Encore une fois, le CA joue une seule mi-temps, puis s'effondre. Sa défaite d'hier est d'autant plus rageante qu'il avait affaire à un rival largement à sa portée Stade Phillip Omondi de Kampala, temps frais, pelouse moyenne, public nombreux. Kampala Capital City Authority FC bat Club Africain (2-1). Score à la mi-temps (1-1). Buts: Mokhtar Belkhither 20' pour le CA : Eric Nsibambi 45+2' et Tom Masiko 62' pour KCCA. Bon arbitrage de Ahmed Imtehaz Heenrallal (Iles Maurice). Avertissements: Khelifa 67' (CA) et Kirabira 76' (KCCA) KCCA: Ochan, Okot (cap.), Musamali, Awany, Kirabira (Ntege 90'), Rukundo, Kavuma (Muleme 67'), Masiko, Okello (Mucureezi 68'), Serunkuuma, Nsibambi CA: Ben Mustapha, Belkhither, Kchok, El Iffa (Tka 36'), Jaziri, Khelil (Ben Yahia 68'), Ghandri, Ayadi, Abdi (Darragi 56'), Chenihi, Khelifa (cap.). Le CA a énormément déçu hier à Kampala où il laissa échapper une rare occasion de prendre trois nouveaux points. En fait, il ne joua que 45 minutes avant de disparaître de la circulation, les changements décidés par Ellili ne réglant aucune des nombreuses carences physiques, tactiques, d'envie et de volonté constatées. Ambiance colorée et bon enfant au stade Phillip Omondi de Kampala à l'occasion du retour du Club Africain, 26 ans après, dans la capitale ougandaise. Les moins jeunes se rappellent toujours de l'année de grâce 1991 quand le club de Bab Jedid apporta à la Tunisie son premier titre africain des clubs champions. Il domina en finale Nakivubo Villa (6-2) à El Menzah avant d'accrocher son adversaire ougandais chez lui (1-1). La génération des Rouissi, Sellimi, Mhaissi, Touati, Saidi, Magharia... drivée par le Roumain Ilie Balaci était passée par là. Hier, l'atmosphère était tout à fait différente. Ce n'était ni la pression de la finale ni l'enjeu d'une couronne continentale. Au contraire, dans l'ambiance champêtre du petit stade de quartier Omondi, sur une pelouse synthétique, il fallait rester concentré pour remporter cette 129e sortie de l'histoire du CA. Ce que le club de Bab Jedid ne sut pas faire, accusant totalement le coup dès le retour des vestiaires où il laissa son football. L'avant-centre Rusike absent, Chihab Ellili opte pour demi récupérateur supplémentaire, alignant côte à côte Khelil, Ghandri et Ayadi. Quant à Kchok, il retrouve sa place de latéral gauche. Le représentant tunisien prend vite la mesure du leader du championnat ougandais. En 1991, il y avait déjà un défenseur algérien dans les files des Rouge et Blanc, Foudhil Magharia. Cette fois, il y a Mokhtar Belkhither lequel réussit un bel exploit qui aurait dû rendre les choses plus simples et plus faciles pour ses copains. Servi par Ahmed Khelil à la limite des 25 mètres, il adresse un maître-tir qui va mourir à l'angle droit des buts du pauvre Benjamin Auchan qui ne peut que constater les dégâts (0-1, 20'). Ce début confirme en tout cas le fait qu'au départ, le KCCA ne bénéficie pas de beaucoup de suffrages d'autant qu'il a été balayé il y a une dizaine de jours au Maroc par le FUS (3-0). La meilleure occupation du terrain et la plus grande expérience du CA lui permettent d'imposer son tempo. Et ce malgré une première tentative en forme de missile de Denis Okotola qui fusille en pleine course Ben Mustapha lequel sauve en deux temps (22'), et un autre essai de la longue distance œuvre d'Alain Okello qui trouve sur sa trajectoire un Ben Mustapha vigilant (40'). Pourtant, l'inattendu survient à un moment «assassin». Un énième corner exécuté par Tom Masika et renvoyé par la défense permet aux Ougandais de repartir côté droit où Okot adresse un centre lumineux au deuxième poteau sur lequel se jette Eric Nsibambi qui saute plus haut que Tka et bat Ben Mustapha d'une tête rageuse (1-1, 45+2'). Frustrant, voire rageant quand on sait qu'il restait une poignée de secondes avant la fin du premier half et que Kampala était en surnombre dans la surface clubiste ! Il est vrai qu'El Iffa n'était plus là, blessé sur l'action d'Okotola à la 22e minute et remplacé par Seif Tka. Au fond du trou Prenant progressivement confiance, les Kasasiro Boys (surnom du KCCA) reviennent avec les mêmes intentions et s'enhardissent face à l'éclipse totale du représentant tunisien dont on peut se demander à juste titre s'il a une condition physique acceptable pour jouer 90 minutes. Habib Kavuma, servi par Nsibambi côté gauche enlève trop sa frappe (47'). Okilo (55') donne des frayeurs à la défense de Ben Mustapha au terme d'un contre rapide, sa frappe caressant le poteau. Nsibambi ne parvient pas à dévier un centre venu de l'aile gauche (58'). Le repli défensif est lent, l'arrière-garde tunisoise se retrouvant parfois en infériorité numérique. Plus grave encore, elle cède beaucoup d'espaces devant les attaquants adverses. C'est ainsi que, suite à un ballon perdu par Khelil au milieu, Tom Masiko, le maître tireur des Bleus (il exécute toutes les balles arrêtées) prend tout son temps à la limite de la surface, profitant du fait qu'aucun défenseur ne l'attaque pour placer un tir puissant à l'angle des buts de Ben Mustapha (2-1, 62'). La sortie forcée d'El Iffa a complètement désorganisé la ligne arrière visiteuse. A la 73', tout le monde crie au but. Une faute commise à 20m côté gauche des buts adverses par Kirabira sur Khelifa voit Kchok adresser un tir qui fait trembler la transversale. Sur le renvoi, Darragi, entré à l'heure de jeu, reprend de la tête dans les filets, mais il se trouve en position de hors jeu. La seule occasion clubiste de la reprise. A l'image d'un Chenihi inexistant, les hommes de Chihab Ellili baissent de ton par rapport au premier half. Ni Ghandri ni Tka ne réussissent à dévier un joli centre de Ben Yahia (83'). En l'absence de profondeur en attaque suite au forfait de Rusike, le CA ne se crée pratiquement qu'une seule occasion après la reprise. Seul Ghandri, impressionnant par son dynamisme, échappe au naufrage. Le 2 ou 3 juin prochain, les Clubistes doivent s'attendre à un match encore plus compliqué à Rabat contre le Fath. Comme quoi, le revers d'hier devant un rival moyen risque d'être payé cher au moment du décompte final.