Tout le laisse croire, d'autant que la politique de formation va complètement changer. Après l'instauration du professionnalisme ou plutôt du pseudo-professionnalisme dans notre championnat national de football, les centres de formation ont poussé comme des champignons. Ce sont, bien entendu, les quatre grands clubs (Club Africain, Espérance, Etoile et Club Sportif Sfaxien) qui ont été les locomotives. C'est pratiquement devenu un phénomène de mode et les autres clubs ont fini par suivre. On se contente d'un lieu d'hébergement et on fait appel à un entraîneur de jeunes, dans la majorité des cas où les moyens manquent, à un ex-joueur du club pour enseigner les rudiments du football à ces débutants. Du coup, la pré-formation et la formation sont erronées et rares sont les jeunes qui percent. La majorité des clubs, tous en réalité, vont essayer de colmater les brèches en optant pour la solution de facilité, les recrutements onéreux. Dès lors, nous avons assisté et nous assistons toujours à une valse de transferts de joueurs étrangers, africains pour la plupart, et qui ne sont pas plus talentueux que les joueurs locaux. En effet, rares sont ceux qui se sont réellement imposés et ont donné le plus à leur équipe. Du coup, les budgets ont atteint des centaines de millions de dinars et nos clubs croulent sous les dettes. Pourtant, la bonne solution existe, mais les dirigeants ferment les yeux et passent à côté de la plaque. Elle consiste simplement à relancer les centres de formation en les confiant à des compétences. Le CA a-t-il retenu la leçon ? Prenons le cas du Club Africain. A l'arrivée de Slim Riahi, il y a cinq ans, ce dernier a voulu impressionner son entourage et ses adversaires sportifs,cela s'entend. Il a donc décidé de sortir le grand jeu et d'offrir des stars à son équipe. Les Belaïd, Touzghar, Nater, Mikari et Nouioui qui n'a jamais joué au passage, pour ne citer que ceux là, ont apporté leur lot de problèmes et ont tous fini par sortir par la petite porte. Le président du Club Africain semble avoir retenu la leçon. Il a pris la sage décision de relancer la formation. Il a fait appel à un jeune entraîneur formateur à la longue expérience. Mohamed Ben Hassen est le nouveau coordinateur général des sections des jeunes. Sa spécialité est le cœrver coaching international. Instructeur à la Fifa, Mohamed Ben Hassen a travaillé en Allemagne et en Belgique. Il a aussi exercé dans les centres de formation du Real Madrid, du Werder Brême et du Benfica au Portugal. Diplômé de l'Uefa, il va mettre désormais son expérience au service des jeunes du Club Africain. La saison écoulée, il a, entre autres, formé plus de 1.000 entraîneurs tunisiens des jeunes en collaboration avec la Fédération tunisienne de football. C'est sans doute de ce genre de profil que notre football national a besoin. Former à longueur d'années est le mot d'ordre, pour ensuite utiliser ces jeunes pousses en équipe senior. Les recrutements à coup de milliards sont à bannir au moment où notre économie nationale bat de l'aile. Du coup, les clubs pourraient se trouver une solution idéale de gagner de l'argent en vendant ces joueurs. Pourvu que l'exemple du Club Africain puisse servir de modèle et réussisse surtout. Ce serait une bouffée d'oxygène pour nos équipes.