Par Jalel MESTIRI En l'absence de joueurs d'exception, la sélection est dans l'obligation de chercher sa force dans le collectif plus que dans les individualités. L'utilité plus que les noms. Nabil Maâloul commence à parler des chances de qualification de l'équipe nationale au Mondial 2018 en Russie. Il ne cache pas ses préoccupations concernant les aptitudes et les dispositions physiques des joueurs face à la proximité des deux matches qui opposeront la sélection à son principal concurrent dans cette épreuve. Dans un entretien accordé au site officiel de la FIFA, il insiste sur la nécessité de savoir gérer les transferts et les autres aléas de la période de l'intersaison. Dans le parcours du sélectionneur, aussi bien en tant qu'entraîneur ou joueur, on a souvent pris l'habitude de retenir des faits associés à l'époque à laquelle il appartenait. Une pensée par-ci, une introspection par-là. Une prise de position en bonne place ou à contre-courant. Il avait souvent l'importance et la justesse des mots. Tout cela faisait partie d'une réflexion qui s'ouvre au niveau des idées, c'est-à-dire au-dessus de la mêlée, loin, très loin de l'anodin. Il faut dire que plus que des histoires de résultats ou de matches gagnés ou perdus, la sélection offre dans ses différentes versions les contours d'un sujet de réflexion sportive. La façon dont le sélectionneur fait jouer l'équipe et tourner l'effectif compte énormément. En tout cas, tout devrait être bien élaboré aussi bien sur le vestiaire que sur le terrain. Le plus important pour l'équipe actuelle sous la conduite de Maâloul, c'est d'évoluer et progresser tout en pensant aux résultats. La sélection ne peut justement se revendiquer qu'à travers les victoires. On a pu le constater, les dernières périodes de la sélection ont été l'incarnation d'un manque d'envie et de dimension. Il était clair que derrière les défaillances et les manquements, se cachent toujours de bien terrifiants dangers. Maintenant, et tout en étant respectueux de ce que chacun a pu apporter à l'équipe, il est temps de comprendre qu'on ne peut être bon et performant que dans le choix des joueurs les plus indiqués et les plus compétitifs. Mais en l'absence de joueurs d'exception, la sélection est dans l'obligation de chercher sa force dans le collectif plus que dans les individualités. L'utilité plus que les noms. En football, le meilleur acte de remise en cause doit être avant tout un choix collectif. Il s'agit également de trouver les meilleures options techniques et la façon de penser le football tel qu'il doit être, justement, exprimé en sélection. Ce qui est complètement différent de celui du club. Aujourd'hui, les tendances en sélection ont bien changé. Il y a visiblement, comme cela a été entrevu contre l'Egypte, moins de restrictions dans le jeu. Est-ce que c'est là que réside tout le renouveau de la sélection ? La possibilité de se confronter à une vision radicalement différente du football déjà pratiqué, et donc de découvrir autre chose ? Il n'est pas difficile d'attribuer une valeur à la prospective entamée par Maâloul. Ses revendications ne laissent pas indifférent. Elles sont susceptibles d'amener les observations, mais aussi les réformes et les dépoussiérages souhaités.