«L'espace scolaire est essentiellement répulsif. Plus de la moitié de nos écoles sont à démolir et à repenser» Ces phrases ne sont autres que celles prononcées par le ministre de l'Education lui-même, Néji Jalloul. C'était à l'occasion de la tenue d'un colloque organisé vendredi dernier au siège de l'Enau (Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme) relevant de l'Université de Carthage. Cet événement est le résultat d'une collaboration entre le ministère de l'Education, l'Enau et l'Institut italien de la culture (section culturelle de l'Ambassade d'Italie à Tunis). A cet effet, l'amphi n° 2 avait regroupé un bon nombre d'invités dont des étudiants de l'école. L'espace en question est d'autant plus approprié qu'il comprend les futures élites du pays qui seront chargées, un jour, de repenser le paysage architectural et urbanistique national. La directrice de l'Enau l'a souligné dans son allocution d'ouverture. Elle a précisé qu'il s'agissait «d'un point de départ pour une collaboration fructueuse en vue de trouver des solutions pour concevoir de nouvelles écoles ou pour gérer notre patrimoine scolaire ». Pour elle, le projet de la réforme de l'enseignement ne doit pas se limiter aux contenus, mais également, au contenant. 2.000 milliards pour l'infrastructure Le ministre de l'Education, quant à lui, n'a pas manqué de relever les carences des établissements scolaires liées, notamment, à la conception de l'espace. Il a noté que dans la majorité des écoles primaires, il n'y a pas de salles réservées aux enseignants et que, grâce à des efforts collectifs on est parvenu à rénover près de 4.000 écoles. «D'ici 2020, ajoute-t-il, nous espérons rompre avec ces images d'écoles délabrées». «D'ailleurs, explique-t-il, 15 % des filles quittent l'école pour des problèmes liés à l'absence d'espaces sanitaires». Le ministre a, également, annoncé que 2000 milliards de millimes seront réservés pour améliorer l'infrastructure, moderniser l'école et rendre cet espace plus attractif. L'ambassadeur d'Italie en Tunisie a rappelé que son pays soutient les efforts de reconstruction et apporte toute son aide pour la transition politique. Dans ce contexte, il a affirmé que son pays parraine, déjà, 24 écoles tunisiennes en vue d'y améliorer les conditions de vie des élèves. Il a remarqué que la Tunisie dispose d'une tradition architecturale qui doit être suivie et améliorée. Les enseignants italiens en architecture sont prêts à mettre leur expérience à la disposition de la Tunisie. Architecture scolaire innovante S'agissant du programme du colloque, il faut savoir qu'il a été placé sous le signe de « L'architecture scolaire innovante ». Le titre choisi pour les 4 interventions prévues est : «Quelle architecture pour l'école de demain ?». M. Imed Zarkawi, architecte principal au ministère de l'Education, a traité du sujet suivant : «Bâtiments scolaires tunisiens : des normes et standards dans les constructions scolaires». Il a, d'emblée, révélé qu'il n'existe aucun document officiel tunisien concernant des normes comme celles prévues par l'Unesco. Il n'en reste pas moins que des efforts sont entrepris pour harmoniser le système éducatif avec l'architecture et réduire les disparités. Il y a, toutefois, des textes réglementant le secteur des constructions des collèges et des lycées. Le but des programmes de construction est de proposer des lieux, à la fois, de travail et de vie. Les espaces doivent être aménagés de manière à permettre aux élèves le mouvement, le groupement, le jeu et l'évolutivité. De plus, ils doivent résoudre les problèmes entre besoins individuels et collectifs. Rappelons, aussi, que des interventions d'invités italiens figuraient au programme de ce colloque. Il s'agit de «Architecture pour l'éducation : l'expérience italienne» d'Alessandro Rocca (Polytechnique de Milan), de «Quelques exemples d'architecture scolaire» de Mario Cuccinella et de Paolo Belloni. légende photo : Dorénavant, les espaces scolaires doivent être aménagés de manière à permettre aux élèves le mouvement, le groupement, le jeu et l'évolutivité