Abstraction faite des exigences technico-tactiques, les champions en titre ont plutôt besoin en ce moment de sérénité et de l'adhésion de tout le monde. L'un des points forts du club sahélien la saison passée était à n'en point douter cet élan remarquable de solidarité indéfectible au sein et autour de l'équipe, frôlant parfois un protectionnisme exagéré, au point de ne pas hésiter par moments à «défendre l'indéfendable», en référence à la lourde sanction infligée à Benzarti lors du précédent exercice,où les dirigeants étoilés avaient pris — à tort certainement — d'une manière farouche la défense de leur coach de l'époque. Il faut avouer qu'à l'époque, les résultats probants de l'équipe voilaient certaines carences sur le double plan structurel et communicationnel. Aujourd'hui,les composantes du club sahélien doivent admettre qu'un nouveau cycle a débuté du moins sur le plan du managériat technique et aussi au niveau de la gestion humaine et relationnelle du groupe,malgré le maintien à un ou deux éléments près de la colonne vertébrale de l'équipe. A cela s'ajoute un public — du moins une frange importante — de plus en plus exigeant versant parfois — avouons-le — dans la versatilité et l'impulsivité déplacées. De fait,les Etoilés quel que soit le lien de chacun avec le club doivent s'armer de raison,de taire leurs divergences du moins pour le moment et surtout d'apprécier le facteur temps d'une manière pragmatique et valeureuse,parce que tout simplement les échéances de l'équipe et le contexte géo-sportif compliqué et sensible dans lequel vit leur club ne permettent surtout pas de se focaliser sur les querelles intestines. Des tiraillements déplacés Aujourd'hui, tout le monde sait que le président du club Dr Ridha Charfeddine, malgré sa générosité,son dévouement incontestable pour le club et son sens de la responsabilité inouï, vit étrangement dans une éprouvante et persistante solitude à plus d'un titre où il se démène pratiquement en solitaire pour subvenir aux besoins et exigences de plus en plus grandissants de son club. De fait,il doit admettre bon gré mal gré cette solitude et abandonner cet espoir devenu cyclique de croire en un éventuel et de plus en plus improbable changement d'attitude chez les grandes personnalités du club. En bref,dans son confort psychologique —pas évident du reste — et dans l'intérêt de son club, Ridha Charfeddine doit avoir une acceptation pragmatique de sa solitude pour achever sa mission à la tête du club dans des conditions plus ou moins raisonnables et garantir ainsi une sortie honorable, compte tenu de l'ingratitude et la petitesse d'esprit qui prévaut dans notre société. A ce tableau loin d'être glorieux,s'ajoute les retombées chaotiques et scabreuses de la fameuse débandade de Sfax,qui, paradoxalement, au lieu de ressouder les liens entre les franges du club sahélien, compte tenu des injustices et agressions à tous les points de vue subies dimanche dernier,ont, contre toute attente, envenimé la situation et accentué le degré de mécontentement, voire d'indignation auprès des supporters à l'égard du président de leur club. En effet,ce dernier n'a pas hésité à pointer du doigt publiquement le président du comité d'organisation de l'Etoile Kaïs Achour — démissionnaire depuis — l'accusant de jouer un rôle prépondérant dans les événements de Sfax, compte tenu de son approche basée sur la réciprocité protocolaire afférente à l'accès au stade des dirigeants du CSS lors de leur déplacement à Sousse ; lui reprochant notamment de s'étaler dans le différents organes médiatiques afin d'expliquer son attitude jugée déplacée par Ridha Charfeddine. Du coup,une frange du public étoilé, par le biais des réseaux sociaux,ont mis en place une véritable campagne de protestation et d'indignation à l'égard du président de leur club lui reprochant de «dégrader» publiquement le responsable du comité d'organisation et l'accusant surtout de ne pas défendre farouchement les intérêts de leur club et d'adopter une attitude «exagérément» magnanime et manquant de fermeté dans les événements de Sfax. Une chose est sûre, l'Etoile, ce grand temple de performances et essentiellement de valeurs, n'a vraiment pas besoin de ce genre de tiraillements et n'a surtout pas le temps pour tomber dans ses méandres qui pourraient porter un grave préjudice aux ambitions de plus en plus élevées du club. De fait, toutes les composantes de la grande famille de l'Etoile doivent faire preuve de davantage de pondération et de discernement et laisser ainsi de côté cette «guerre» des ego,surtout que l'ESS aujourd'hui a plus que jamais besoin de tout le monde dans cette phase transitoire. A bon entendeur salut...