et de l'exemple tunisiens, qui ne voulaient pas que la révolution tunisienne réussisse d'une part et d'autre part, pour les encourager à aller combattre dans les foyers de conflits. L'usage fait, par l'ancien régime, de cette instance a été négatif parce que personnalisé n'est pas une raison valable pour ne pas faire de la publicité pour le pays, pour notre pays uniquement. La question qui inquiète, ces jours-ci, nos concitoyens est la question du retour des jihadistes des foyers de conflits. En vue de rassurer tous les Tunisiens, ils doivent, dès leur arrivée, être arrêtés en vue de leur isolement. C'est pourquoi il faudrait, d'ores et déjà, préparer, à leur intention, des camps en toile dans la zone saharienne et l'île de la Galite où ils seront internés pour être interrogés par les nombreux spécialistes. En attendant d'être jugés, ils auront tout le temps de se remettre en cause et réfléchiront à tout le mal qu'ils ont fait, aux horreurs qu'ils ont commis et aux conséquences de tout ce qu'ils ont accompli. Au Sahara, où ils exécuteront leur peine, ils auront tout le temps de participer à la lutte contre la désertification. Au titre de la sécurité nationale, ils ne doivent, en aucun cas, être mêlés aux prisonniers de droit commun. Que Dieu protège la Tunisie éternelle. * (Ancien sous-chef d'état-major de l'Armée de terre, ancien gouverneur)