Suite à la parution de notre rubrique «Pourquoi ?» du 13/6/2017 en page 3, nous avons reçu les précisions suivantes de la Fédération tunisienne des motards en colère. Nous vous remercions en tant qu'organisme représentatif des usagers des deux-roues motorisés en Tunisie, pour avoir pointé du doigt ce gros problème que nous essayons de résoudre par tous les moyens, néanmoins, je considère que le sujet nécessite un petit approfondissement, si vous le permettez bien. En effet, le port du casque est obligatoire pour tous les usagers des deux-roues motorisées et la loi sanctionne le non-port du casque d'une amende de 40 dinars, ce qui devrait être assez dissuasif pour le Tunisien (proportionnellement à son revenu moyen), néanmoins, on remarque un très grand laxisme quant à l'application des dispositions législatives en la matière et même si l'étau se resserre de temps en temps, le dispositif est toujours mis à mal. La loi est, en effet, très mal appliquée car les motards se voient indûment confisquer leurs machines pour les mettre à la fourrière, or ce n'est point ce que prévoit la loi en la matière. D'autre part, nous ne pouvons parler du port du casque en tant que moyen de sécurité, alors que les casques vendus sur le marché tunisien sont importés de Chine sans aucun contrôle sérieux des normes minimales de sécurité, et ces mêmes casques censés conserver l'intégrité du crâne du motard se trouvent à l'origine du traumatisme et parfois du décès. La Fédération tunisienne des motards en colère a toujours essayé de solutionner ces problèmes et a même écrit au ministre de l'Intérieur, mais en vain. C'est aussi le cas pour le problème de l'assurance. Beaucoup de motards roulent sans assurance, car en Tunisie, il faut avoir un ami assureur pour assurer une moto. A défaut, aucune compagnie n'accepte de délivrer le papier rose bien qu'il soit obligatoire et qu'une compagnie d'assurance universelle ne doit pas refuser d'assurer la personne qui demande à être assurée sinon c'est un agissement qualifié de refus de vente qui ouvre les voies de recours judiciaires à l'encontre des compagnies d'assurances en vertu des dispositions spécifiques relatives au refus de vente commis par les commerçants. Enfin, une petite remarque concernant les énergumènes qui se permettent le luxe de circuler sans lumière la nuit, je signale qu'il ne s'agit pas d'une spécificité des deux-roues motorisées, mais c'est un fléau très généralisé. Des voitures et des camions roulent sur l'autoroute sans feux, ce qui dénote un grand laxisme quant à l'application de la loi.