Le sport a impérativement besoin d'une véritable réflexion sur la manière avec laquelle il est géré et sur les véritables problèmes qui entravent sa marche. Au lieu de quoi, un bon nombre de responsables sportifs préfèrent user dans les fausses promesses, dans les beaux discours. Convaincus qu'ils sont que le sport leur saura gré de voir leurs limites s'exposer et défiler ici et là. A l'approche des élections de l'assemblée générale élective du Comité national olympique, les problèmes de forme et de fond du sport tunisien continuent de conditionner le quotidien du sport tunisien. Les questions essentielles, aussi bien pour le présent que pour l'avenir restent toujours sans réponses. Rien n'est suffisamment clair, et encore moins rassurant ni dans la gestion de la plupart des fédérations, ni dans les stratégies et les méthodes de travail, encore moins dans les prérogatives et les alternatives annoncées ici et là. Le sport tunisien vit dans l'attente. Et vivre dans l'attente, c'est aussi vivre dans le doute. Cela, personne ne semble aujourd'hui l'ignorer car sur les manquements et le gâchis engendrés par un vide existentiel, se profilaient depuis longtemps les dessous d'un avenir pas tout à fait sécurisant. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons d'un vrai malaise et d'une profonde interrogation. Le constat ne laisse point en effet indifférent : on ne travaille pas suffisamment, sinon pas du tout, les fondamentaux. Que ce soit sur le plan purement sportif, ou d'ordre organisationnel et structurel, ce sont encore et toujours les mêmes défaillances et les mêmes dérives. L'évolution et même la métamorphose du sport tunisien ne pauvent se traduire que par des façons d'être, de faire et de penser différentes. Il ne s'agit pas seulement d'aspirer aux postes et aux responsabilités, comme c'est bien le cas des ambitions que l'on nourrissait pour un siège au Cnot, mais plutôt repartir sur un nouveau cycle, de nouvelles priorités, et surtout plus de crédibilité et des programmes conséquents. Si elles sont considérées à leur juste valeur et avec la véritable signification qui devrait leur être accordée, les élections du Cnot, prévues pour le 12 mars prochain, sont une nouvelle opportunité pour entamer une nouvelle ère. Il s'agit au fait de remettre de l'ordre dans un sport et un environnement égarés. A l'occasion de chaque élection, l'on fait croire de s'inscrire dans une politique de vigilance et de rigueur, mais l'image que l'on ne cesse de donner depuis longtemps est celle des dérives dans lesquelles est entraîné le sport. Entre ministère, instances et fédérations, la responsabilité est souvent partagée. C'est toujours le même discours et les mêmes réflexions. Beaucoup de responsables fédéraux et de clubs s'arrogent le droit d'avoir raison sur le terrain et ailleurs, de contester, de polémiquer à tort ou à raison. Le modèle sportif, tel qu'il est actuellement revendiqué, est affecté par des considérations et des égards qui n'ont aucun rapport avec le sport. La remarque n'est pas anodine puisque la discipline et le fair-play ne font pas partie des priorités absolues de ces responsables à différents niveaux. Tout cela dépasse largement le débat autour de l'idée que l'on se fait d'une épreuve, d'un résultat, d'une médaille, d'un titre. Ignorés jusqu'ici sous l'effet d'arguments erronés, les véritables besoins et impératifs du sport n'ont pas été placés depuis longtemps à leur juste valeur. On attend encore une véritable réflexion sur la manière avec laquelle il est géré et sur les véritables problèmes qui entravent sa marche. Au lieu de quoi, un bon nombre de responsables sportifs préfèrent user dans les fausses promesses, dans les beaux discours. Convaincus qu'ils sont que le sport leur saura gré de voir leurs limites défiler ici et là. Ce qu'ils cherchent n'est pas tant d'être appréciés comme des responsables capables de tirer le sport vers le haut. Le problème se situe au niveau des individualités, des noms, des aptitudes et des compétences, des stratégies, des approches. Le pire est que les différentes parties prenantes ont vraiment le sentiment d'avoir raison. Leur appréciation de la situation leur paraît juste. Mais, au fond, ils ont raison tout seuls. Fiabilité sportive et ordre structurel Il semble d'ailleurs entendu que les valeurs sportives et toute la signification qui s'y rattache n'ont plus de sens ou de raison d'être ni pour beaucoup de sportifs ni pour les responsables qui les encadrent. Le sport, comme on le vit, comme on le dénature, a beaucoup perdu de son âme et de son innocence. Dans un monde où les vrais responsables sont devenus minoritaires, l'inconscience est en train de tout détruire. Si on n'a pas encore tiré les leçons des manquements et des dérives de tout bord, on ne peut qu'admettre que le sport ne peut plus être laissé au pouvoir de quelques personnes, à quelque niveau que ce soit. Fiabilité sportive, ordre structurel, on réalise qu'il il est tombé si bas et qu'on ne fait rien pour y remédier. La responsabilité de toutes les parties concernées est totalement engagée dans la mesure où plus personne ne semble s'inquiéter de ce qui se passe dans presque toutes les disciplines sportives. Personne ne semble aussi s'inquiéter des débordements qui ont atteint le point de non-retour. Aujourd'hui, et à l'approche des élections d'une instance aussi importante que le Cnot, l'espoir fait encore place au doute. Tellement beaucoup de sportifs et de responsables tournent le dos à la vie sportive. Les standards et les règles communément respectés sont bafoués. Il s'est avéré que se partager la médiocrité, c'est ce qu'on aime le plus dans le monde «merveilleux» de ces nouveaux responsables. D'ailleurs, rares sont ceux qui s'y retrouvent. Car plus personne n'est convaincu du passage de certains qu'on tient à oublier. Leur impact est négligeable et leurs rôles sonnent faux. Rarement dans le temps. La même démagogie, le même populisme au sujet de la restructuration dont a vraiment besoin le sport. Jamais, ou presque, les questions de fond, le sens de la bonne formule.