Les exportations tunisiennes vers l'Italie ont dépassé légèrement les 5 milliards de dinars en 2016 avec une prédominance des produits manufacturés relevant des secteurs des industries mécaniques et électriques et du textile-habillement avec un taux de 55% du total des exportations. Le marché italien présente plusieurs potentialités en termes de nombre de consommateurs disposés à acheter les produits tunisiens des divers secteurs. Ces potentialités demeurent sous-exploitées pour certaines raisons dont la méconnaissance des caractéristiques du marché italien qui constitue, pourtant, notre deuxième partenaire après la France. C'est pour expliquer la dimension de ce marché et les procédures à respecter pour y accéder que le Centre de promotion des exportations (Cepex) a organisé, hier en son siège, la 2e rencontre «Parlons export» sur le thème «les clés du succès pour pénétrer le marché italien». Mme Aziza Htira, présidente-directrice générale du Cepex, considère que l'Italie «n'est pas seulement perçue comme un partenaire commercial de premier rang mais aussi stratégique et d'importance capitale pour la Tunisie avec lequel nous lie un Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, signé à Rome en 2003». Mieux encore, les bonnes relations économiques liant la Tunisie et l'Italie trouvent leur origine dans des rapports vieux de plusieurs millénaires. Pour preuve, la présence d'une représentation institutionnelle et diplomatique assez dense dans les deux pays. Un atout de taille L'oratrice a indiqué que tous les organismes tunisiens d'appui sont représentés en Italie à travers des bureaux de liaison en l'occurrence ceux du Cepex, la Fipa et l'Ontt. «C'est un atout de taille pour apporter le soutien escompté aux opérateurs économiques des deux pays dans le but de développer leur business mutuel et hausser le volume des échanges commerciaux à des taux plus élevés», explique Mme Htira. Un constat est donné, cependant, à la lumière des résultats du commerce extérieur bilatéral : la balance commerciale est caractérisée, depuis les 7 dernières années, par sa stabilisation avec de légères fluctuations aussi bien au niveau des importations que des exportations. Ainsi, la tendance régressive persiste au niveau du taux de couverture depuis 2011. Elle a atteint sont niveau le plus bas au cours de l'année dernière avec un taux de 84%, soit l'équivalent d'un solde de -996 MD. Les chiffres disent aussi que les exportations tunisiennes vers l'Italie ont dépassé légèrement les 5 milliards de dinars en 2016 avec une prédominance des produits manufacturés relevant des secteurs des industries mécaniques et électriques et du textile-habillement avec un taux de 55% du total des exportations. A préciser qu'une grande part de ces exportations est réalisée par des entreprises d'origine italienne opérant sous le régime off-shore. «Toutefois, souligne l'oratrice, les perspectives de développement ne tarissent pas dans les secteurs classiques et dans les nouvelles niches, ce qui permettra de hisser le partenariat bilatéral à des niveaux supérieurs». Le secteur du textile-habillement offre encore de larges possibilités en matière de confection. Il est possible de développer le design et la création de mode à la faveur d'un partenariat actif entre les deux pays. Le secteur de l'agroalimentaire peut également se développer notamment dans le bio, la pêche, les fruits et légumes. Les industries et les services à fort contenu technologique – circuits imprimés, software, engineering et consulting – peuvent bénéficier, eux aussi, des bienfaits du partenariat tuniso-italien. Forte immigration vers l'Italie Pas moins de 860 firmes italiennes sont installées dans notre pays pour un investissement global de 1.66 milliard de dinars, employant un peu moins de 65.000 personnes, ce qui place l'Italie au second rang après la France en nombre d'entreprises. Les investissements les plus importants sont enregistrés dans les secteurs du textile-habillement, des industries mécaniques, électriques et électroniques, du cuir et chaussure, de l'agroalimentaire. Pour ce qui est de la présence tunisienne en Italie, ce pays est classé 2e pays d'accueil des Tunisiens à l'étranger toujours après la France. Les dernières décennies ont connu une forte immigration tunisienne vers ce pays, passant de 110.000 personnes en 2001 à 220.000 en 2013. En plus de la main-d'œuvre, il existe des entrepreneurs qui sont établis en Italie où ils disposent de leur propre projet. Ainsi, on compte 12.976 chefs d'entreprise de petite et moyenne taille dont 20% d'entre elles sont créées et dirigées par des femmes. Les perspectives de développement des échanges commerciaux avec l'Italie sont prometteuses. Le volume des échanges commerciaux a déjà atteint en 2016 une valeur de 11.14 milliards de dinars dont 5.075 milliards d'exportations tunisiennes, tous produits confondus. M. Nicolo Castello, expert en marketing, a parlé, de son côté, des « stratégies commerciales pour pénétrer le marché italien » indiquant en substance que les entreprises tunisiennes opérant dans les divers secteurs comme ceux du bois, de la céramique, de la mer peuvent coopérer avec des partenaires italiens. Cependant, certains problèmes ont été constatés lors des opérations d'exportation. Le chef d'entreprise tunisienne doit également respecter certains critères pour vendre ses produits en Italie. Il peut recruter des agents commerciaux et définir la valeur de leur commission lors de la 11e édition du Forum Agenti qui se tiendra du 23 au 25 novembre 2017 à Milan.