Ils sont venus répondre à l'invitation du Mouvement l'appel des Tunisiens à l'étranger pour écouter Khemaïes Jhinaoui leur promettre de faciliter au maximum les procédures administratives s'ils veulent investir dans leurs régions d'origine et leur assurer que les cellules économiques au sein des ambassades tunisiennes à l'étranger leur accorderont l'intérêt qu'ils méritent «Les 1 million 300 mille Tunisiens résidant à l'étranger sont une richesse pour le pays et leur contribution peut constituer un apport très positif pour l'économie du pays. Malheureusement, leur participation à l'investissement en Tunisie est très faible et leurs transferts d'argent sont limités à de petites aides financières aux familles». C'est Riadh Jaïdane, député nidaiste et président du Mouvement l'appel des Tunisiens à l'étranger, qui parle, ainsi, lors de sa participation à l'université d'été organisée, hier, à Tunis, par le mouvement. Mardi, on a renoué avec la vieille tradition, celle de rassembler les Tunisiens résidant à l'étranger, de les mettre en contact avec les ministres ayant un rapport direct avec leurs préoccupations quotidiennes dans les pays d'accueil, de leur dire leurs quatre vérités en leur reprochant le fait de priver leur pays de leur argent gagné en devises, de leur conseiller de prendre en charge leurs régions respectives en profitant des indications et des facilités que leur offre le gouvernement, de leur promettre que toutes les portes leur seront ouvertes en Tunisie et surtout au sein des ambassades dans les pays où ils sont établis, d'écouter attentivement leurs critiques et leurs revendications et de les consigner dans des rapports bien ficelés et, enfin, de leur souhaiter de bonnes vacances dans la mère patrie. Jhinaoui reconnaît les insuffisances On a eu droit au même discours à l'entame du débat général. Seulement, Khemaïes Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères, a préféré dire les choses telles qu'elles sont en soulignant : «Il est vrai qu'à ce jour, on n'a pas encore trouvé les mécanismes pouvant inciter les travailleurs résidant à l'étranger (TRE) à investir dans leur pays et notamment dans leurs régions d'origine». A qui la faute ? Jhinaoui répond : «Les diplomates tunisiens se contentent de fournir aux TRE des prestations consulaires», c'est-à-dire les papiers administratifs dont ils ont besoin. Quant aux opportunités d'investir en Tunisie ou d'établir des partenariats avec des opérateurs étrangers, elles figurent au dernier rang des préoccupations de nos diplomates. Et l'on se demande ce que font les membres des cellules économiques implantées au sein des ambassades tunisiennes à l'étranger s'ils n'arrivent ni à inciter les investisseurs étrangers à retourner en Tunisie ni à motiver les TRE pour qu'ils tirent profit des grands avantages qui leur sont offerts pour s'installer dans la mère patrie. Il appelle à renforcer l'information qui est fournie aux TRE, à encourager la coopération décentralisée et à faciliter les procédures administratives. Malheureusement, le ministre des AE ne nous dit pas si les ambassades tunisiennes vont être dotées des compétences humaines qu'il faut pour assurer la mission d'informer les TRE, de leur proposer des idées de projets possibles à réaliser dans leurs villes natales, de les accompagner administrativement et financièrement afin que leurs projets puissent être rentables et répondent surtout aux exigences des régions où ils vont être lancés. Et comme la saison est aux nouvelles nominations au sein des ambassades et des consulats, l'on se demande si les futurs diplomates vont remplir les critères auxquels fait allusion le ministre ou si on va continuer à agir comme auparavant en procédant aux promotions ordinaires comme l'exigent les syndicats et comme le veut aussi la tradition, sans oublier les nominations à caractère partisan. Où piocher l'information viable ? Les Tunisiens qui ont participé à la conférence étaient avides d'informations concernant les affaires de leur pays, plus particulièrement comment rentabiliser au profit de la Tunisie les réussites qu'ils sont en train d'accumuler dans les pays où ils résident. Anissa Khedher, députée à l'Assemblée nationale française, la sportive Azza Besbès, qui réside à Paris, Yamine Malouche, couronnée major de promotion 2017 au Golden Gate University, et Samia Oresmane, artiste connue en France, sont venues pour montrer que la jeunesse tunisienne sait s'illustrer en Europe et aux USA et valoir à leur pays considération et estime. En d'autres termes, la Tunisie n'exporte pas uniquement les terroristes qui ternissent son image et la placent au premier rang des pays arabes et européens qui produisent les semeurs de mort et les ennemis de la civilisation. Ils sont venus pour réaffirmer leur appartenance à la Tunisie qui travaille, qui produit et qui excelle malgré tout. Ils avaient droit à une information viable et crédible. Malheureusement, encore une fois, Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales et de l'Environnement, s'est distingué en leur produisant de fausses informations. Il leur a tout simplement indiqué: «Les TRE ont le droit de voter aux prochaines élections municipales et ils ont même le droit de présenter leur candidature s'ils comptent retourner en Tunisie». L'information est totalement fausse : les Tunisiens résidant à l'étranger n'ont pas le droit de prendre part aux élections municipales. Le code électoral est clair : seuls les Tunisiens vivant en Tunisie ont le droit d'élire les conseillers municipaux de leurs communes.