Il n'y a pas plus pénible que l'inactivité pour un sportif. Mais beaucoup sont revenus de loin. Le pire pour un footballeur ou un sportif d'élite, toutes disciplines confondues, est de faire face à un long arrêt durant sa carrière. Cela est arrivé pour plusieurs d'entre eux. Les cas les plus connus dans notre pays sont ceux des footballeurs princiaplement. On pourrait citer Ahmed Hammami, Youssef Mouihbi, Hassen Gabsi, Ben Youssef et les deux gardiens de but de l'ASMarsa et du Club Africain, Belkhodja et Slim Ben Othman. Tous ont failli passer à côté de la plaque, n'eût été leur abnégation à renverser la vapeur et vaincre le mauvais sort. Il leur fallait une sacrée dose de courage pour remonter la pente. Il faut savoir s'accrocher La longue période d'inactivité n'est pas toujours facile à gérer. Les joueurs mentalement fébriles jettent aussitôt l'éponge. Prenons le cas des blessures graves. Ce n'est pas l'opération chirurgicale qui est douloureuse mais plutôt le volet postopératoire. Chez les footballeurs, la blessure la plus redoutée est la rupture des ligaments croisés du genou. Juste après le passage sur le billard et la période de convalescence, s'ensuit la rééducation. Elle est longue et douloureuse. C'est pratiquement une épreuve difficile à supporter. Les plus courageux iront au bout de l'effort. Les autres abdiqueront et, dans la majorité des cas, mettront un terme à leur carrière. Ce sont ceux qui ont de la personnalité qui avanceront. Ils prendront leur courage à deux mains pour repartir du bon pied. Au début, ce sera difficile, car la hantise de la blessure ne disparaît pas de sitôt. Il faut la vaincre et s'en débarrasser définitivement. Là, c'est la force de caractère du sportif qui entre en jeu. Ne dit-on pas que quand on veut, on peut ? Les mordus et les férus de leur discipline finiront pas gagner et revenir sur scène. Ils sauront ainsi mettre un terme à une longue traversée du désert et ressusciteront pour retrouver une seconde jeunesse. Nous dirons simplement bravo à cette catégorie de sportifs. Les autres, ceux qui n'auront pas su revenir à la compétition, se reconvertiront et passeront de l'autre côté de la barrière. Les plus studieux deviendront entraîneurs et aborderont une nouvelle carrière. Et il y a aussi une autre catégorie de sportifs qui savent rebondir. Ce sont ceux qui ont été lourdement sanctionnés en purgeant de longues peines de suspension. Ceux-là sauront prendre leur mal en patience. Dans la plupart des cas, ce sont des sportifs saturés, avides de prendre du recul par rapport à leur discipline. Leur logique est de reculer pour mieux sauter. Ils reviennent donc par la grande porte. Entre-temps, ils ne quittent pas vraiment leur sport favori. Ce sont principalement les footballeurs. Nous les verrons dans des rencontres de football en salle avec les copains. C'est leur façon de rester en forme et de ne pas couper les ponts. Ils avaient peut-être besoin de faire le vide et de se remettre en question après avoir été sanctionnés sportivement. Le résultat est qu'ils reviendront par la grande porte. C'est le cas du portier du Club Africain, Slim Ben Othman. Suspendu longuement à deux reprises (1 an, puis à vie), il a ensuite été gracié à deux reprises. Il a su faire face à la concurrence pour reconquérir sa place. C'est cela la force de caractère. Et la cerise sur le gâteau, c'est qu'il est redevenu à l'époque le premier portier de la sélection. Seuls les joueurs de sa trempe pouvaient le faire.