Gérard Buscher l'avait prédit dès le départ. On ne l'a pas écouté à temps et la catastrophe n'a finalement pas été évitée. Les joueurs marsois ne peuvent en vouloir qu'à eux-mêmes, vu leur piètre prestation lors du match barrage contre le Club Olympique de Médenine. S'ils ont dominé les débats durant la première demi-heure du jeu, ils n'ont jamais su terminer le travail avant d'encaisser un but sur penalty à la fin de la première mi-temps. Un but venu contre le cours de jeu, car si les Marsois ont opté pour un jeu porté vers l'offensive, leur adversaire a joué selon ses modestes moyens. L'équipe de Médenine s'est contentée de jouer en repli et opérer par des contres quand l'occasion se présentait. Durant la deuxième mi-temps, les poulains d'Afouane Gharbi n'ont pas eu de difficulté à conserver leur avantage au score face à une formation marsoise sans repères et qui s'est contentée de balancer de longues passes en profondeur. Bref, les «Vert et Jaune» n'ont pas réussi à construire une action offensive digne de ce nom. Que de précipitation et que de manque flagrant de concentration ! Un faux départ Avant même le démarrage du championnat, Gérard Buscher, le premier entraîneur qui a pris en main les destinées de l'équipe, a prédit à l'intersaison que sans cinq à six renforts minimum, l'équipe n'aurait pas les moyens humains pour assurer sa place parmi l'élite. Le technicien français avait même spécifié les noms des joueurs qu'il fallait recruter. Sauf que les dirigeants n'avaient pas fait le nécessaire et ont raté le mercato estival. Après quatre défaites d'affilée, le technicien français a préféré se retirer. Commença alors pour les dirigeants banlieusards une épineuse recherche du remplaçant de Buscher. Bon nombre d'entraîneurs ont décliné l'offre avant que Khaled Ben Sassi n'accepte de relever le défi. Au mercato hivernal, les responsables du club ont fait les recrutements demandés par Buscher. Mais c'était trop tard. Tous les autres clubs étaient mieux lotis, car ils avaient fait leurs emplettes durant le mercato estival. Un mental fragile Le résultat des courses confirme que Gérard Buscher avait raison sur toute la ligne, notamment quand il avait dit que les joueurs ne sont pas suffisamment forts mentalement pour assurer leur place parmi l'élite. Chose qui s'est vérifiée après son départ. Que de points perdus à cause d'un fléchissement dans les dernières minutes des matches ! De plus, Ben Messaoud et ses camarades n'arrivaient pas à aligner plus de deux victoires de suite, avant de tomber de nouveau. Par ailleurs, Khaled Ben Sassi a fini, lui aussi, par jeter l'éponge après un mauvais départ en phase du play-out. L'équipe a été reprise par Tarek Thabet qui, comme ses prédécesseurs, a connu des hauts et surtout, des bas. A la fin de la saison, le mental a constitué encore une fois le talon d'Achille. Après avoir remporté une belle victoire méritée à Hammam-Lif, les Marsois ont échoué lamentablement en match barrage. La leçon à retenir de la relégation : rien ne sert à courir, il faut partir à point. Il fallait écouter Gérard Buscher et avant lui Mondher Kebaïer. Car la saison précédente, la défense marsoise avait encaissé 35 buts. Kebaïer parlait déjà d'une certaine fragilité en défense et de points perdus à cause du manque de concentration et des erreurs défensives. Bref, les dirigeants ne voyaient pas l'orage venir. Ils auraient dû écouter les techniciens... à temps.