De grève en grève, le club du Bassin minier se retrouve un peu à la rue. L'accueil cet après-midi de l'USBG se présente mal, les joueurs n'ayant pas la tête au jeu. L'argent est le nerf de la guerre. Les clubs de football dit professionnel n'ont pas fini de le vérifier à leurs dépens. Confrontés à l'assèchement des recettes, ils vivent régulièrement des convulsions sous forme de «mouvements sociaux» qui en disent long sur le climat déprimant qu'ils vivent. Malgré les subsides apportés par la Compagnie des phosphates de Gafsa sous forme de subvention annuelle (près d'un milliard et demi de nos millimes), l'Etoile Sportive de Métlaoui ne parvient pas à joindre les deux bouts. Le comité directeur de Boujelel Boujelel peine à s'acquitter de ses obligations vis-à-vis de ses joueurs qui accusent des arriérés de paiement de trois à quatre salaires, sans parler des primes de rendement (ou de signature) et de victoire. De quoi susciter la colère des copains de Mohamed Jemaâ Khelij qui ont boycotté la séance d'entraînement de jeudi pour protester contre les promesses non tenues par les dirigeants. Ils n'ont jusque-là perçu que la première tranche des primes de rendement alors qu'ils auraient dû en être à la troisième tranche perçue juste après le match contre le Club Africain. Maintenant, les impayés concernent quatre salaires, trois tranches de primes de rendement et deux primes de victoire (face à l'USBG et au CSS). De sérieuses menaces «L'atmosphère du club a connu une évolution à 180 degrés, dans le mauvais sens, observe l'entraîneur de l'ESM, Mohamed Kouki. Tout ce qui nous distinguait, c'est-à-dire la stabilité et la continuité, a disparu subitement. C'est bien dommage!». D'ailleurs, dans ce climat délétère, le technicien métlaouien n'avait plus la tête à la préparation du match de ce dimanche contre l'Union Sportive de Ben Guerdane, ni au choix des onze joueurs à aligner. Encore une fois, la réunion du bureau directeur avec le gouverneur de Gafsa, vendredi, devait permettre de désamorcer la crise. Sans doute provisoirement, puisque des menaces réelles planent dans le ciel du club. Certains soupçonnent les joueurs capables d'une action qui marque les esprits. Genre un forfait dans les deux dernières rencontres, dimanche prochain face à l'Etoile Sportive du Sahel, et le 18 mai contre le Club Africain. En attendant, il faudra s'acquitter tant bien que mal des deux prochaines obligations, ce dimanche face à l'USBG et mercredi prochain contre le CSS. Puis, on verra. L'ESM n'est pas vraiment au bout de ses peines.