Le club de Bab Jedid s'est fait maître dans l'art de l'irrégularité. Après deux défaites de rang, le CA est de nouveau habité par le syndrome du yo-yo. Les hommes de Chiheb Ellili viennent d'encaisser deux revers d'affilée en l'espace d'une semaine. Certes, au vu du match, le CA méritait mieux. Mais force est de souligner que l'Etoile a vite fait de régler la question en première période. Ce CA a tout de même su réagir après la pause. Un CA qui plie, mais ne rompt pas ! On peut lui accorder les circonstances atténuantes, rien que parce qu'il a été piqué au vif et qu'il n'a pas abdiqué 90' durant. Pour le staff technique, et en dépit de choix encore hasardeux, l'on sentait que le groupe a été secoué à la pause. Un groupe qui a abordé le Classico la fleur au fusil, alors que l'Etoile était en mode conquérant. Cependant, si l'état d'esprit du onze clubiste a nettement évolué en seconde période, l'ESS n'a pas pour autant reculé d'un cran. Les «Diables rouges» étaient fidèles à leur style de jeu. Bloc compact, pressing de zone, projection et présence au cœur du jeu où un certain Bangoura était au four et au moulin. Pour le CA, si le déroulement du match incite à beaucoup moins de mansuétude, l'on ne peut accabler pour autant un groupe qui s'est montré impliqué et volontaire. Il manquait peut-être cette mobilisation de tous les instants pour faire fructifier les efforts consentis jusque-là au niveau du jeu. Certes, les inconditionnels du club de Bab jedid refusent encore d'admettre l'évidence après la défaite. Mais il ne faut pas se voiler la face. Cette fois, c'est difficile de ne pas affirmer que le CA est rentré dans les rangs et qu'il ne jouera pas la Ligue des champions. L'équipe doit maintenant repartir malgré tout et viser le podium. Car ça se bouscule derrière avec un tandem CSS-ESM dans le rétroviseur, à une encablure. Mercredi, les Clubistes ont encore sombré dans la sinistrose. Face à des Etoilés plutôt maîtres du ballon et relativement appliqués, ils ont de nouveau manqué des qualités essentielles à leur redressement: la créativité et l'efficacité. Zéro ou un point, ça ne change rien quand on est dans le besoin. Les deux buts encaissés en une mi-temps ne sont que la conséquence de l'incapacité clubiste à se faire respecter! Même si l'arbitre s'en mêle, un CA excédé aurait dû faire place à un onze blessé, donc, revanchard à souhait. Passer son temps à chercher des excuses à défaut de solutions. Voilà le péché mignon des «Rouge et Blanc». Car les occasions, les locaux les ont eues. Sauf qu'ils ont vendangé plus d'une situation favorable. Puis, par la suite, face à un adversaire tenace, le jeu stéréotypé clubiste a fait le bonheur de l'adversaire. Répétition de passes à 40 mètres du but, décalages sans suite, centres dans les gants du gardien Balbouli. Le CA a manqué d'audace, de variété, de génie et même de fantaisie. Offensivement, c'est poussif. Défensivement, c'est le néant ! Alors que tous ses concurrents directs (le terme paraît désormais galvaudé) ont gagné, le CA commence maintenant à regarder dans le rétroviseur. Inquiétant! Mais que s'est-il donc passé pour, qu'en quelques jours, le CA devienne méconnaissable ? Passant d'un onze tout feu tout flamme à une équipe quasiment sans âme ! Il faut forcément s'atteler à enrayer la passe difficile traversée. D'autres échéances approchent et il s'agit de se remobiliser. Bref, le CA doit désormais être capable de se faire violence, car jusque-là, il est loin du compte. En clair, ce CA-là est à des années lumière de ses temps de passage de référence d'après trêve. Pour mettre fin au supplice, le salut passe par la communication. L'on ne sait pas à quelle pirouette va s'adonner le staff technique pour requinquer les siens. Mais l'on sait que l'équipe doit rester digne dans l'adversité et garder la tête haute. La vérité du terrain a livré son verdict et il est, pour le moins, implacable! Difficile, encore, de soutenir que le CA mérite une couronne de lauriers. Difficile de ne pas admettre que face au duo EST-ESS, la plupart du temps, le CA a de nouveau reculé, encore et encore, refusant parfois le ballon, comme on se refilerait, du bout des doigts, une patate chaude ! Offensivement, c'est poussif. Défensivement, c'est le néant ! Il faut trouver les mots pour enfin donner un quelconque élan à ce groupe. Un élan qui serait suffisant pour éclipser un rendement loin de correspondre aux attentes des supporters.